A 33 ans, la carrière de Omi Mendes s'avère sacrément riche en matière de football. Un sacré globe-trotter, qui a posé ses valises en Bretagne, terre d'authenticité et de gentillesse, à ses yeux. De l'Olympique de Marseille aux commandes du FC Rosporden, la trajectoire est originale pour ce pur Marseillais, grandi dans les quartiers nord, à Septèmes Les Vallons, comme un certain Zinédine Zidane. Elle marque une envie de s'investir dans ce football local pour retranscrire les éléments appris à haut niveau pour l'adapater aux spécificités du sport amateur. Loué pour son beau jeu, le FC Rosporden a manqué une efficacité, l'an passé pour profiter pleinement de ces phases de domination de l'adversaire. L'objectif sera d'associer ce plaisir du jeu à un réalisme pour tirer le potentiel d'une équipe, qui a tout du parfait outsider dans ce groupe de promotion d'honneur.

Omi Mendes (à gauche), pour une deuxième saison sur le banc du FC Rosporden
De ses 14 à 18 ans, le quotidien de Omi Mendes se résume au quotidien de la Commanderie, le terrain d'entraînement de l'Olympique de Marseille. Au poste de libéro, à Septèmes Les Vallons, comme Zinédine Zidane, 10 ans plus tôt, Omi Mendes est remarqué par un recruteur du club Marseillais, en pupilles/minimes. Le centre de formation s'ouvre pour quatre années riches, ponctuées d'un réalisme à sa finalité. " L'Olympique de Marseille ne faisait pas confiance à ses jeunes. Quand j'avais 17/18 ans, au moment de passer pro, l'équipe se composait de stars comme Laurent Blanc, Robert Pirès, Christophe Dugarry, Fabrizio Ravanelli, avec Roland Courbis en entraîneur. Les jeunes avaient très peu d'espace pour intégrer l'équipe. Je suis de la même génération que les Cédric Carasso (Girondins Bordeaux), Kharim Dahou, Fabien Laurenti ou Seydou Keita (AS Roma). A 18 ans, je voulais changer d'air. Un agent connaissait bien Hervé Guégan, entraîneur de la réserve du FC Lorient".
Pourtant, ses années à Marseille l'ont marqué à jamais. Ses éducateurs dans les années cadets et juniors ont façonné un discours et une certaine approche du haut niveau. Bernard Casoni, 30 sélections en équipe de France, vainqueur de la ligue des champions 1993, a accompagné son développement de ses 14 à 16 ans, avant que José Anigo ne l'optimise sur les deux années suivantes. " J'ai beaucoup appris de ces personnes dans la nécessité d'une remise en question constante et sur le contenu des séances. Ils répétaient constamment que rien n'est jamais acquis dans la vie. Chaque jour est une répétition et une chance d'apprendre si on reste dans la volonté et l'humilité. José Anigo m'a profondément marqué. Il donnerait sa vie pour l'Olympique de Marseille. Quelqu'un avec le coeur sur la main, très chaleureux, qui nous protégeait constamment. C'est le seul entraîneur en jeunes qui nous faisait gagner en Corse. Jamais Marseille ne gagnait ses matchs en Corse. Il nous conditionnait dès le vendredi quand nous avions un match à jouer sur Bastia ou Ajaccio. Il nous persuadait à la victoire. Mentalement, il arrivait à transcender ses joueurs par des mots et phrases".
Le football est d'abord une affaire de plaisir
Après Marseille, Omi Mendes rebondit en équipe réserve du FC Lorient en CFA. A l'école de Christian Gourcuff, l'expérience est une réussite au-delà du football. Il y rencontre sa compagne et se lie d'amitié pour cette terre si éloignée de son Sud natal. " Je me suis identifié à la Bretagne. Ca correspond à mon caractère. Dans le Sud, les relations sont complètement différentes, plus superficielles. L'apparence compte beaucoup trop. Ici, il y'a une qualité d'accueil et une gentillesse qui se dégage. Les gens sont vrais et ne trichent pas". La carrière à haut niveau de Omi Mendes s'achève à 26 ans dans un club de D3 Belge, Bleid avec Lionel Charbonnier, champion du monde 1998, David Régis, international Américain ou encore David Zitelli, un des meilleurs buteurs français des années 90.
Le retour en Bretagne définitif se fait ensuite en 2008. L'US Concarneau devient le prochain port d'attache en CFA 2 et DH avec Antoine Legendre. Il passe le cap d'entraîneur/joueur à Châteauneuf du Faou, à deux journées d'une montée dans l'élite du district. Son challenge aujourd'hui, remettre Rosporden en haut de l'affiche. L'arrivée de Dario Brulu, ex-joueur de la GSI Pontivy, du Quimper Cornouaille répond à cette envie. Réputé pour la qualité du jeu, seule équipe à avoir copieusement dominé l'AS Plomelin, champion de la PH, l'an passé (3-0), le FC Rosporden, né de la fusion entre l'ASR et l'étoile, se cherche un nouveau cycle vertueux. " Notre ambition est de faire mieux que l'an dernier. Le football est d'abord une affaire de plaisir. Nous devons avoir la volonté de bien jouer au football à chaque match. En y ajoutant l'efficacité. Nous avons une bonne équipe. Si nous sommes épargnés par les blessures, nous pouvons réussir à faire mieux". Terre de football, le FC Rosporden est un volcan endormi qui ne demande quà revibrer pour son équipe. La coupe de France est un accélérateur de cycles pour toute équipe. Elle commence dès ce dimanche, pour Rosporden avec un déplacement à risque chez un ambitieux de la D2, la fleur de genêt de Bannalec.