Il a joué contre le père, Nicolas Cloarec, en professionnel, il joue maintenant avec le fils, Morgan, ou encore entre Arthur Onoffré, qui a joué son premier match de ligue, à Plouay, ce dimanche.... à 16 ans ( doublement surclassé), au poste de défenseur central et Jérôme Molinier, l'US Concarneau C en R3 tient peut-être l'amplitude la plus grande, dans la pyramide des âges de la ligue de Bretagne, avec ce dernier contraste. Battant le Plouay FC dans un match au couteau, pour le maintien en ligue (2-3), l'équipe de Goran Slipjepcevic fait front avec ses atouts et spécificités, même parfois en effectif limité. Mais qu'est ce qui pousse Jérôme Molinier, ex-entraîneur de l'US Trégunc, en National 3, sur la dernière saison, a réenfilé le short et se battre pour un maintien en R3, alors qu'il a connu tout autre chose, un baptême du feu à l'EA Guingamp en D1 face à l'AS Monaco, de Fabien Barthez, Lilian Thuram ou Basile Boli en 1995/1996, un maintien avec l'ESTAC Troyes, à Geoffroy Guichard face à 30.000 spectateurs, et une montée avec le SCO Angers en D2 avec un stade rempli à ras bord de 20.000 personnes? 25 ans après, un temps révolu, un dénominateur commun, cette envie de jouer au foot, et retrouver l'odeur incomparable, nappé de camphre ou de baume de tigre, d'un vestiaire et d'une vie de groupe, sur une saison. A l'image du héros imaginaire de Francis Scott Fitzgerald, Benjamin Button, qui prenait la courbe de la vie d'une façon inversée, Jérôme Molinier porte en lui, ce même sentiment, cette même jeunesse, ayant retrouvé l'insouciance de ces débuts en pro, et un enthousiasme intact, même renforcé au contact des ses jeunes concarnois de 18/19/20 ans, qui apprennent forcément à vitesse grand V à ses côtés, en retour.

Légende: Jérôme Molinier ( à gauche) a joué 35 minutes, ce dimanche, à Plouay, avec l'équipe C de l'US Concarneau.
" Il y'a des scènes cocasses, où le samedi, je conduis le mini-bus pour encadrer les jeunes à l'USC, et le dimanche, je suis derrière le conducteur, avec les jeunes, à refaire le match. Je m'amuse toujours autant à jouer au football. Je suis comme un gamin, à attendre le match du dimanche. Quand j'étais sur le bassin d'Arcachon, j'avais arrrêté pendant 10 ans, le sport. J'ai repris en revenant ici. A la base, je jouais juste le dimanche matin, avec les vétérans, et quand on signe une licence, c'est pour rendre service à un club. J'ai joué quelques matchs en seniors D ( double buteur face à Combrit, un but face à Tréméoc, et l'AEG), et maintenant, je prête main forte à l'équipe C en R3. Goran est un entraîneur super, je rends service, s'il le faut, je le referai sans problème"
Jouant 35 minutes, ce dimanche, à Plouay ( à une heure de route de son domicile concarnois), un dimanche après-midi, il est resté toujours joueur et attaquant.
" J'ai une occasion dans le match, je fais une feinte de tir, je m'ouvre l'angle, et j'ai un double contrôle de trop. Je repense toujours à cette occasion, dans ma semaine, car j'aurai pu être décisif. J'ai toujours eu un jeu à marquer et faire marquer. Un joueur offensif, à sa prise de balle, il doit se passer quelque chose, j'ai toujours raisonné ainsi dans ma carrière. Faire, créer quelque chose, provoquer son adversaire en un contre un. Ce n'est pas le même rythme en senior qu'en vétéran, les jambes en sont plus les mêmes aussi. Je le fais parce qu'il y'a des supers mecs. En D, un mec comme Sylvain Alloueteau, c'est du bonheur pour fédérer un groupe. Ca déconne, ça rigole avant et après, mais sur le terrain, c'est sérieux. En équipe C, Goran Slipjecevic ou son adjoint, Pascal Jouan, parfois Vincent Le Gall, c'est le top aussi. J'ai retrouvé cette flamme d'attendre le match avec impatience".
Pour surligner cet état d'esprit concarnois, et des vétérans complétant l'effectif seniors de l'US Concarneau, en cours de saison, le Gardois, Jérôme Molinier, à près de 50 ans, en est l'exemple frappant de par son parcours en professionnel ( EA Guingamp, SCO Angers, ESTAC Troyes, ou même dans le championnat écossais), mais il y'a aussi Marc Péron, meneur de jeu, 45 ans, avec son frère jumeau, Frédéric, réenfilant le short pour dépanner l'équipe C en R3, ou David Le Goc, qui aligne même une double ration, portier dans l'équipe vétéran, le dimanche matin, un sandwich à midi, et donnant un coup en main à l'équipe D senior l'après-midi, en D2.