Vincent Le Mat, l'aiguilleur de la Stella Maris Douarnenez
Prolongeant le virus du jeu et la compétition, Vincent Le Mat, 35 ans, après une carrière riche à haut-niveau, Chartres, CA Bastia, US Orléans, AS Vitré, a retrouvé la Stella Maris Douarnenez, son second club formateur, après avoir démarré le football à l'ES Plogonnec. Tenu par une activité professionnelle ( gérant d'une entreprise de constructions de maison) qui laisse peu d'espace, à un entraînement poussé, il joue les prolongations de carrière. Face aux Paotred Dispount Ergué-Gabéric, son ancien club, il a été sur la première mi-temps, l'aiguilleur de la Stella Maris (R1, poule A), à la déviation, à la temporisation du ballon pour permettre au bloc équipe de souffler et gagner des mètres précieux. Sa grand taille en impose, sa robustesse aussi, tout comme une manière de sentir le jeu, de connaître les zones décisives, Vincent Le Mat a offert une belle heure de jeu, à Lestonan, en cet fin décembre, avant un essoufflement convenu, sur la fin de match. Visant maintenant saison après saison, sans aller plus loin, il souhaite aider ses jeunes partenaires à acquérir les outils nécessaires pour péreniser le club à ce haut-niveau régional.
" Nous manquions de tranchant dans les 30 derniers mètres pour inquiéter plus cette équipe des Paotred Dispount. On les faisait déjouer, en deuxième mi-temps, nous avons baissé le pied, et nous n'avons pu réussi à garder une maîtrise. Nous n'avons pas les mêmes conditions d'entraînement. On fait une saison intéressante, à la base, on souhaitait jouer le maintien. Les clubs ne sont pas sereins quand ils jouent contre nous", précise Vincent Le Mat.
Quatrième à la coupure hivernale, en R1, poule A, potentiellement deuxième en cas de succès à Ergué-Gabéric, la Stella Maris Douarnenez a réussi son début de championnat, en équipe première. Malgré des conditions d'entraînement, peu enviables dans la froidure de ce mois de décembre, la Stella a fait front, et passé ce cap avec succès. Une preuve que le groupe installé par David Giguet a trouvé dans cette adversité, une force et une foi supérieure.
" Nous faisons un bon championnat, mais nous n'avons pas de marge. On donne une bonne image, un bel état d'esprit. Personnellement, je fais ce que je peux avec mon travail, c'est purement du plaisir. Je fais un entraînement par semaine. Le matin du match contre les Paotred Dispount, j'étais encore à Paris, à 11 h. Si je viens là, c'est par plaisir et pour aider le club. J'ai fait la route et j'espérais ne pas me blesser", ajoute Vincent Le Mat.
Pour David Giguet, son entraîneur à la Stella Maris, aussi passé par des niveaux au-dessus en senior, il sait bien que pour franchir des palliers, ou faire comprendre que l'exigence se joue sur autre chose, à plus haut-niveau, Vincent Le Mat est une pièce essentielle de l'échiquier de la Stella Maris, en cette saison. Pas à 100% sur la semaine d'entraînement, il compense par une énergie en match, un repère pour ses jeunes coéquipiers, qui reconnaissent en lui, un joueur capable de faire gagner des matchs, et transmettre une expérience et un vécu, qui en font un leader dans le vestiaire.
" Son apport, à travers son vécu à haut-niveau et son profil, son intelligence, nous aide énormément. Après, effectivement, il est là juste pour prendre du plaisir, donner aux jeunes ce que le football lui a donné. Ce sont ses mots. C'est tout à fait noble. Sachant que c'est un chef d'entreprise qui a énormément de travail, en dehors du foot. Il ne peut pas s'entraîner comme il voudrait. Dans les meilleurs des cas, il arrive à faire une séance par semaine. C'est un grand gabarit, maintenant, il a la trentaine bien tassée. Et encore, comme il a réussi à enquiller plusieurs matchs, sur les mois de novembre/décembre, il commence à être bien. Face aux Paotred Dispount, il lui a manqué quelques minutes, il a fait six heures de route dans l'après-midi, pour être à l'heure au match. Malgré tout, en première mi-temps, il les a pas mal embêtés. En deuxième mi-temps, il a marqué. Ce n'est pas un hasard si ça correspond à notre baisse de régime. Sur la saison précédente, il nous a rejoint mais il était entrain de créer son entreprise, donc c'était compliqué. Et là, il essaie de faire le sur-maximum de ce qu'il est capable de faire. Je suis ravi de l'avoir avec nous, c'est un joueur de qualité, il apporte une plus-value à cette équipe sans aucune discussion, et puis son état d'esprit, sa transmission, c'est que du plus. Avec Romain ( Salm), ils n'ont pas le même jeu, mais possède une philosophie similaire. Ils ont tendance à beaucoup décrocher tous les deux. Dès fois, c'est bien, d'autres non, parce qu'ils le font en même temps. C'est deux garçons qui ont un haut vécu, donc je leur laisse la liberté dans leurs déplacements, à partir du moment où il reste dans une zone qui est la leur. Vincent Le Mat, c'est 100% positif", souligne David Giguet.
A 35 ans, il poursuit dans sa quête de redonner au football ce qu'il lui a apporté dans son développement personnel. Avec toutes ses forces, on s'aperçoit aussi que la Stella Maris Douarnenez se repose sur des joueurs, qui savent transmettre leur passion du jeu. Entraînant dans leur sillage des jeunes joueurs, ils arrivent à trouver leur équilibre. L'avantage aussi est qu'on a plusieurs leaders expérimentés dans une équipe, est qu'on peut se parler plus franchement et directement, sans prendre des pincettes pour alléger l'égo. Ca permet de rectifier immédiatement le tir, après le camouflet de Plobannalec (7-4), de savoir réagir en équipe et de donner du caractère à son équipe.
" Le plaisir est essentiel dans une continuité, à mon âgé. A 35 ans, je connais peu d'anciens qui poursuivent après avoir connu autre chose. On sort d'une période de deux ans, où nous n'avons quasiement pas joué. Au niveau du travail, je n'ai plus trop le temps de m'entretenir comme je voudrais, mais c'est comme ça. J'ai presque commencé à la Stella Maris, j'ai démarré à l'ES Plogonnec. La Stella grandit. Dans ce championnat R1, il n'y a pas beaucoup d'équipes qui nous ont impressionnés. On a perdu face à La Montagne, les Paotred Dispount, on essaie de faire ce qu'on peut. On est là pour progresser avec les conditions que l'on a", conclut Vincent Le Mat.
