19/12/2024

Le FC Den Hir, le portier de Camaret a les gants qui aimantent

" C'est ma plus grosse joie depuis que j'ai commencé le foot. On n'a jamais vécu ça en presqu'île de vivre un 16ème finale de la coupe de Bretagne". A 36 ans, Erwan Le Den a été à l'image de son équipe du FC Pen Hir face à l'US Trégunc, ce dimanche, héroïque, courageux pour tenir les vagues adverses. Même à voir leur fierté dans les poings serrés et rageurs de Régis Corre ou Mickaël Sevellec, perçue comme une victoire d'avoir contraint cette équipe de Trégunc à la séance de tirs au but, le FC Pen Hir donnait ce sentiment étrange d'avoir gagné le match, avant même d'avoir livré la première frappe de la séance de tirs au but qui deviendra interminable avec 22 tireurs qui se présenteront à tour de rôle face au but, au stade René Heise. L'histoire est belle, elle est aussi celle d'un gardien, Erwan Le Den, qui à 36 ans, pensait ne jamais vivre une telle émotion. Sortant tous les tirs cadrés de Trégunc, dans le match, rassurant sa défense en repoussant le danger sur les coups de pied arrêté, le Plougastel a tenu la marée. Le clou du spectacle a été quand il a arrêté quatre pénaltys ( cinq même avec un pénalty à retirer), pour donner une qualification homérique au FC Pen Hir qui six ans après sa création, signe le plus bel exploit de la saison 2024/2025 dans le Finistère à la date d'aujourd'hui (0-0, 9-8 TAB).

Légende: Héros de la qualification du FC Pen Hir, Erwan Le Den, 36 ans, a vécu son meilleur moment dans le football, depuis son entrée à l'école de football de l'Etoile Saint-Guenolé pour un gardien de but de formation originaire de Plougastel.

" Sur la séance de tirs au but, j'en arrête quatre. Qu'est ce qu'il a été le plus dur? De me remettre dedans après le troisième sorti, quand je sors le troisième et que je vois Léo ( Fertil) arriver pour tirer notre prochain pénalty, je sais que c'est gagné. Il est tellement fort et serein balle aux pieds que je nous ai vu gagner avant même d'avoir fini ce match. Quand le gardien de Trégunc arrête son tir au but, je suis triste pour lui, mais ma seconde pensée, "oh non, ça continue encore". Le pire, dans ma tête, je dois me reconcentrer, et on me dit du banc que c'est à moi de tirer le prochain pénalty. Comme je devais me remettre, je me suis dit que la meilleure des manières était d'y aller et le frapper en plein milieu de la cage"

Leader aussi de sa poule B de D1, niovice à ce niveau, le FC Pen Hir étonne dans tout ce qu'il entreprend en cette saison. Seul le FC Pont l'Abbé (R2) avait marqué la distance en gagnant ici assez facilement sur le 4ème tour de la coupe de France (1-6), autrement, toutes les équipes sont tombés dans le piège de ce stade René Heise.

" Oui, les pénaltys, c'est une grosse part de chance. Je ne suis pas loin d'arrêter le tir du gardien de Trégunc. Le dernier pénalty? Je vois le joueur de Trégunc, pas serein quand il fait sa traversée du terrain. Je le ressens presque de suite, je le sentais hésitant, alors je me suis dit que je n'allais pas partir et que je resterai debout sur celui-ci. Les tirs au but, pour un gardien, il y'a une part de psychologie importante, il faut sentir et déceler les petits trucs qui peuvent faire la différence pour ton équipe sur le moment. Et encore une fois, c'est de la chance, dès fois, tu vois juste, d'autres tu as complètement faux".

Gardien de formation, à Plougastel, avant l'Etoile Saint-Guénolé ( avant la fusion), il avait mis entre parenthèse sa passion pour le football, pendant 7/8 ans, avant d'arriver en presqu'île à Camaret. " Je suis arrivé pour le boulot à Camaret car je travaillais avec mon parrain. Je travaillais dans les pompes funèbres avec mon parrain, et quand il est parti en retraite, je me suis  mis à mon compte, en créant ma société en aménagement d'espace vert. J'avais déjà ma base client. Ce qui s'est passé, ce dimanche, c'est indescriptible pour moi. Des R1, j'en avais joué avec Telgruc, mais on avait toujours perdu ces matchs. On gagne deux R2, une R1 maintenant, il n'y aura plus personne pour nous arrêter. On a un sacré stade, de sacrés supporters, on a peur de personne chez nous. La pression de toute façon dans notre cas de petit poucet, elle est pour l'adversaire, c'est eux qui doivent passer en venant à Camaret. Nous, quelle pression on a? La coupe, ce n'est que du plus. Je jouais en milieu défensif dans le champ à Telgruc/Mer, je suis revenu dans les buts quand j'ai fait les ligaments croisés, en 2020"

Gardien de la réserve, au départ de la saison, en D3, mis sur le devant de la scène avec la blessure du titulaire David Benhamou, Erwan Le Den, 36 ans, a sorti une performance peu commune, ce dimanche, face à l'US Trégunc. Tant est si bien qu'on avait l'impression au fur et à mesure que ce match se prolongeait dans cette neutralité (0-0), que le FC Pen Hir se métamorphosait en FC Den Hir pour une apothéose finale de la part d'Erwan Le Den.

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