10/03/2025

L'union sacrée déclarée à l'US Concarneau avant le rush de la fin de saison

A trois points du duo de relégable, Nîmes et Châteauroux, l'US Concarneau se mobilise autour d'une cause commune, faire bloc avec les joueurs et le staff, pour obtenir ce bail renouvelé en National. C'est aussi ce message appuyé de soutien, qu'a voulu faire passer, en ce lundi matin, Jacques Piriou, le président et Francis Boudin, directeur général au club. Faire bloc ensemble pour casser cette spirale négative, et retrouver cette aspiration vers le haut de ce début de saison, l'USC s'est faite une introspection en interne, la semaine dernière, avant Châteauroux en faisant plusieurs tous de tables, des discussions individuelles ou collectives, afin de faire apparaître des éléments cachés à la surface. Le retour des joueurs, du staff a été perçu comme positif, gonflant la perception que cette situation actuelle (10 défaites en 13 matchs) est changeable à tout moment. Il reste à retrouver ce grain de réussite du premier trimestre qui s'est égréné depuis. Ce vendredi soir, les Thoniers joueront un match capital à Guy-Piriou, face à Versailles, l'heure est à la mobilisation du club dans son ensemble, avec une demande formelle d'appui du public pour avoir ce premier moment de joie à domicile de l'année 2025.

Légende: Francis Boudin et Jacques Piriou, directeur général et président de l'US Concarneau ont tenu un point, en ce lundi en fin de matinée, afin d'assurer l'union sacrée de toutes les parties du club, en cette période tendue acutelle en National.

1 point pris sur les15 derniers en jeu sur les cinq dernières journées, un seul match nul face à Valenciennes (1-1), obstruant maintenant un horizon qui se noircit, à mesure des points laissés en route, l'US Concarneau s'englue dangereusement au classement. 

" Nous avons eu une longue discussion avec le groupe avec le départ pour Châteauroux. Tout le monde est mobilisé pour casser cette spirale négative. Le football n'est pas un sport tranquille et linéaire. Les joueurs donnent sur le terrain ce qu'ils ont à donner, il n'y a pas de faux-fuyant. Certains joueurs jouent en ce moment en-dessous de leur niveau. Il faut retrouver l'équilibre qui a amené à la réussite du début de saison. L'équipe a peut-être sur-performé en début de saison. On est sur une année de transition jamais facile à gérer après une relégation. 80% de l'effectif a été changé, on souhaitait en avant-saison un classement final entre la 7ème et 10ème place. On y est! On a besoin de tout le monde en ce moment, de l'ensemble du club et de notre public. Il nous a manqué toute la saison dernière qui aurait été différente avec leur appui", précise Jacques Piriou, en préambule

En faisant confiance à Stéphane Rossi, l'entraîneur et son staff technique mis en place, en lui envoyant et renouvellant leur confiance, la direction marque aussi un discours combattif empreint de collectif. " Des questions, on s'en pose plein en ce moment. Nous avons le 10ème/11ème budget de ce National. L'US Concarneau existe depuis 112 ans et n'a jamais changé de nom, ni n'a connu aucun dépôt de bilan. Mon rôle de président est d'assurer cet équilibre financier et ne pas faire des choses non assimilables par le club. On me dit souvent pourquoi vous n'avez pas gardé tel joueur, mais si nous avions pu, on l'aurait fait! ( en référence à l'aspect financier)", reprend Jacques Piriou.

A un moment important de sa saison, hormis Nîmes où l'équipe a réalisé un non-match ( " Ca faisait longtemps que je n'avais vu un match de l'US Concarneau aussi catastrophique", rechérit même Jacques Piriou), cette mobilisation en interne avec une forme de solidarité de tous ses membres a pour but d'avoir un côté rassurant pour les joueurs et le staff. A leur responsabilité, de montrer un visage conquérant dès ce vendredi soir, face à Versailles. 

" Nos moyens sont limités par rapport à des équipes au budget hors-normes. Nous ne combattons pas avec les mêmes armes. La situation est compliquée mais il ne faut pas céder à la panique. 10/17 clubs sont concernés par la descente. A Châteauroux, nous faisons un poteau, un pénalty raté ou arrêté, on a 10 ou 15 occasions sur un jeu pas lêché, ni spectaculaire de notre côté. On a affaire à un staff, des joueurs, très invesits. On compte vraiment sur notre public, ce vendredi soir pour avoir un supplément d'âme qui nous ferait basculer du bon côté", remarque Francis Boudin.

En bon capitaine, Jacques Piriou est conscient aussi que si l'avarie est passée, en cette année, avec le nouveau stade à horizon à court terme et un flou budgétaire sur les finances des clubs de National, l'US Concarneau pourrait retrouver bientôt des eaux plus calmes. " Mon discours est identique. Il se passe en ce moment de drôles de choses dans le football. Je veux garder un club financièrement sain. Quel club peut avoir des garanties sur deux/trois ans dans le football? Je n'en connais aucun en professionnel à part le PSG. Dans deux/trois ans, avec un budget maintenu, on basculerait dans la moyenne haute des clubs du National. Je n'ai jamais vendu du rêve, on en a donné sur les dernières années, si on peut le refaire, je serai le premier heureux"

Sur le court terme, c'est évidemment ce maintien sportif qui fait converger en ce moment toutes les énergies. Dans une échelle temporelle plus rallongée, il y'a aussi tout le volet formation ou infrastructure avec la réfection complète du stade Guy-Piriou.

" Si par bonheur, demain, Concarneau doit revoir la Ligue 2, il doit revenir à ce niveau mieux préparé qu'il ne l'a été la première fois. On doit dégager une vision à moyen ou long terme. En 2016, à l'arrivée de Concarneau en National, 3 à 4 clubs jouaient sous une dérogation professionnelle ( généralement des clubs descendants de L2, pour une durée dérogatoire de deux ans), en cette saison, 10 clubs sur 17 possèdent ce statut professionnel. On espère aussi créer une passerelle plus forte entre la formation, le groupe réserve en senior et les professionnels. C'est un sujet important pour le club. Côté stade, on est classé en ce moment sur la catégorie T2, en souhaitant passer en T1 avec une deuxième tribune homologuée, dans un premier temps, une latérale en juin, et la nouvelle tribune en face de la principale qui devra être ouverte en septembre 2025. Le stade passera d'une configuration actuelle à 2.500/2.600 à guichet fermé à 5.000 spectateurs. Les travaux n'accusent pas de retard", reprend Francis Boudin, directeur général de l'US Concarneau.

Au club depuis sa naissance, avec des chaussettes bleues et rouges, au pied du sapin de Noël, Jacques Piriou n'a pas qu'un oeil sur la vitrine de l'équipe première. Il n'oublie pas tout le versant associatif rattaché au club. " On envoie cinq gamins à Ploufragan pour intégrer un sport étude. Je n'oublie pas notre filière féminine qui explose. Le magasin en boutique fait que çà fonctionne. L'équipe B et C, en senior, c'est un régal. L'incorporation de joueurs de R1 en National est compliqué avec un différentiel physique énorme. On a cette réflexion d'incorporer notre formation".

En souhaitant clarifier certains points, de faire en sorte d'avoir une union sacrée autour de l'équipe première, l'US Concarneau entend sortir au plus vite de cette situation contrariante d'une série de défaites en National. Espérant ressortir de leur match face aux Versaillais, ce vendredi soir, en vainqueur, les Thoniers joueront avec cette envie chevillée aux crampons pour converger vers leur premier succès à domicile en 2025. 

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV