PLB, ça pourrait être le nom d'un livret d'épargne, ou d'un placement financier, mais ce PLB aux DC Carhaix, diminutif de Paul Le Bail, est au contraire, une garantie d'une puissance offensive renforcée. Il commence même à devenir un maillon essentiel au liant offensif des Carhaisiens. Ces trois initiales, aussi rattachées à la Pierre Le Bigault, une institution de la cyclo-sportive, à Callac, sont familières, au Karaez Park, ces mêmes lettres sont un refrain communicatif, à chaque but marqué. Arrivé de l'EA Saint-Renan, pour raisons professionnelles, avec un poste de chargé de clientèle dans une agence bancaire à Carhaix, Paul Le Bail a conquis tout son monde, au club. Buteur à la 95ème minute à Ploufragan, à la 22ème minute, qui donne un maintien en 2022/2023 sur le gong en R2.... mais aussi la montée de la réserve en R3, quelque soi son parcours aux DC Carhaix, il restera dans la mémoire collective du club, mais son présent du moment est aussi symptomatique d'un joueur qui monte sacrément en puissance, un but dans les ... arrêts de jeu ( on ne se refait pas), face à Plédran (3-3) en ouverture de championnat, et un triplé à Pleyben, ce samedi, en coupe de France (2-7), Paul Le Bail, au poste d'avant-centre, complémentaire avec Quentin Le Roux, marque des points. Avec le départ de Tony Galati ( US Cléden-Poher, D2) et Lylian Kerhoas ( US Landeleau, D2), ses deux départs pour des raisons professionnelles, l'espace s'est dégagé, et avec Paul Le Bail, Guewen Tallec et Quentin Le Roux, l'attaque des DC Carhaix fait mouche à chaque match.
Légende: Paul Le Bail, quatre buts en deux matchs, un face à Plédran et trois à Pleyben, commence parfaitement sa deuxième saison aux DC Carhaix.
Champion de Bretagne U19 avec Plouzané AC, avec la génération des Jeff Lucas, Thomas Jouan, Giovanni Tannou, Grégory Merceur, face au Stade Briochin de Jérémy Le Douaron, natif de Pontrieux dans les Côtes d'Armor, Paul Le Bail, 26 ans, est arrivé aux DC Carhaix, en 2022/2023. Ce grand voyageur, avec des parents militaires et très sportif en course à pied, a posé ses bagages à Carhaix, au hasard d'une mutation professionnelle dans son secteur bancaire. Et ce hasard lui a fait découvrir une atmosphère unique.
" J'ai rarement vu une telle ferveur, autour d'un club. Hormis à Plouvien, Plouvorn ou Portsall, dans le Nord-Finistère, je ne vois pas d'autres comparaisons possibles dans le Finistère-Nord. Je n'ai même jamais vécu une telle ferveur autour du football. A la banque, les gens reviennent sur le match du week-end, on reçoit aussi des messages d'encouragement sur nos comptes sur les réseaux sociaux. Et ce stade respire le foot. C'est un stade à l'Anglaise, qui donne des frissons, on est impatient d'y jouer. La pelouse, les tribunes, même la rembarde de sécurité qui n'avait pas tenu face à nos supporters célébrant un but ( Plouénan, coupe de France, 7-0), on n'est pas dans le rationnel à Carhaix, on est plus dans la passion de ce football. Dans des clubs de National 3/ National 2, il n'y a pas ça. ", admet Paul Le Bail.
Comparé à un Marseille local, ou plutôt à un Strasbourg, tant le football est une affaire sérieuse en Centre-Bretagne, les DC Carhaix crystalise évidemment les regards. A même niveau que le Gourin FC, monté en R2, avec une même espérance pour le FC Rostrenen en R3, ce Poher devient un Power dans un futur ancrage important en R2.
Ayant joué dans la région bordelaise, dans le Nord-Finistère, à Plouzané ou à Saint-Renan, à Gennevilliers aussi en région parisienne, il retrouve ici, à Carhaix, un club qui lui correspond parfaitement, avec le bonheur d'une première qualification pour un 4ème tour. " Les maillots, pour un joueur amateur, c'est symbolique. C'est la première fois de ma carrière que je vais jouer un 4ème tour. Je n'ose imaginer à quoi ça peut ressembler dans notre stade si on a la chance de recevoir. Etre entraîné par Fred Rouzo? Je me suis renseigné sur lui quand il a officialisé sa venue à Carhaix, je sais que dans son parcours joueur, il aimait beaucoup courir, je me suis dit que c'est un style qui pouvait bien me correspondre. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut être entraîné par un ancien joueur professionnel. Il amène une forme de rigueur à notre jeu, nécessaire si on veut passer un cap ensemble".
Joueur amateur, mais à l'attitude irréprochable, Paul Le Bail est un vrai sportif, dans le bon sens du terme, similaire à un Vincent Lucas, ex-joueur du FC Pont l'Abbé et maintenant à l'Olympique Club Bigouden. " Le sport a toujours été une évidence. Mon père, Gilles, a joué aussi au football avant de passer à la course à pied, comme ma mère, Laurence. J'ai des parents incroyables, qui m'ont communiqué cet amour pour le sport. C'est une hygiène de vie, j'en fais tous les jours". Une prédisposition confirmée par Fred Rozo, son entraîneur. " C'est un vrai sportif. Par exemple, ça doit être le seul joueur, qui arrive à tous les entraînements en vélo".
Joueur club, ayant commencé son apprentissage au poste de milieu défensif, avant d'avancer sur le terrain, au poste d'avant-centre, Paul Le Bail est une aubaine pour ces Rouge et Noir. A l'esprit remarquable, autant buteur que passeur ( " J'aime faire jouer les autres, je ne suis pas un numéro 9 pur, j'aime être un des derniers liants de connexion, je suis à la disposition du coach sur le terrain"), les Carhasiens ont trouvé en ce Paul Le Bail, un joueur qui a une intelligence aiguisée, dans le jeu et aussi dans la vie, avec le sport, en épicentre finalement.