27 buts sur une demie-saison à l'AS Melgven, en D2, meilleur buteur de la coupe de France dans le Sud-Finistère avec 7 buts ( un but devant le Pleybennois, Pierre Lallouet), encore auteur d'un triplé pour son premier match de championnat à Pleuven en D1, poule F, Alexandre Da Rocha, 27 ans, a plus que la compilation de ses buts, la satisfaction maintenant de pouvoir jouer des matchs entiers. " Jusqu'au mois de Mars, sur les huit premiers mois de la saison passée, mon corps ne pouvait encaisser que 60/70 minutes de jeu. Ce n'est qu'en fin de saison passée, où j'ai recommencé à pouvoir rejouer un match entier", reconnait-il. Absent du premier match de championnat au Questel face à Gourin FC ( défaite 1-2), pour le retour de l'AS Melgven en D1, Alexandre Da Rocha a repris sa vitesse de croisière, deux doublés face à Tréméven et Beuzec, deux triplés face à Pleuven (championnat) et Névez. 10 buts en quatre matchs disputés, des statistiques vertigineuses, pour le Trégunois, mais qui est le fruit aussi d'une préparation d'avant-saison minutieuse. " De mai à juillet, avant le retour des entraînements collectifs, je ne voulais pas perdre le rythme physiquement. J'ai couru, je me suis entretenu, pour arriver bien sur le départ de saison". Après deux années et demi de galère, deux ligaments croisés sur ses deux genous, il rejoue maintenant quasiment à 100%, après avoir été très proche d'arrêter le football. " Dans ma tête, c'était fini. Ma compagne m'a beaucoup aidé à repasser le cap, et m'a encouragé à revenir. C'était aussi retrouver une vie de groupe, retrouver des émotions. Melgven? C'était le club de mon oncle, Mickaël Rodriguès. Mon père, Antonio, a joué également au club de longues années. Chaque année, il me sollicitait pour les rejoindre".

Légende: Alexandre Da Rocha a démarré l'année comme il l'avait terminée, 27 buts ( quasiment tous marqués sur le dernier tiers de saison), la saison passée, 10 buts déjà dans ce mois de septembre, le Tréguncois est resplendissant dans ce début de saison. Crédit photos: AS Melgven
Formé à l'US Concarneau, après des premières années, à l'école de football de l'US Trégunc, Alexandre Da Rocha a passé toutes les étapes de sa fomation jusqu'à disputer une vingtaine de matchs chez les pros en National, avec trois titularisations. " A l'US Concarneau, j'ai passé tous les palliers. Le niveau y était beaucoup plus exigeant, mentalement, également, il fallait être très costaud dans ce foot de haut-niveau".
Revenu ensuite à Trégunc et signant aux Paotred Dispount en N3 pour une expérience écourtée, Alexandre Da Rocha a patienté dans l'ombre, mettant en jachère presque pendant deux ans et demie, sa passion du football, avant de retrouver les terrains à l'AS Melgven en D2 sur la saison passée. Sa venue à l'ASM a étonné à prime d'abord, comment passer du National à la D2 de district?
" Ma priorité était déjà de reprendre une vie de groupe et de revenir petit à petit, sans brûler les étapes. J'y suis allé progressivement en écoutant mon corps également. Le football sans pression? Oui, ce n'est plus la même chose maintenant que sur mes précédents clubs, mais la pression, je me la mets moi-même. Par respect aussi aux spectateurs qui viennent nous voir jouer, j'ai cette envie de faire plaisir à nos supporters, le dimanche. S'ils se déplacent pour nous voir jouer, le dimanche après-midi, c'est qu'ils espèrent voir l'AS Melgven gagner. Et sur le terrain, on essaie de leur offrir ce bonheur"
Cette notion de partage, il la renvoie aussi à ses coéquipiers, car pour marquer, c'est simple, il faut être aussi servi et s'accorder à ses coéquipiers. " Le plus difficile quand on a connu le niveau au-dessus, est de pouvoir s'adapter à ses partenaires. Quand je jouais par exemple, à Concarneau, en National, je savais que si je faisais l'appel au bon moment, le ballon arriverait dans l'espace souhaité. A notre niveau, ce n'est pas toujours le cas. J'aime marquer des buts, j'ai cette envie. Mon rôle pour l'équipe est d'être décisif à chaque match, il y'a cette frustration personnelle si je ne marque pas, mais elle est envolée vite si nous gagnons. J'ai des coéquipiers qui m'aident aussi à marquer des buts ( Pierre Derrien, Nelson Da Costa, Merlin Hervé, Lou Berriet, Théo Clérembeaux, Jérôme Eaul....)".
Champion de son groupe G de D2, remontant dans le train de la D1, qualifié pour le 4ème tour de la coupe de France, l'AS Melgven est revenu dans la lumière, après des saisons dans l'opacité, jusqu'à entrevoir de près la D3 ( une 10ème place décrochée en D2 en 2023/2024). L'arrivée d'Alan Cueff, au poste d'entraîneur, a été un starter, celle d'Alex Da Rocha, un accélérateur. Avec un joueur hors-normes pour le district, l'AS Melgven a un atout supérieur à toutes les autres équipes de son groupe. Opposé à l'EA Scaër, qui leur rend deux divisions au coup d'envoi, ce dimanche, au 4ème tour de la coupe de France, l'AS Melgven est devant son premier gros coup depuis des années.
" C'est le match le plus important du club depuis des années. Ca fait neuf ans que nous n'étions plus arrivés à ce 4ème tour. Dans l'équipe, seulement 3 à 4 joueurs avaient déjà eu les maillots de la coupe de France, on y va sans pression, avec l'envie de bien faire. Et nous serons au complet, ce dimanche", avoue l'entraîneur melgvinois, Alan Cueff.
De son côté, Alexandre Da Rocha garde son côté compétiteur. " Sur un match, les 16 joueurs de notre groupe peuvent se mettre à la hauteur de joueurs de R2. Il n'y aura pas tant que ça de différence. Sur une saison, oui, mais sur un match, on sera à même niveau. Notre ambition, c'est de gommer la différence et de faire en sorte qu'elle ne se voit pas sur le terrrain. On est dans la même position hiérarchiquement d'une National qui va affronter une Ligue 1. Ce maillot de la coupe de France, il faut qu'on en soit digne sur le terrain, qu'on ait envie de le défendre. Pour nous, c'est un bon tirage, ça sera costaud en face, mais on n'a qu'à donner notre meilleur, et on verra bien à l'arrivée. La pression sur ce match ne sera pas sur nos épaules".
La menace est toute trouvée pour l'En Avant Scaër, avec Alexandre Da Rocha, qui tourne à une moyenne de 2,5 buts par match. Le trident défensif visiteur est tout aussi impressionnant en ce début de saison avec le retour du patron, Maël Hilliou, en défense centrale, au côté de Lucas Rannou et Rodrigue Billong. Melgven aura des arguments, Scaër en aura d'autres, notamment Benjamin Salamand, dans un tout autre style qu'Alex Da Rocha. Ce derby face au Questel attirera forcément beaucoup de monde avec un enjeu, le passage pour une des deux équipes au 5ème tour de la coupe de France.
Dimanche 28 septembre, 4ème tour de la coupe de France au Questel
AS Melgven (D1) - EA Scaër (R2), coup d'envoi à 15h