25/06/2025

Le Trégunois Claude Daniélou, amoureux de la course à pied

"Un mec formidable", voilà comment le qualifie le speaker Jean-Luc Gestin parfois dithyrambique mais cette fois le Trégunois Claude Daniélou mérite bien le qualificatif. La preuve: malgré la chaleur accablante qui fait fondre le macadam sur les Foulées de Coray, il prend le temps de saluer au passage tous ceux qui l'encouragent. Et ils sont nombreux. Et puis, autre signe qui ne trompe pas, papa et maman sont venus le supporter sur le parcours. "La priorité, c'est la famille", aime à dire celui qui a outrageusement dominé la course. Ce n'est pas pour autant qu'il prend la grosse tête. "Je suis un coureur lambda", rappelle-t-il encore à ceux qui le mettent sur un piédestal. Oui, un chic type, Claude Daniélou. Du genre à attendre son dauphin sur la ligne d'arrivée pour le féliciter et lui dire qu'il lui a donné du fil à retordre. Et ce samedi-là, c'est le jeune Quimpérois Dorian Rannou dont il s'agissait. "On s'est déjà rencontrés", lui lance Claude. "Mais où ça ? " répond l'autre. "Sur un canicross, tu conduisais un husky, moi un border." Jamais à court d'anecdotes, Claude Daniélou. Et toujours prêt à faire partager sa passion pour la course à pied.

Légende : Claude Daniélou a récemment remporté les foulées de Coray, ce week-end - Crédit Photo : DR

"On a l'impression qu'il n'a pas couru" ! C'est la maman de Claude Daniélou qui en fait la remarque alors que sur la ligne d'arrivée, nous débriefons la course. Et c'est vrai qu'entre la majorité du peloton qui a sué sang et eau sur les 13 bornes du parcours et le fringant trentenaire (bientôt quadra), il y a un fossé.

La course, l'infirmier Trégunois l'a menée de main de maître. "Quand j'ai vu le petit jeune (Dorian) prendre les devants, j'ai hésité à le suivre. Mais je l'ai suivi..." Résultat : au bout de 5 kilomètres, c'est Dorian qui a explosé. Et c'est avec une facilité déconcertante que Claude Daniélou a creusé l'écart. 40 secondes à la mi-course. Plus d'une minute au terme des 13 kilomètres de l'exigeant parcours.

À 38 ans, celui qui n'est venu à la course à pied qu'à 25 ans après un défi lancé à son frangin, ne cesse de progresser. Sur les trails, il cultive places d'honneur et victoires. Ses plus récentes performances ? Une victoire à Saint-Yvi sur le trail court ou une deuxième place à Melgven derrière Benoît Le Flao, un sacré client.

Benoît Le Flao ? C'est en échangeant avec lui que Claude a pris conscience qu'il lui fallait modifier ses méthodes d'entraînement pour progresser. Il ne s'agissait pas non plus de tout révolutionner. "Tout simplement, je fais beaucoup plus de dénivelé. Et ça a tout de suite payé. Aujourd'hui par exemple, face à un adversaire plus rapide, c'est dans les bosses que j'ai fait la différence..."

Les progrès, Claude Daniélou a surtout pu les mesurer lors du mythique trail de Guerlédan. Une vingtième place décrochée sur l'Intercetique (26 kilomètres). Une perf énorme dans un contexte extrêmement relevé et une ambiance extraordinaire. "Là encore, je me suis inscrit à la suite d'un défi avec mon frangin. C'est ma plus grande fierté ! Jamais je n'aurais imaginé aussi bien figurer..." Peut-être aussi qu'à 38 ans, le Trégunois arrive à maturité, lui qui a connu son lot de blessures et compris qu'il fallait laisser du temps au temps. "Aujourd'hui, j'ai l'impression de bien me connaître."

Du temps, c'est en même temps, ce qui manque peut-être au sympathique traileur pour franchir de nouveaux paliers. Entre la vie professionnelle (un métier d'infirmier avec des horaires fluctuants), une riche vie familiale (une femme et deux enfants), l'amour du potager et de la ruche, Claude Daniélou a appris à composer. Le garçon prend les courses comme elles viennent. Avec appétit. On a envie de dire qu'il s'en sort bien. Et même très bien...

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