Le 06/02/2023

La course au large, à Fouesnant, c'est la course qui donne la banane

Ce n'est pas vraiment un trail mais pas non plus tout à fait, une course sur route. Entre terre et mer, un savant mix de tout ce qui peut séduire le coureur à pied. En ce clément dimanche de février,  la 18ème édition de "La course au large" de Fouesnant a fait le plein : 720 participants pas moins. 520 garçons pour 200 filles ! Vous allez me dire que la parité n'est pas encore respectée mais les organisateurs, eux,  ne boudaient pas leur plaisir. Par les temps qui courent, 720 coureurs, ce n'est pas rien ! Il faut dire que  tous les ingrédients étaient une nouvelle fois réunis pour faire de cette course un rendez-vous à part, un rendez-vous incontournable dans le calendrier. Avec les uns et les autres petit tour d'horizon de cette 18ème édition si réussie !

Légende: A l'heure de l'amaigrissement des émergements sur les courses locales sur route, cette course au large, à Fouesnant fait figure d'exception avec une date savamment choisie. Crédit photo: DR

Le succès de la "course au large", on le doit d'abord selon Christian Fournier, le Président des courses hors stade, à un calendrier intelligemment construit. Bon, je suppose qu'il en est l'un des principaux instigateurs - du moins qu'il a son mot à dire - puisqu'au moment où on se parlait, il m'a gentiment glissé dans la main, le calendrier officiel des courses dans le Finistère mais le propos m'a semblé juste.

"C'est une question d'équilibre, ce week-end on a une course dans le Nord Finistère, une autre dans le Sud." Soit ! mais de là à justifier un tel engouement populaire... L'un des organisateurs en chef de la manifestation, le discrètement efficace Erwan Guéguen m'en a dit un peu plus. En gros, c'est la conjugaison de quelques éléments qui jouerait en faveur de "la course au large" : "Il y a le cadre évidemment, le bord de mer et le sentier côtier qu'empruntent et apprécient les participants mais aussi la facilité offerte par un tracé qui présente peu de dénivelé. Enfin, autre élément d'importance, la météo qui est de notre côté aujourd'hui."

Cerise sur le gâteau, il y avait aussi dimanche à Fouesnant le Monsieur Plus de la course pédestre, le polyglotte speaker Jean-Luc Gestin, au meilleur de sa forme. Une fois les derniers réglages microphoniques opérés, l'ami Jean-Luc s'est extirpé de ses fiches (qu'il bosse très sérieusement) pour donner de la voix. "Mais regardez-moi ce site magnific (prononcez ma-ni-fik); Ca va être très chaud ce matin à Fouesnant, c'est calliente !". A la malheureuse Gisèle qui a eu l'imprudence de s'approcher du podium. "Qu'y a-t-il Gisèle ? Tu veux nous chanter une chanson ?" Et toujours dans la même minute. "Ce matin, dans le peloton, il y a de tout, des coureurs mais aussi des footballeurs et même de célèbres navigateurs..." Il est comme ça, Jean-Luc, il n'aime rien tant que le mélange des genres. La course pédestre selon lui, c'est l'abolition de tous les privilèges. Tous sur un pied d'égalité !

Par dessus l'épaule de Jean-Luc, je me suis plongé dans ses fiches. Le bougre avait raison ! Il y avait bien au coeur du peloton des spécialistes de la course au large, je veux dire des voileux. Et pas n'importe lesquels ! "Vu l'appellation de la course, ils ont dû penser qu'il s'agissait de navigation", a ricané Guy Jourdren l'envoyé spécial d'Ouest-France jamais avare d'un bon mot.

Par ordre d'arrivée, Gaston Morvan, Martin Le Pape et Armel Le Cleach ont coupé la ligne. Le sourire qu'affichait le premier en disait long sur le soulagement éprouvé à avoir maîtrisé ses deux aînés. "Il y avait une petite guerre interne entre nous et je savais combien je me serais fait chambrer si j'avais été battu." Battu, Armel Le Cleach reconnaissait à demi-mot sa défaite. "Normal, il a vingt ans de moins."  "Mais qu'est-ce qu'il était nerveux, Gaston ! Je crois même qu'il a fait un faux départ", se marrait Jeanne Tanguy la Brestoise victorieuse chez les Féminines et bonne copine du fameux Gaston.

A chacun son truc : Gaston Morvan n'a pas gagné ("Je n'avais pas couru en compétition depuis les cross du collège", m'a-t-il confié). Il est tombé sur des spécialistes de la course pédestre. Sur Romain Canry, par exemple, le gars de Landudal,  pas mécontent de retrouver le chemin de la forme et pressé de remettre ça. "Je sors du marathon de Valence et d'une blessure qui m'a éloigné de mes objectifs... Maintenant, je vais retravailler la vitesse et la saison prochaine pour ma première année Master, je me remets au cross." il avait la banane, Romain et avec lui tout le peloton parce que "la course au large", c'est vraiment une course qui donne la pêche !

RUBRIQUE CARTE BLANCHE A MARC FEREC

Résultats.
Masculins. 1. Romain Canry (Landudal) les 13 km en 47’47 ; 2. L. Cadiou (Bannalec PKA) 48’06 ; 3. A. Juge (CA Bigouden) 48’30 ; 4. A. Sizorn (Quimper) 48’36 ; 5. A. Glémarec (Vannes) 48’45 ; 6. S. Escola-Fasseur (Quimper-Triathlon) 48’58 ; 7. O. Binos (Quimper Athlétisme) 49’31 ; 8. N. Buffet (Quimper) 49’46 ; 9. Y. Stéphan (CA Bigouden) 50’17 ; 10. S. Massé (Quimper Athlétisme) 50’32.

Féminines. 1. Jeanne Tanguy (Brest) 58’51 ; 2. C. Frémont (Fouesnant) 1h01’32 ; 3. S. Rémy (Quimper Triathlon) 1h01’53 ; 4. M. Clément (KS Découverte) 1h02’17 ; 5. A. Jouanigot (Quimper Triathlon) 1h02’46.
 

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