Le 01/12/2021

Le Douarnenez Rugby Athlétic Club arrive en terre promise

Relégué aux oubliettes ou presque, voilà que le vieux stade Jean Lesteven ancré dans le paysage ploariste entre (ex) piscine et lycée revit. Par quel miracle ? Par la grâce du DRAC, entendez le Douarnenez Rugby Athlétic Club. 5 ans que Jean-Michel Le Hir, coprésident (avec  Stéphane Gérard) et fondateur du club, envisageait d'investir les lieux. Depuis un an, c'est chose faite. "Aujourd'hui, on partage les installations avec le club d'athlé de Douarnenez. A Lesteven, on est en ville, tout près de plusieurs établissements scolaires. On peut venir à pied au stade, ce qui n'était pas le cas quand on jouait à Pénity. On a aussi des tribunes et une buvette".

Légende: L'école de rugby du DRAC ne cesse de progresser dans ses effectifs depuis trois saisons. Crédit photo: DRAC

Hum ! Ce n'est pas non plus le grand luxe mais quand on a connu l'exil à Pénity, on ne veut surtout pas brûler les étapes. "Première étape, me renseigne justement mon interlocuteur, s'approprier les lieux. Et entre les entraînements, les matches, les tournois de Jeunes, le rugby à 5 du dimanche matin et la vie de club... les faire revivre." Et pour les faire revivre, vers qui se tourne naturellement ce formateur dans l'âme ? Vers les enfants. "On intervenait déjà dans les écoles primaires, on travaille aujourd'hui sur un partenariat avec les établissements scolaires avoisinants. L'idée, c'est de favoriser les échanges avec prêt de matériel."

La mayonnaise semble déjà prendre puisque l'école de rugby du club gagne en effectif depuis 3 ans. Une progression de l'ordre de 5 à 10% par an. Et dans le détail, une équipe dans chaque catégorie d'âge pour une école de rugby labellisée par la Fédé depuis 3 ans. Le profil des gamins (garçons et filles) attirés par la discipline ? "Varié. Ce qu'on peut dire, c'est qu'il n'y a pas de transfert de joueurs venant du foot. le judo et le rugby sont plus compatibles. On a affaire à des gamins qui aiment à la fois le jeu de ballon et le sport de combat."

Ne sont-ils pas perdus dans la complexité des règles propres au ballon ovale ? "Tu sais, coupe Jean-Michel, il ne faut surtout pas intellectualiser le rugby. Je ne suis pas sûr que nos propres joueurs seniors en connaissent toutes les subtilités. Quand tu as compris que tu dois faire la passe en arrière, ajoute-t-il en se marrant, tu maîtrises l'essentiel."   Pas question dans ces conditions d'enquiquiner les gamins à un âge où doit primer l'esprit ludique. "On a plein de projets les concernant." Des exemples ?  "D'étroites relations avec le club de Vannes. On est allés récemment voir un match à La Rabine et l'équipe morbihannaise doit venir nous rendre visite prochainement. Quoi d'autre ? Parallèlement à la Coupe du Monde 2023, une coupe du Monde des enfants. Autre exemple, la création d un centre d'accueil de Jeunesse agréé par la Fédé, autrement dit une colo où se retrouver entre copains, pas seulement pour le rugby d'ailleurs."


Tandis que nous conversons aimablement, le DRAC drivé par Maxime Brussol et Vincent Vielmas affronte Châteaulin (Le Rugby Football Club Kastellin plus précisément) dans un match qui conditionne la montée en Première série.

"La montée, ce n'est pas vraiment un objectif, tempère Jean-Michel. Il ne faut surtout pas jouer au-dessus de son niveau sous peine de décourager les uns et les autres." Non, avant de songer à gravir les échelons, il faut continuer à "se structurer" (C'est le maître mot de Jean-Michel). "On a déjà beaucoup progressé dans ce registre avec la formation d'encadrants habilités mais il faut poursuivre dans cette voie..."

Se structurer soit mais ce qui m'intéresse moi, l'envoyé spécial de Newsouest, c'est le sport lui-même, tout le sport et rien que le sport. J'ose alors poser la question incongrue mais je sais qu'avec Jean-Michel, il n'y aura pas d'entourloupe et qu'on peut à peu près tout se dire. "Y-a-t-il, Jean-Michel, des joueurs de l'hémisphère sud dans l'équipe ? " "Eh bien ! oui, répond le coprésident. Un joueur de Wallis, un autre d'origine Malgache. Ils n'arrêtent pas de s'embrouiller", ajoute-t-il dans un grand éclat de rire. C'est à ce moment que j'ai compris que le rugby prenait vraiment à Douarnenez.

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

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