Les fortifications à la Vauban de Régis Corre, une tour du FC Pen Hir imprenable pour l'US Trégunc
L'AS Plobannalec-Lesconil (R2), AS Sizun Le Tréhou (R2), et maintenant l'US Trégunc (R1), bon courage au prochain adversaire du FC Pen Hir (D1), qui prendra route vers la presqu'île de Crozon si les Camarétois ont le bonheur une nouvelle fois de jouer à René Heise, leur 16ème finale de la coupe de Bretagne. Dans leur fort retranché, sur les hauteurs de Camaret, ces Pirates du FC Pen Hir ne craignent personne, prêt à détrousser tout adversaire. Ici, ça transpire le foot, ça mouille le maillot, ça joue avec les tripes, jusqu'aux crampes, et même sur une jambe comme Alan Boivin, à la fin du match, qui retrouve dans ce challenge improbable du FC Pen Hir, une énergie de junior mais qui est doucement en train de vivre potentiellement la meilleure année de sa carrière. Le FC Pen Hir n'est pas là par hasard car il n'y a pas que du coeur dans cette équipe mais aussi du talent. Erwan Le Den, le gardien, qui à 36 ans, vit un hiver indien, "Christo" Gourlay, qui pourrait jouer en R1, les frères Ronvel, Sylvain et Sébastien qui n'hésitent pas à faire l'heure de route entre Quimper et Camaret, Coco Bernard, typique de l'image donnée au meneur de jeu, Yanis Mengouchi, Léo Fertil, ou Félix Lecesne, qui à peine remis des croisés, est parti dans ce combat face à Trégunc. La pelouse était bosselé à souhait, ce dimanche après-midi, pour ralentir le jeu visiteur, tout rappelait à une trappe en fond de cale pour Trégunc, Régis Corre avait dessiné le plan, fait ses fortifications défensives maisons pour qu'aucun joueur visiteur ne soit en position d'un tir ouvert. Au prix de 95 minutes de courage, Pen Hir a tenu et ramassé la carotte de la qualification au bout du bout de la séance de tirs au but (2-2, 9-8 TAB).
Régis Corre ( coach du FC Pen Hir Camaret): " On avait préparé toute la semaine, ce match face à Trégunc. Les joueurs ont été énormes et ont respecté notre plan à la lettre. On voyait que l'adversaire commençait à perdre patience, les joueurs, même sur le banc, ils étaient très vite nerveux, côté Trégunc. Offensivement, on est conscient qu'on n'a pas créé grand chose sur ce match. On a joué en transitions rapides, mais on savait qu'on ne pouvait pas se livrer. On était obligés de rester en bloc.
Aujourd'hui, j'ai 3 joueurs de la B sur le terrain, des joueurs qui évoluent en D3 de district. Notre gardien, Erwan Le Den, c'est le gardien de la B, mon deuxième stoppeur, Felix Lecesne et mon milieu, Pierre Seznec. Par exemple, Pierre Seznec, il revenait de blessure sur ce match, il n'avait pas joué depuis trois mois ( c'est son premier match depuis septembre). Il n'avait rien dans les jambes. Notre 4, c'est un joueur de B, il s'est fait les croisés, il revient aussi à peine, et le gardien, c'est celui de la B, c'est le troisième gardien du club. Et il y'a deux ans, ce gardien jouait stoppeur à l'AS Telgruc/Mer.
A part sur les coups de pied arrêtés, Trégunc n'a pas une occasion du match. La deuxième et même la première mi-temps. On avait quand même une R1 en face. On les avait étudiés, on a fait redescendre deux attaquants au poste de latéraux, Léo Fertil et Enzo Tremintin. Je savais que ça allait très vite sur les côtés chez eux, donc j'ai mis deux joueurs qui comprennent le foot et qui vont vite dans leurs courses. Derrière, j'ai Christopher Gourlay qui sort un match énorme, Sylvain ( Ronvel) qui dégageait une telle sérénité dans le match. Et encore, il me manque deux défenseurs, Yoann Queffelec et Maxime Biron. Alors, lui, c'est une machine, un monstre!
Les pénaltys, c'est les pénaltys. J'ai une pensée pour le joueur de Trégunc, qui a raté le dernier et qui a fondu en larmes, parce que je l'ai trouvé très bon sur le terrain, ce petit jeune. Pourquoi se qualifier en 16ème finale de la coupe de Bretagne apporterait des emmerdes en plus? On a toujours été clair, on s'en fout de monter en R3. Quoi qu'il arrive, j'ai dit aux joueurs, et encore avant Trégunc, on ne se donne pas de priorités, on joue tout à fond, et advienne que pourra à la fin. Si on ne monte pas, on ne monte pas, si on monte trop vite, on va faire de la merde derrière. Une montée en R3? Non, on n'est pas prêt, on n'a pas les infrastructures, il nous manque plein de choses pour espérer être un club de ligue.
On est en train de se démener en coulisses, on appelle plein de monde, parce qu'il faut savoir une chose, si nous n'avons pas d'école de football au 31 décembre 2024, on n'aura de toute façon pas le droit de monter en R3. Il faut 10 gamins minimum, à force de faire le maximum, on a trouvé 21 gamins à Camaret pour être de notre première école de foot.
On va y arriver, ma semaine de Trégunc, je l'ai faite et passé mon temps à appeler les parents des gamins. Pour le 31 décembre, on doit être en capacité d'aligner deux équipes à l'école de football. Ils n'auront jamais joué ensemble, mais l'effervescence est énorme au club.
Le tirage pour les 16ème finale? Tout ce qu'on veut maintenant, c'est jouer à domicile, peu importe l'adversaire, on veut continuer à jouer dans notre stade de Camaret.