Dans le football français, il n'y a que deux couleurs à avoir cette relation immédiate et imprégnée, les Bleus avec l'équipe de France et les Verts avec l'AS Saint-Etienne. Sa renommée construite dans la décennie 70, pour atteindre son paroxysme dans une remontée des Champs-Elysées ( logiquement attribuée à l'équipe nationale et non à un club français), en 1976, suite à la finale perdue de Glasgow face au Bayern Munich ( 25.000 supporters stéphanois, dans le stade, lors de la finale), ces Verts sont à part dans le football français. Même si l'étendard n'est plus aussi beau qu'il eût été, Saint-Etienne a traversé les générations, pour rester un haut-nom du football français. Ce samedi, à 19h, l'US Concarneau s'attaque au Moustoir, à Lorient, au défi vert. A la même hauteur que les Girondins de Bordeaux, les Concarnois ne partent pas favoris face aux Verts, mais avec la victoire déclic de Quevilly Rouen (2-3), les Thoniers se sont ôtés une pression supplémentaire d'être dans la nécessité de prendre des points et peuvent s'engager plus sereinement dans ce match, qui devrait mobiliser une belle affluence au Moustoir, déjà annoncée comme la plus forte de ce début de saison pour les Concarnois.

Légende: L'US Concarneau espère surfer sur sa première victoire obtenue, avant la trêve, à Quevilly Rouen, à "domicile" face à l'AS Saint-Etienne, ce samedi soir. Crédit photo: Pascal Priol
La couleur verte est associée à l'espoir, dès le plus jeune âge. Cet espoir, Concarneau devra l'avoir chevillé jusqu'au coup de sifflet final pour faire trembler cette montagne verte. " On est sur une série de trois matchs en sept jours, ça nécessite une adaptation et une régulation, même si nous avons travaillé depuis le retour de Quevilly Rouen d'une manière consistante. La priorité est toujours le match qui vient, même dans un calendrier plus resserré. Notre saison dernière, même une série rapprochée, il y'avait constamment quatre jours de récupération, là, on en enlève un. C'est beaucoup 24 heures sur des joueurs de notre effectif qui sont peu habitués. Il y'a une réflexion à avoir, mais maintenant, on se focalise sur ce premier match"
Vainqueur face à Quevilly Rouen (2-3), vécu comme un déclic, mais aussi l'activation de la première victoire du club en Ligue 2, l'US Concarneau veut démarrer une série qui en cas de résultats face à Saint-Etienne, aurait déjà valeur de performance.
" La victoire, elle est importante, parce que quand on ne gagne pas, on commence à douter, quelque soit le niveau. On avait déjà du mal à marquer un but, alors une victoire en marquant trois fois, avec beaucoup de cohérence sur cette première partie de match. L'adversaire s'est réveillé assez logiquement, mais on a montré de bons signaux. Pendant quelques jours, on a apprécié cette première victoire du club en Ligue 2. Il fallait débloquer le plus tôt possible. Oui, il y'a des éléments qui peuvent bloquer parfois, on parle souvent de séries. Quand ce sont de bonnes séries, on aime bien en parler, mais quand elles vont dans l'autre sens, ça fait plus travailler psychologiquement pour évacuer"
Face à une équipe titrée à dix reprises championne de France, dont le sommet de la pyramide renvoie à des matchs épiques face à Hajduk Split, Dynamo Kiev, PSV Eindhoven, Liverpool ou le Bayern Munich, Concarneau entre dans une autre dimension, ce week-end, face à ce club qui a gardé intact sa popularité, à travers les époques.
" Saint-Etienne, c'est quelque chose qui était impensable, il y'a quelques temps. On a vécu cette familiarité sur le match de Bordeaux. C'est une réception, avec tout le côté populaire du club de Saint-Etienne, qui est merveilleux à voir de l'extérieur. C'est mieux de les jouer après quelques journées, parce que nous avons passé des palliers. On a appréhendé quelques matchs en Ligue 2, on va se concentrer que sur le sportif, pas sur l'adversaire qui attire beaucoup de regards. Il y'a beaucoup d'attente à propos de cette équipe. Pour les joueurs, c'est génial de jouer ce genre de match. On sait que nous allons être en grosse difficulté, les Stéphanois ont gagné chez le leader Caen (1-2). Ils ont un effectif de très grande qualité, le nombre de joueurs, l'appui du public. On essaiera de les gêner au maximum", renchérit Stéphane Le Mignan, le coach de l'US Concarneau.
Des joueurs comme Gaétan Charbonnier, Gautier Larsonneur, attiseront l'intérêt local, mais d'autres éléments, comme Ibrahim Sissokho, Thomas Briançon, Thomas Mauconduit sont aussi à même de jouer l'étage au-dessus.
" Ce qu'on craint le plus, c'est leur qualité à tous les postes. Il y'a des joueurs de grande qualité qui ont déjà joué à de niveaux supérieurs, qui sont capable de différences individuelles. Le match de Quevilly Rouen, à 0-3, en leur défaveur, on attendait à ce que cette équipe se réveille, nous bouscule. Saint-Etienne, quand ils jouent Concarneau, on sait très bien que c'est pour gagner et pour prendre les trois points face à nous afin de se replacer en haut dans le classement. A nous d'être intelligents, avoir une qualité pour ne pas leur donner trop de munitions, montrer que nous progressons. On sait qu'on aura des matchs dans notre zone de championat, et d'autres face à des équipes aspirées par le haut. On a très peu travaillé collectivement par le fait d'arrivées plus tardives que dans d'autres équipes. On a maintenant les joueurs sous la main, ça nous permet aussi d'avoir d'autres façons de jouer. On ne partira pas forcément sur la même équipe que Quevilly Rouen. On cherche la cohérence dans notre jeu, ça prend du temps, mais malheureusement, le championnat a déjà débuté, alors que nous n'avions pas l'effectif au complet. Les automatismes sont toujours plus faciles avec des joueurs qui se connaissent bien"
Pour la première fois de la saison, au Moustoir, à Lorient, avec une connexion plus immédiate avec Concarneau, l'affluence devrait grimper de plusieurs miliers de supporters, ce samedi soir, en terre morbihannaise. Des miliers de Finistériens feront le trajet pour rejoindre Lorient, encourager ses Thoniers, qui partent pour une sacrée mission.
" J'espère qu'il y'aura du public concarnois. C'est notre stade d'attache en cette saison, qui sera le plus proche de Concarneau. On est plutôt content de jouer, le stade sera trop grand pour nos supporters par rapport au nombre qu'on aura, mais j'espère une bonne ambiance pour nous porter. Maintenant, ça sera à nous de faire un bon match sur le terrain. Saint-Etienne, sa place dans le football français, c'est plus haut que Caen. Pour Concarneau, ça doit être la première fois qu'ils affronteront l'AS Saint-Etienne. C'est un évènement, on est capable de faire de bonnes choses, on l'avait vu contre Caen et Bordeaux, mais nous avions pris 0 point. Oui, ça aide d'avoir effectué ces matchs avant, ce sont des caps, je préfère les avoir jouer avant, il y'a un aspect différent dans la préparation. Saint-Etienne, Bordeaux, ces deux clubs sont historiquement dans les quatre/cinq meilleurs clubs français. C'est quelque chose spécial pour les joueurs, mais le fait d'avoir joué le premier face à Bordeaux, nous avions pu voir que l'entame, voir la première mi-temps avait été très compliquée, parce qu'il y'avait aussi l'aspect du stade. On a passé ça, j'espère maintenant qu'on va prendre des points aussi contre des grosses équipes", conclut Stéphane Le Mignan.