Deuxième sur le 15 bornes de la Trace, 2e encore à Melgven et premier sur le trail court de Keriolet dimanche dernier. Cette fois, le Concarnois Thibaut Le Cam n'a pas manqué le coche. Il faut croire que le jeune prof d'EPS (26 ans) n'est jamais aussi à l'aise que sur ses terres puisqu'il s'y était déjà imposé voilà deux ans. Dans le microcosme du trail finistérien, le nom du garçon reviendra-t-il à maintes reprises tout en haut des classements ? Pas sûr ! Notre Concarnois court avant tout à l'envie, pour le plaisir. Il ménage ses effets et ses apparitions et aime à se fixer des objectifs précis. Pas question de trop en faire. Peut-être parce que dans une autre vie (pas si lontaine quand même) et une autre discipline (le badminton), il a touché au haut niveau. Avec les contraintes et les blessures inhérentes. L'esprit de compétition, il l'a toujours en lui mais avec le recul nécessaire. Un vrai traileur en somme...
Légende: Sur ses terres concarnoises, Thibaut Le Cam n'a pas laissé échapper la victoire au Trail de Keriolet, ce dimanche matin. Crédit photos: DR
Pour maîtriser comme il l'a fait un peloton de 332 traileurs, il faut de solides références en course à pied. Thibaut Le Cam n'en a pas. En cela, il est d'ailleurs assez représentatif du traileur moyen. L'athlétisme et la piste, il n'y a jamais touché. Combien vaut-il sur 3000 ou 5000 mètres ? Il n'en sait strictement rien.
Il n'a jamais non plus été licencié.Il court sous l'étiquette de Concarneau sa ville d'origine, point barre. Sans doute parce qu'il tient trop à sa liberté et qu'il n'a pas non plus envie de se limiter à la course pédestre. Mais le sport fait partie de sa vie, c'est une évidence. "J'en fais tous les jours. J'ai fait comme on l'a dit beaucoup de badminton. Aujourd'hui, c'est surtout les sports qui touchent au nautisme qui m'intéressent comme le surf ou le kite."
Ses résultats en trail, il les doit à ses qualités physiques naturelles. Ce qui ne veut pas dire que Thibaut Le Cam ne s'entraîne pas. "En moyenne, je cours 2 ou 3 fois par semaine et quand je prépare un objectif particulier cela peut monter à 4/5 séances. En variant les cadences et l'intensité ainsi que la nature des terrains." Là encore, n'allez pas imaginer que le prof d'EPS se concocte de savants plans d'entraînement. Le Concarnois se connaît assez pour savoir ce qui lui convient. Pas le genre à se restreindre à des séances trop bien préparées, il doit les réserver à ses cours d'EPS.
Prof d'EPS, à en croire Thibaut, "un métier magnifique" que voudrait bien embrasser aussi Alban qui vient de couper la ligne d'arrivée en 6e position. Alban, c'est le petit frère (21 ans) de Thibaut. Il vient de se mettre à la course à pied et pour une première, le résultat est plutôt probant. Bon ! la vérité oblige à dire qu'il s'est brûlé les ailes à vouloir suivre un moment le frère aîné mais tout de même... Comme on n'aime jamais trop être battu par son grand frère, j'en profite pour demander au petit (plus grand par la taille), comment il perçoit Thibaut. En deux qualificatifs."Têtu et ambitieux." Voilà qui est dit. Le frère aîné se marre. Tiens, tiens...Thibaut ne courrait donc pas que pour le plaisir...
Quels sont les objectifs que se fixe notre "têtu ambitieux" sympathique ? Telle est la question qui se pose. Accroché comme une bernique à son rocher concarnois, Thibaut n'en démord pas : c'est encore et toujours sur ses terres qu'il veut en découdre et déjà il a coché Les Foulées Concarnoises en septembre. Une course où il s'est déjà illustré l'an passé en terminant 5e au scratch dans un contexte relevé mais... premier Concarnois. Autre échéance programmée par Thibaut cet été : l'Ironmanec'h de Port-Manec'h, là encore pas très loin de chez lui ! Pour le reste, ce sera au fil de ses envies.
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec