Se mettre en danger pour progresser, quitter une zone de confort pour connaître sa limite, ces deux idées fortes ont certainement été un axe de raisonnement prolongé à l'intersaison, pour Maxime Boin de quitter l'US Trégunc (R1) pour se porter vers le projet des Paotred Dispount, promus en N3. Auteur d'une belle saison, en R1, avec une barre à deux chiffres, 10 buts en championnat, pour son retour dans sa base tréguncoise, Maxime Boin, 21 ans, aurait pu facilement aller vers cette voie de facilité, de rester à l'US Trégunc, où sa place d'avant-centre titulaire était acquise. Etudiant en alternance à Paris, une semaine dans le mois, et sur le terrain, à l'agence Point P de Concarneau, les trois autres, il lui fallait ce match déclic pour la confiance, pour lancer sa saison, et montrer à ses nouveaux partenaires, qu'il n'est pas qu'un relais offensif, pour tenir le ballon et faire jouer les rotations autour de lui, mais qu'il était aussi un buteur pour décanter les matchs. Et pour un meneur de jeu, à la base, pouvant indifféremment être 10 ou 9 sur un terrain, ce chemin n'est pas facile, car il n'est pas né buteur, il l'est devenu, et cette affirmation est en train de se faire progressivement son chemin dans sa tête. " Je réfléchis beaucoup dans ma tête. Encore plus quand je ne marque pas. Ce but face à Vannes OC me fait beaucoup de bien, à titre personnel, en plus de celui collectif de prendre les trois points. J'espère qu'il va en débloquer d'autres", prolonge-il.
Légende: Unique buteur de ce match entre les Paotred Dispount et le Vannes OC, Maxime Boin, la recrue de l'US Trégunc, a trouvé son match déclic, celui qui lance sa saison et marque son arrivée au club gabéricois.
Un buteur est tout dans la spontanéité et l'éxécution froide d'un mouvement collectif. Devant le but, il n'y a pas d'émotions à avoir, c'est placer le ballon dans les filets, peu importe la manière, belle ou pas, il faut voir les filets trembler. Par exemple, sur sa deuxième action, ça se voit qu'il est encore meneur de jeu, par moment, avec la recherche du crochet, pour éliminer son dernier opposant, Nicolas Flégeau, qui à 38 ans, ne tombe plus dans ce panneau ( surtout quand il est en retard, au départ de l'action, et qu'il ne peut plus le déséquilibrer dans la surface). Sûr que s'il a cette nouvelle situation, il gardera son temps d'avance par un tir de son mauvais pied ou un "pointu" de son bon pied.
Mais son premier but a été aussi un modèle d'intelligence, qui montre qu'il devient un buteur. Jouer de son corps, pour couper la route à son défenseur, protéger l'accès à la balle, et y aller directement, ça a été parfaitement bien joué et finalement fait l'unique différence dans ce match, ce samedi soir (1-0). Revenant de blessure, perturbé par une gêne aux adducteurs, Maxime Boin a fait le plus dur pour un buteur, passer la première en championnat. Ca coïncide avec son premier but à niveau National, pour un joueur qui a été formé à l'US Trégunc, habitant à deux minutes du stade, et à partir de ses 13 ans à l'US Concarneau.
Dans son jeu, ça se voit que c'est un numéro 10, dans sa manière à anticiper toujours ce qu'il y'a autour de lui avant de recevoir la balle. C'est pour ça qu'il réussit très souvent à se dépêtrer de situations que bien des joueurs ne lui envieraient pas. Il en dribble un, parfois deux, avant d'obtenir quelque chose ou de mettre en avant un déséquilibre adverse.
" J'ai joué 10 toute ma formation à l'US Concarneau, ou sur un côté. J'ai commencé à être mis en numéro 9 à l'US Concarneau, en senior, mais ma première saison, je n'acceptais pas de me faire "tamponner" par les défenseurs, à la prise de balle, et j'avais tendance à être fuyant et à redescendre de ma zone. C'est un poste n°9 où il faut avoir envie de jouer, je me définis plus aujourd'hui sur ce poste, c'est le poste où j'ai envie d'évoluer, de m'affirmer. J'accepte plus le défi physique imposé par les défenseurs, j'y suis de plus en plus à l'aise. Maintenant, entre être 10 ou 9, je réponds sans hésitation, je préfère être 9. Mon année à Trégunc m'a prouvé que j'étais capable de dépasser les 10 buts en championnat. Sur mon premier match face à Fougères, j'avais une appréhension. Je fais un bon match, mais j'ai une occasion que je dois mettre et je ne la mets pas. C'est un grain de sable mais pour un buteur, ça le travaille beaucoup. En tout cas, moi, qui suis beaucoup dans la réflexion intérieure et me pose beaucoup de questions. Mes coéquipiers me font confiance, me donnent confiance, exemple, William Guéguen Grall, qui m'a boosté moralement, pour que je prenne confiance à ce niveau, que je ne connaissais pas"
Ce rôle affirmé de numéro 9, après une formation jeune, qui n'a pas été à ce poste spécifique du football, est encore un apprentissage pour Maxime Boin. Son entraîneur, Mikaël Caoudal l'a recruté parce qu'il a perçu quelque chose de spécial en ce joueur. " Il s'est libéré sur son but contre le Vannes OC. Il est de mieux en mieux dans notre collectif. C'est un joueur très collectif, il donne beaucoup sur un terrain, et est très généreux. Sa grande force est d'être très juste dans les vingt dernières mètres. Ila cette capacité face au but d'être juste, de faire le bon choix. Il se crée les angles de frappe, il est adroit, maintenant, il doit progresser sur être spontané. Lui, comme d'autres de nos joueurs, face au but, il ne faut pas être beau mais efficace"