Originaire de Plonévez du Faou, rattaché au club des Jaune et Noir jusqu'à ses 27 ans, gardien de but jusqu'à ses 14 ans, Anthony Gagnon a tout connu dans ce club plonévézien, capitaine, numéro 10, arbitre de touche, ou bénévole au club. Arrivé à 27 ans sur un entre-deux, et forcément à un croisement de génération, le départ vers les Glaziks de Coray lui a fait retrouver un goût pour le football. " Si Oliv' Suign ( entraîneur des Glaziks de Coray, à l'époque) ne m'appelle pas, j'arrête le football. Je ne m'y retrouvais plus. A Plonévez-du-Faou, j'étais arrivé à la fin du cycle. On était dans un cycle pas facile, on ne trouvait plus la solution. Je n'étais plus dedans. A Coray, j'ai retrouvé du plaisir. Même les prépas d'avant-saison, c'était ma hantise. La première année, à Coray, sur la première prépa, j'ai perdu 9 kilos en un mois. Quand tu n'es jamais sorti de ton cocon, tu as cette impression que c'est trop facile, cette fausse-impression que tu es au-dessus. mais au final, tu n'es au-dessus de rien. Je me souviens aussi du premier entraînement et de la première opposition à Coray, il y'a Yann Bouguennec qui me rentre dedans, je vole, il me regarde et me dit, tu n'es plus en district ici. Cette phrase m'a marqué, et fait prendre conscience que c'était à moi de faire les efforts pour être à leur niveau et sortir de mon fauteuil de Plonévez". Quelques années après, le deuxième appel des DC Carhaix de Steven Guerra a été le bon. " Coray et Plonévez du Faou, ça correspondait à un côté très familial. Carhaix, j'avais l'impression que j'allais trouver un club plus vaste, moins familial, sans ambiance où chacun part après le match. C'est tout le contraire que j'ai trouvé aux DC Carhaix. C'est ça qu'il nous faut préserver, la C amène aussi l'ambiance au sein du club. Il y'a beaucoup de chambrage entre nous, moi le premier. Carhaix, il y'a un côté supérieur dans notre façon de vivre notre semaine. On est beaucoup lié, s'il y'a un joueur qui a besoin de quoi que ce soit dans sa vie personnelle, les autres répondront toujours. Il y'a une grosse solidarité. Je me sentais pas forcément à l'aise à mon départ, maintenant, je me dis pourquoi je ne suis pas venu plus tôt dans ce club. Autant à Coray, j'ai appris beaucoup de choses avec Olivier Suignard ou Didier Diby en coachs, autant à Carhaix, j'ai trouvé un prolongement avec cet aspect-là que je ne soupçonnais pas au départ"
Légende: Anthony Gagnon a seulement connu trois clubs dans son parcours amateur, Plonevez du Faou, Coray et Carhaix.
" Face à Plonévez du Faou, nous avons très bien joué jusqu'au dernier quart d'heure final, on est une équipe C, dépendant de la A et de la B, aussi de plusieurs facteurs, comme un joueur qui n'est pas venu et nous a fait partir à 13 dans ce derby. On a remué Plonévez pendant une grosse heure, mais nous n'avions pas de profondeur de banc. Notre idée, maintenant, c'est d'aller chercher cette 3ème place, qui pourrait être accessible en D2, poule F", admet Anthony Gagnon, le capitaine de cette équipe C des DC Carhaix.
A trois points des PB Spézet (B), pour le podium final, les DC Carhaix (C) n'auront plus rien à jouer, ni à espérer sur ses trois dernières journées, si ce n'est d'aller chercher cette troisième marche. Avec une équipe composée de jeunes et d'anciens, Anthony Gagnon, à son poste de capitaine, est dans son rôle de milieu défensif, tampon entre sa défense et attaque.
" On est quelques anciens dans l'équipe C: on a une bonne colonne avec Lulu ( Ludwig Piriou), Guigui ( Guillaume Masson), Hermann ( Croguennec), Thibault ( Diraison). Et après, nous avons une bande de petits jeunes, qui ont 17/18 ans. Nous avons maintenant 20 ans de plus qu'eux. On a fait une petite sortie avant, qui a ressoudé le groupe. Notre volonté, c'est de les accompagner maintenant."
" On a été faire des matchs à Roudouallec, où nous étions 10 sur la feuille de match. 11 parfois, on est dans le plaisir complet, Steven Guerra, notre coach, va aussi dans ce sens. Face à Lennon, on paie aussi notre côté trop joueur. C'est l'ADN de ce club, car en B ou en A, ils ont aussi cette vertu de toujours jouer et ne pas fermer le jeu. Le discours avec les jeunes, c'est qu'ils sont de passage avec nous, leur but à leur âge, c'est d'aller vers la B ou la A, pas de végéter avec nous en C.", glisse Anthony Gagnon.
Toujours motivé à faire son sac, le week-end, pour jouer, il prolonge le plaisir à 36 ans, certain d'avoir encore quelques années devant tant que la passion sera toujours présente.
" Je vais aller jusqu'à mes 40 ans, il me reste encore quelques saisons à faire. J'apprécie vraiment cette sasion et l'esprit qui se dégage de notre équipe", conclut-il.
