Celui qui aurait coupé sa chaîne de télévision, ou zappé chez une autre chaîne concurrente à Eurosports, à la 75ème minute, n'aurait jamais crû à un tel renversement de circonstances. Ce match est sorti de sa pure logique pour amener les 4.000 spectateurs dans un autre monde, presque parallèle au vécu de ce derby. Brest a dominé 70% de ce match, pouvant même porter l'estocade à deux reprises. Après, Concarneau a atteint deux fois en trois minutes la toile d'araignée de Fabbri. Depoussiéré de ses craintes, l'US Concarneau a vécu une fin de match incroyable. Le but de Saïd Idazza en prolongations, l'arrêt incroyable de Théo Guivarch sur Gaétan Charbonnier, tous ces éléments sortis du contexte, a donné la qualification à Concarneau. Dans son analyse d'après-match, Nicolas Cloarec revenait sur le côté irréel de la tournure prise par le match. Avouant avec une extrême sincérité que lui-même dans le match n'y croyait plus guère au vu de la performance de ses joueurs, surtout décevant pour leur coach, dans leur atitude. Mais il insistait bien à deux reprises, sur des félicitations à l'ensemble de son groupe.

Nicolas Cloarec, coach de l'US Concarneau: " L'équipe a montré un visage insipide pendant 75 minutes. Nous avions presque le sentiment de perdre sans jouer le match. Un match de coupe se joue avec du coeur, et vraiment beaucoup de frustration sur les 75 premières minutes. Nous n'avons pas vu une équipe de Concarneau jouer sur sa propre valeur pendant 75 minutes. Jusqu'au but de Vincent Richetin, pleine "louffe", on n'y était pas. Après, les joueurs sont galvanisés, ils y croient. Nous avons même la balle de qualification avant la prolongation. Une débauche d'énergie, la magie de la coupe a opéré. J'ai vraiment un sentiment très bizarre, cet après-midi car je suis tellement déçu du rendement de l'équipe pendant 75 minutes que j'ai du mal à me lâcher devant cette qualification. Nos n'avons pas joué ensemble, une grosse partie du match. On n'a pas joué un match de coupe. Après, il se passe un moment de fou. Vincent , Saïd, des occasions, ça se lâche. C'est un moment iréel que nous avons vécu. Nous avons été amorphes, il fallait piquer l'équipe. Même dans mon attitude, j'avais du mal à y croire. La frappe de Vincent Richetin relance la qualification. Ca reste une épreuve très mentale. Je ne me permettrai pas de faire des commentaires sur le Stade Brestois. Après, c'est vrai que quand on mène 0-2 face à une équipe si insipide, ils n'avaient pas droit d'avoir un relâchement coupable. Aujourd'hui, bravo aux joueurs car ils ont été chercher cette performance. Je vais être très franc, j'étais moi-même scpetique. Je n'y croyais pas! Dans les attitudes, nous avons eu des manques, un match de coupe face à Brest, 4.000 personnes au stade, on n'a pas le droit de ne pas se battre, ne pas être à la hauteur. Il y'avait 100 à 150 bénévoles du club sur le match, pour eux, des gens qui se sont déménés à la billeterie, aux quatre coins du stade, on n'a simplement pas le droit de ne pas se battre. On peut manquer de beaucoup de choses en football mais pas de combativité. Il fallait l'amener avec nous ce public. Bravo aux joueurs car je n'ai pas agi sur beaucoup de choses, peut-être des changements. Dès qu'on a commencé à y croire, nous avons commencé à faire un autre match. Les entraîneurs ne maîtrisent pas forcément ce cours de match. Il y'a des leviers mais ce sont dans les ressources des joueurs. Je garde un souvenir particulier de l'EA Guingamp, le premier sur notre terrain car nous avions fait un superbe match, à Croix aussi dans un contexte de guerriers. En toute humilité, je souhaite à Jean-Marc Furlan de faire remonter le Stade Brestois en ligue 1. On est content! Cette élimination permettra à Brest de retrouver la ligue 1. On savourera. Nous avons un match très important, ce vendredi, en championnat. Au-delà de la qualification, le maintien de la dynamique m'intéresse. Ca permet de prendre conscience aux joueurs de leur potentiel. C'est usant pour moi, voir plus. Ca peut paraître paradoxal mais je suis le premier à défendre, et à croire dans ce groupe. Je l'ai construit, jai été chercher les joueurs que je crois capable de nous tirer vers le haut, nous avons ceux qui sont évidemment irréprochable depuis huit à neuf ans maintenant. Ca paraît iréel. Je l'ai dit et je le maintiens, nous avons un effectif pour finir dans le premier tiers du championnat"