La réaction complète d'Arnaud Le Lan ( coach du FC Lorient B)
Ergué-Gabéric y a crû, pour sa première réception de la saison, à Lestonan, face à 875 spectateurs. Bénéficiant d'une ouverture rapide du score, grâce à Kilian Bourglan, le plan de jeu a parfaitement fonctionné. Acceptant la tenue de balle lorientaise, et déserrant l'étau sur les sorties de balle, avec une justesse technique, aidée par l'apport de Thibaud Quéméré, qui facilite tout ce qui passe à sa périphérie, les Paotred Dispount ont profité des espaces entre la ligne du milieu et celle défensivie qui ne se collait pas en première mi-temps, côté visiteur. Lorient a rectifié le tir en deuxième mi-temps en mettant plus de pression, plus de concentration aussi dans la dernière passe. Le fil a été rompu, à la mesure de la deuxième mi-temps, et les nerfs ont été mises à rude épreuve dans une fin de match, qui a gâché la note finale (1-3).
Arnaud Le Lan ( coach du FC Lorient B): " Le plan de jeu est dicté par Ergué-Gabéric, en adoptant plus une attitude d'attente pour nous contrer. C'est un plan de jeu qui se respecte. On sait que ça peut arriver, ça nous arrivera peut-être encore dans la saison. On essaie de répondre à ce plan de jeu-là. C'était bien si on considère qu'on a le ballon 70% du temps, alors oui, maintenant, on a le ballon, mais la vraie question, c'est qu'est ce qu'on en fait pour déstabiliser l'adversaire suffisamment souvent, pour qu'un moment on se dise, ce n'est qu'une question de temps pour qu'on puisse marquer.
Aujourd'hui, je ne suis pas sûr qu'on a été dans ce schéma. Pour moi, on a plus bénéficié d'opportunités, on les a saisies, on se les ait créés, j'aurai aimé voir une équipe plus sereine de notre côté. Sur certaines transitions de leur part, on n'a pas été serein, et eux, a contrario, ça les a confortés dans leur plan de jeu du départ.
En contre, il y'avait de l'espace pour notre adversaire, mais ça, nous en sommes conscients. On est capable de gérer ça, ce n'est pas que l'équipe nous attend en face qu'on doit refuser le jeu. Cette problématique est assez intéressante, c'est une optique tactique de notre adversaire. On peut l'avoir sur de la National 2 sur certaines équipes, peut-être pas avec un bloc aussi bas, parce que la qualité au niveau supérieur est meilleure pour pouvoir sortir les ballons.
Le scénario du match avec une ouverture rapide du score de leur part les amène à garder ce plan de jeu. Malgré tout, il faut être capable de garder la patience avec l'exigence, la rigueur. On a réussi à le faire sur des petites séquences. L'idée maintenant c'est d'amplifier ces temps, si on le fait sur 45 minutes en première mi-temps, on revient au score avant la mi-temps. Quand je parle aujourd'hui de petites séquences, c'est des périodes 3/4 minutes pas plus de maîtrise complète.
Maintenant, c'est toujours pareil, c'est où on met le niveau d'exigence? Est-ce qu'on le met sur un niveau N3 ou je le déplace sur un niveau Ligue 2 sur des garçons qui doivent postuler à ce niveau dans un, ou deux ans? Si je place le curseur sur un niveau N3, c'est très bien ce qu'on a fait ce soir. Mais si je le place au second niveau, on est en-dessous, on doit se procurer plus d'occasions, on doit étouffer cette équipe en face, pour n'être que sur une question de temps pour marquer. Ce n'est pas ce que j'ai ressenti sur le banc.
Après, dans l'autre sens, s'il marque le 2-1 à l'heure de jeu, ce n'est plus la même chose. On ne peut pas se permettre, au haut-niveau, il y'a but sans faire injure au joueur qui rate l'occasion. Un joueur de Ligue 1/Ligue 2 l'aurait mise. Ca doit être dedans, autrement, le joueur ne revient plus à ce niveau-là après.
Dans ma tête, Ergué-Gabéric a marqué le deuxième but. Pour moi, il y'a but sur cette action, s'il n'y est pas, c'est juste le niveau qui fait que.... On a un groupe renouvelé, avec le plus âgé à 23 ans. Notre ambition est de revenir en National 2 et de se stabiliser à ce niveau pour notre équipe réserve parce que le niveau d'opposition est très, très relevé. C'est pratiquement la quatrième division professionnelle. C'est leur métier aux joueurs quasiment en N2. C'est exactement comme nos pros, le même rythme de vie, les moyens en moins, mais sur le rythme de vie, il n'y pas d'écart.
Entre la N3 et la N2, il y'a forcément un écart. Plus l'exigence est forte en face, plus la progression est faite pour nos jeunes joueurs. C'est beaucoup plus révélateur pour nous, entraîneur. La première place de N3, c'est aléatoire encore en ce début de saison. J'aimerai retrouver ce niveau N2 pour l'équipe. La fin de match face à Ergué-Gabéric? Il y'a de la frustation qui arrive à Ergué-Gabéric. Leur plan avait marché d'une certaine façon, il tenait le bon bout, parce que j'ai ressenti qu'on arrivait pas à trouver la faille dans leur bloc équipe.
Si nous le sentions, la réciproque devait être vraie pour eux. Ca fait partie de l'apprentissage de mes jeunes joueurs de savoir un contexte de fin de match tendu, un environnement qui un moment, va déplacer le débat sur autre chose que le football. On est en difficulté à 11 contre 11, on va essayer de changer le rapport de forces à 11 contre 10. Je comprends mon joueur expulsé en fin de match mais je ne l'excuse pas. Si on remet tout le scénario en place, je le comprends, les paroles sont malheureuses et elles touchent une fibre sensible, qui ne faut pas toucher. Il y'a 50 insultes possibles, et une qu'il ne faut pas dire, et ça tombe dessus. Je coomprends parfaitement à son âge que ça vrille, mais je ne l'excuse pas , il faut qu'il apprenne à gérer"
