L'US Moëlan/Mer devait faire mieux que l'AS Melgven, dans cette dernière journée de promotion d'honneur, groupe C pour priver les joueurs de Christophe Guillou d'une accession en DRH. Au prix d'un match fou, passant par tous les sentiments, l'AS Melgven a réouvert les portes de la DRH en faisant un match nul contre Merlevenez (3-3). En même temps, l'US Moëlan/Mer craquait face à l'US Quimperlé (4-3). Le missile catapulé de Alan Cueff sur un coup-franc de 25 mètres à la 91ème minute, a fait chavirer les supporters jaunes et noirs et les joueurs dans une autre dimension dans les arrêts de jeu du match. Retour sur une année conquérante de l'AS Melgven, porté sur un enthousiasme pour le jeu.
Crédit photo: AS Melgven
Repartir après une relégation n'est jamais un moment agréable. Dans les têtes, la digestion d'une descente, le fait de comprendre pourquoi au moins 10 équipes de leur dernier groupe ont fait mieux, part d'une remise en question. "De la stabilité naît le mouvement", reconnaissait justement Mathieu Le Brun, formateur au FC Pont l'Abbé. " De l'échec naît la réussite", aussi pour l'AS Melgven. " L'échec a été le moteur de notre réussite. Il est rare de voir une équipe remonter après une relégation. Nous sommes montés avec du style, un football offensif, 59 buts en 22 matchs, une moitié de joueurs venant du district, quatre joueurs à plus de 10 buts, Donavan Giquel à 15 passes décisives, Jérémy Hill 21 buts, un joueur comme Marc Helary, qui a connu le plus de montées avec l'ASM. Notre relégation en PH n'a pas été facile. Nous n'avons pas cédé. On avait cette force et envie d'avancer ensemble et donner une joie à notre jeu", avoue Christophe Guillou, l'entraîneur-joueur de l'AS Melgven.
La victoire 3-1 contre Clohars-Carnoët (DRH) de la coupe de France en septembre fut un effet miroir du potentiel de cette équipe. Celle face à Moëlan/Mer, le 24 avril, une confirmation (2-0). " Rendez-vous compte de la force que vous dégagez ensemble! Rendez-vous compte des joueuses qu'on a dans cette équipe! Rendez-vous compte des progrès qu'on a fait dans cette saison. On est fort parce qu'on est ensemble!", expliquait Laurent Bezeau, le coach du Brest Bretagne Handball, à ses joueuses dans l'intimité de leur victoire en coupe de France face à Toulon, à Bercy (25-16).
Ces propos, Christophe Guillou aurait très bien pu les tenir tellement ses mots reprennent ce même sentiment 48 heures après la montée de l'équipe fanion. " Dans notre saison, on fait deux fois l'élastique avec Plouay. A deux reprises, on se retrouve à sept points. Nous perdons des points à l'extérieur dans les dernières minutes, à Riantec ou à Guidel. Nous avons beaucoup de joueurs en devenir. Notre fierté est d'avoir connu une année riche avec des bonnes personnes. Nous avons tenu à trois entraînements par semaine dans la saison. Des sacrifices importants pour des joueurs de PH. Ce match contre Merlevenez est un aboutissement de notre investissement. Les U18 ont réussi une sacrée finale devant 300 spectateurs face à Plomelin-Pluguffan (défaite 1-2). Dans cette équipe, quatre joueurs peuvent prétendre à l'équipe senior A. Melgven n'a pas de moyens financiers par rapport à ces voisins mais nous voulons donner une alternative intéressante par notre état d'esprit".
Marc Helary, l'attaquant de la décennie glorieuse des années 2000, devenu stoppeur intraîtable, Guillaume Furic, le gardien, Steven Robin, Pierre-Yves Donnart, de la D3 à la Forêt-Fouesnant à la DRH, Donavan Giquel (qui sort d'une lourde opération et auteur de 15 passes décisives), Alan Cueff, éducateur en U18, le héros des arrêts de jeu contre Merlevenez, Jérémy Hill, capitaine, auteur de 21 buts en 22 matchs de PH, toute cette jeune troupe de Christophe Guillou frappe aux portes de la DRH. Dans la dynamique actuelle, avec ses valeurs collectives, le club de la présidente Carole Pottin et du président Anthony Grall est reparti de l'avant, après un arrêt à la case précédente. Avec l'élan de cette année, ils peuvent capitaliser sur cet état d'esprit avec une qualité de jeu appréciée et louée par leurs adversaires.
