Le 22/09/2023

Karine Pasquier et Béatrice Osty: retrouvailles en Bleu majeur

J'ai retrouvé à Concarneau sur la ligne d'arrivée des Foulées bleues, Karine Pasquier et Béatrice Osty, respectivement classées première et deuxième. Plus d'un an qu'elles n'avaient plus couru ensemble (j'allais dire l'une contre l'autre mais il n'y a entre elles nulle adversité, juste une étroite complicité). Que faisaient-elles ? Elles papotaient comme deux bonnes amies, revisitaient le temps passé comme si elles ne s'étaient jamais quittées. C'était comme si elle reprenaient naturellement le fil d'une conversation jamais interrompue. Autour d'elles le monde pouvait bien s'écrouler (et certains concurrents se relevaient d'ailleurs péniblement de l'effort exigé), Karine et Béatrice papotaient tout sourire comme deux petites bleues qui découvriraient l'athlé, bleues comme les Foulées du même nom, bleu(es) comme la couleur de la future piste du stade de Penvillers. L'occasion était trop belle : Flanqué de ma casquette (bleue), je suis allé m'immiscer dans leur conversation.

Légende: Anciennes partenaires de club au Quimper Athlétisme, tout en haut sur les championnats par équipe de cross, Béatrice Osty et Karine Pasquier se sont retrouvées comme si elles ne s'étaient jamais quittées aux foulées bleues concarnoises, dimanche dernier. Crédit photos: Daniel Roignant

De quoi pouvaient bien causer Béatrice et Karine? De course à pied, pour une fois ! Et comme toujours les deux championnes étaient sur la même longueur d'ondes. Toutes deux étonnées par leur propre performance. (Le moins étonné des 3, c'était moi ! Elles m'ont rappelé Ginette, la première de la classe quand j'étais en CP. Elle n'avait jamais révisé mais elle remportait toujours le premier prix. Grrr! ).

"Vraiment, je suis surprise. Aujourd'hui, je ne me pensais pas capable de courir à ce rythme", a lancé Karine, première féminine et 8e au classement scratch. "Hier soir, je suis restée fêter un anniversaire jusqu'à 3 heures du matin chez des ami(e)s et je ne pensais pas me retrouver à pareille fête ce matin." Béatrice a renchéri. " Pareil pour moi. Je suis malade depuis 2/3 jours et tout ce que j'ai pu avaler, c'est du coca. Alors, je suis bien contente de ma course... Et puis, en me désignant comme la favorite de la course dans le télégramme, Pierre (L'Haridon, reporter sans frontière bien connu dans le milieu) m'a mis la pression. J'étais stressée..."

Une telle expérience de la course que les excès (Karine) ou les maux de ventre (Béatrice) n'ont pas de prise sur les perfs. C'est ce que je me disais quand un autre ''malade" est venu se mêler à la conversation. Un intrus ? Non ! Tout bien considéré, il s'agissait de Jean-Pierre Nédélec, l'entraîneur de Béatrice. Décomposé, Jean-Pierre !  Bleu ! Et pas qu'à cause de la couleur du maillot du Quimper Athlé ! Il avait bien tenté d'accompagner Béatrice sur les 13,6 kilomètres du parcours. En vain ! "Mais je croyais que tu avais abandonné !", lui lance sa protégée. "Non, non ! Je suis allé au bout mais je n'en peux plus", a avoué JP bleu comme un linge avant de prendre la poudre d'escampette.

J'ai mis à profit la disparition de JP pour réorienter la conversation. Mon idée ? Une utopie ! Le rêve de réunir de nouveau sous le même maillot (bleu) Karine et Béatrice. Je dois dire que Béatrice qui aurait vu je pense l'affaire d'un bon oeil s'est révélée une parfaite auxiliaire. "Eh ! bien ! oui, Karine, la piste bleue flambant neuve de Penvillers, ça donne envie, non ? " Mais Karine m'a jeté un oeil moins bienveillant. "Reprendre une licence ? Non, il n'en est pas question. Comme je te l'ai déjà dit, c'est d'abord pour des problèmes de gestion familiale que je ne resigne pas. Je veux bien avouer que l'an dernier, j'ai eu un petit pincement au coeur mais une licence, c'est aussi un engagement et beaucoup de contraintes..."

Histoire de susciter l'envie,  j'ai bien demandé à Béatrice de dévoiler ses projets de licenciée ("Vraisemblablement les France Masters de 5000 mètres sur piste à Saint-Renan à moins que je n'opte pour les France sur route à Saint-Omer sur la même distance. Puis Taulé-Morlaix"...). Mais je n'ai pas insisté outre mesure. Et je me suis retiré discrètement, trop content d'avoir été le témoin privilégié de ces (bleues) retrouvailles entre ces deux sacrées championnes.

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

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