Le Basket Club Douarnenez Tréboul a retrouvé le plaisir du jeu
Avec le Basket Club Douarnenez Tréboul, il ne faut jurer de rien ! L'an passé, l'équipe senior garçon jouait le maintien en Prérégion et le début de saison fut si difficile que quelques ''grognards'' ont hésité à reprendre une licence alors que d'autres ont définitivement rangé leur paire de baskets au placard. Cette année en revanche, c'est avec le haut du tableau que flirtent les imprévisibles Douarnenistes. Pour tout dire, après 6 journées, le BCDT n'a pas encore connu la défaite. Comment expliquer un tel revirement de situation ? Je suis allé superviser une séance d'entraînement menée tambour battant par Loïc Raphalen pour tenter de percer le secret du renouveau douarneniste.
Légende: Le renouveau douarneniste est apparent sur l'équipe masculine seniors, mais les premiers bourgeons apparaissaient déjà en fin de saison dernière. Crédit photo: BCDT
C'est Samuel Kerrain, meneur attitré de l'équipe pen sardin, un représentant de l'ancienne génération qui m'a accueilli. Dans les tribunes, et en tenue civile. "Je viens de me faire un lumbago", m'a t-il annoncé en grimaçant. L'occasion était trop belle : j'en ai profité pour rentrer dans le vif du sujet. "Comment une équipe qu'on disait l'an passé vieillissante et un peu en bout de course a-t-elle miraculeusement rajeuni au point de jouer les premiers rôles aujourd'hui?"
Tandis qu'Othman Chakroun défendait tant bien que mal le clan des anciens ("On se bonifie comme le bon vin en vieillissant"), Sam a rebondi. "C'est vrai, c'est l'image qu'on donnait mais tu oublies un peu vite qu'en fin de saison nous avons gagné nos 6 derniers matches, c'était déjà les prémices du renouveau. Mais c'est vrai que cette année, il y a bien un nouvel élan."
Ce second souffle, à quoi ou à qui l'attribuer ? "Au renouvellement de l'effectif, m'a confié le meneur douarneniste. Et à deux recrues majeures, deux gars sympas et drôles. Deux joueurs très portés sur le collectif et ça, c'est essentiel. Le premier, un ailier, un bon défenseur, Valentin Rouzin a évolué en Prénationale. Le second, Dimitri Lolliot, un intérieur animé d'un excellent état d'esprit, a joué à Nantes en N3."
"Ce sont deux joueurs qui ont apporté un surplus d'énergie et de fraîcheur", a confirmé Loïc Raphalen. Si ce sont les aléas de la vie professionnelle qui ont conduit les deux basketteurs à signer au BCDT (le premier est gérant de camping, le second élagueur), les deux recrues y ont rapidement trouvé leurs marques. A l'image de Dimitri justement : "Les relations humaines, c'est ce qui compte le plus pour moi aujourd'hui. Dès que le niveau s'élève, elles sont compromises. Si tu loupes un entraînement, tu ne joues plus etc etc... Non, ici, je me sens vraiment bien et j'ai tout de suite été adopté".
Autre facteur essentiel dans l'évolution de l'équipe senior masculine, l'éclosion de jeunes joueurs formés au club. Des bizuths parfaitement intégrés. "Tout le mérite en revient à nos plus anciens joueurs les Sam, Othman, Gui ou Romain qui malgré les années, les épreuves - je pense au Covid - sont toujours là. Il faut leur rendre hommage", insiste Loïc.
Ce sont eux qui assurent, aujourd'hui la transition avec la classe biberon du club : On pense à Anton Auguste, à Albin Le Grand ("un joueur qui progresse de match en match") ou au prometteur Arthur Raphalen, le fils de Loïc, dont le temps de jeu est malheureusement limité par la vie étudiante à Lille.
Et si Quentin Le Bars, autre représentant de la classe teenager du club est parti tenter sa chance à l'Ujap, le BCDT récolte encore les fruits de sa politique de formation : on pense par exemple à Thomas Seguineau revenu au club renforcer le secteur intérieur après un détour par l'ASEA. Le secteur intérieur, c'est précisément devenu l'une des forces majeures de ce BCDT new look. "On axe donc naturellement les systèmes de jeu sur ce point fort. Le revers de la médaille, c'est qu'on a un peu perdu en adresse extérieure. C'est là-dessus qu'on va devoir bosser", avoue Loïc.
Dans l'optique de tout renverser ? Le coach douarneniste ne veut surtout pas s'emballer. "Terminer parmi les quatre premières équipes de cette première partie de championnat, c'est déjà s'assurer du maintien et d'un passage dans la poule haute avec les premiers de l'autre poule. Pour la suite, on verra. Mais l'accession, il ne faut pas trop y penser. On ne dispose pas encore d'un vivier de tout jeunes joueurs susceptibles de nous projeter à ce niveau." A voir car avec 140 licenciés garçons et filles confondus et un fort pourcentage de U15, le club de la présidente Amandine Coignard n'a peut-être pas fini de surprendre.
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec