07/05/2016

Mondial pupilles. Merci et bravo Plogastel

Notre société moderne est prise dans une course folle et excessive de vitesse et de performance où l'individu est souvent pressé et consumé de tout son jus. Le marketing nocif a réussi une performance irréelle en quelques décennies,  nous faire croire que l'être humain pouvait se voir qualifier d'adjectifs associés à une marque de consommation. En oubliant finalement l'essentiel, l'être humain qui n'est bien-sûr pas un produit mais quelqu'un d'unique et rempli d'intêret. Le mondial pupilles est un barrage universel à cet univers que nous devons combattre. A Plogastel Saint-Germain, ces trois jours de mondial sont exceptionnels de bonté humaine. Plogastel Saint-Germain est un exemple et aurait être pu décliner facilement dans tous les centres de l'édition. Reportage sur le vrai sens d'une existance sur terre.

Alain Jaouen, Solène et Patrice Tanneau

L'équipe buvette

Ceux qui ne veulent pas être mis en avant représentent une grosse valeur aujourd'hui, tant leur discrétion et leur servitude reposent sur une tout autre chose qu'une notoriété éphémère ou intéressée. Les bénévoles de Plogastel Saint-Germain sont conduits sous la responsabilité de Alain Jaouen, 54 ans, président sans interruption du centre de Plogastel Saint-Germain depuis 1986. Un modèle dans le bénévolat au même titre, que son comparse de toujours, Patrice Tanneau, 55 ans. Le mondial est son meilleur passeport et l'humain lui a fait découvrir le meilleur. " Je suis allé partout dans le monde grâce aux sympathies développés au mondial: Au Canada, aux Etats-Unis, en Hongrie, au Danemark"

Le mondial est une aventure. Plogastel Saint-Germain a reconduit sa bénédiction en 1987 pour une durée indéterminée. " La première année en 1986 fut très difficile. Nous attendions 8 équipes, seulement 3 sont venues. Les Russes du Spartak Moscou, la tête d'affiche ne se sont pas déplacés. En 1987, nous étions 18 dans le comité. Il s'en est fallu à une voix que nous refusions d'accueillir le 2ème mondial". Depuis 30 ans, le rayon de soleil apparaît. Fille de Patrice, qui fut la plus jeune présidente de France, à 20 ans du club de Landudec, Solène Tanneau parle avec son coeur. " Le mondial est indescriptible. Pour rien au monde, je le raterai. Nous sommes là pour les enfants, l'entraide et la solidarité. Tout ce qu'il n'y a plus désormais entre nous dans l'année".

Des moments forts et uniques à chaque édition

Dans ces quatre jours hors du temps, les soucis personnels, les éléments financiers sont mis de côté pour privilégier l'humain. Des souvenirs, le centre de Plogastel Saint-Germain en a plein. " Haïti arrivait à 9 joueurs en complétant l'équipe par des jeunes du Finistère-Sud. Ils étaient venus avec une seule tenue, sans chaussure de football. On leur avait tout fourni", ou encore Madagascar " Ils n'avaient pas de protège-tibias, obligatoire pour le tournoi. A 23 heures, on appelle Jacques Velly (Sport 2000 Douarnenez), figure du football dans le Cap Sizun, et à 6 heures du matin, il nous livrait pour que les jeunes puissent jouer le tournoi. Ils n'avaient jamais mis de protèges-tibias de leur vie ".

Encore cette édition, les moments forts ont été importants. Une image prenante a été la blessure d'un joueur Norvégien de Vidar Savanger, blessé à l'arcade sourcilière et saignant abondamment. Accroupi au sol, les supporters Belges d'Anderlecht se sont mis en cercle spontanément pour le protéger des marques du soleil. Autre superbe moment, les mamans de Dompierre (Charente) qui chantaient tout le temps quand leur fiston étaient sur le terrain. Le mondial ne se raconte pas, il se vit et il rappelle à tous que la vie est éphémère, parfois dure, parfois belle, mais qu'elle vaut la peine d'être vécue pour observer de tels moments de partage, solidarité et fraternité entre les êtres humains.

Christophe Marchand

Trois indispensables du mondial pupilles à Plogastel Saint-Germain:

Marcel, chef buvette: " Le mondial commence dès 6h30 au stade pour préparer le café pour les premiers arrivés au stade. Et se termine à 2 heures du matin, pour le nettoyage, le réajustement des stocks et la vérification du matériel pour que tout soit prêt le lendemain. Chaque jour, l'équipe buvette change. Je ne suis pas football du tout mais je suis venu au mondial avec mon fils qui jouait au football. C'est trois jours de suite à ce rythme plus le mercredi pour la préparation"
David, chef brouette: " Le samedi, c'est pousser la brouette pour faire jouer les gens au panier garni. Ca fait une animation supplémentaire à la journée. Le gagnant repart avec le contenu de la brouette. Le mondial est une fête avec une bonne équipe d'encadrement et de très bons bénévoles. On le fait avec plaisir. Mon but aujourd'hui est de faire et refaire le tour du stade avec la brouette pour faire jouer les gens. On a vendu 300 tickets dans la journée"
Nina, chef de la friterie: " C'est intense. On commence à 10h30 pour finir parfois comme avec la soirée mondial à 23h15 à griller les saucisses et merguezs et faire les frites. Dans cette journée de samedi, nous avons vendu 200 cornets de frites. Dès qu'un match est fini, nous avons du monde. Avant , j'étais responsable de la cantine du centre. Depuis deux à trois ans, je suis au coin frites. On le fait pour les enfants, et pour l'esprit qui nous anime"

 

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV