DANS LE RETRO. Stella Maris: les clés du renouveau
19 octobre 2018. Sur ce premier trimestre de la saison, la Stella Maris de Douarnenez (R2) envoie un signal très positif en donnant le sentiment d'avoir trouvé un équilibre de jeu entre une défense qui ne prend pas de but et une attaque performante. Le nouvel entraîneur et salarié du club, le Lorientais, Fréderic Rouzo, 50 ans, insuffle une fraîcheur de fonctionnement, au coeur d'une formation façonnée dans l'esprit du FC Lorient de Christian Gourcuff. Irrésistible, auteur d'un sans faute en coupe et championnat, la Stella Maris de Douarnenez est sur le chemin de redevenir grande. Explication de ce début de saison parfait.
La Stella Maris avance en meute cette saison.
Trois victoires en trois matchs de R2, une qualification pour le 6ème tour de la coupe de France par une victoire d'éclat face à Pleubian, Douarnenez a mis la grande voile. Cet état d'esprit fut déjà sous-jacent dans des matchs de préparation menés tambour battant, avec des victoires 4-0 face à Plobannalec-Lesconil et Penmarc'h, notamment. Pourtant, le premier match de championnat face à La Montagne B a été le tournant de ces deux premiers mois de compétition. " Nous étions à 0-0, à la mi-temps face à une très belle opposition. On s'est posé des questions entre y aller ou attendre. Nous avons choisi d'y aller. On avance ensemble. On était dans le dur en première mi-temps, pris même dans la tempête. On gagne 2-0 au final", explique Fréderic Rouzo.
Ce déclic psychologique est tel aujourd'hui qu'il fait dire au capitaine de la Stella Maris de Douarnenez, Mickaël Le Bescond, 29 ans. " J'ai un regret, n'avoir pas été coaché par Fréd Rouzo quand j'avais 20 ans. On prend énormément de plaisir. Sur le terrain, nous ne faisons qu'appliquer des principes de vie d'équipe".
La révolution " Rouzo" apparait de velours mais elle est bien réelle par ce modèle professionel applicable au monde amateur. " Le premier principe qui implique les autres, est de s'entraîner. C'est la base! Il faut mettre un projet d'entraînement avant de l'appliquer en match. Les joueurs aiment le club. Ca a été une évidence à mon arrivée. On joue les matchs pour les gagner, pas pour ne pas les perdre. Un de grands principes est de donner des repères de jeu, des automatismes avec ou sans ballon. Le socle défensif est primordial. Individuellement, les joueurs doivent avoir la capacité à partager. Le système est participatif. Tout commence à la perte de ballon et à sa récupération", souligne Fréderic Rouzo.
En deux mois, devant les performances, la Stella Maris Douarnenez possède cette capacité de répéter les performances. Elle est même redoutable dans ses attaques de mi-temps. " Je leur répète que nous avons 90 minutes pour agir en match. Si nous attendons d'arriver sur la fin pour se mettre en marche, nous le regretterons à la fin".
Le recrutement soigné et ciblé par trois recrues de qualités, Philippe Le Corre (US Concarneau B, formation au FC Lorient), Antoine Guéguen (Paotred Dispount), Yohan Saulnier (Plonéour FC) amènent de la concurrence à un groupe pré-existant de qualité. Les jeunes comme le meneur de jeu, Aurélien Nicolas, le latéral gauche, Styven Marchadour (gros début de saison), Steven Guilloux, son pendant à droite, Erwan Pichavant, le buteur, Anthony Thomas sont dans l'esprit. " Il faut être ambitieux dans le jeu. Nous devons avoir des convictions fortes dans ce qu'on entreprend. Le groupe est jeune et présente une marge de progression importante".
Pour la Stella Maris de Douarnenez, le renouveau avait été salué par un 7ème tour de la coupe de France en 2017/2018, devant 3.000 spectateurs, à Xavier Trellu, face au FC Lorient (L2, 0-4). Il se confirme après l'ère Tanguy Niox par un entraîneur qui fait l'unanimité par un discours et une méthode. Quel pourrrait être les freins de cette ascension d'un club phare du Sud-Finistère? Frédéric Rouzo pointe un "hic" dans les conditions d'entraînement. " A terme, il faudra un terrain sythétique à Douarnenez. On s'entraîne à Ploaré en été, et Pénity, en hiver. Parfois, en salle, l'hiver. Notre frein ou levier se portera là. Etre ambitieux n'est pas que pour le club. Mais je le répète, tout partira de nos prestations sur le terrain. A nous d'être bon et ensemble pour soulever ces effets de levier, capitaux pour le club à l'avenir".
Intelligent, enthousiaste, en même temps lucide et pragmatique, Frédéric Rouzo a entraîné une dynamique d'action. Convaincant sur chacune de leur sortie, la Stella Maris de Douarnenez, avec des nombreux joueurs-éducateurs, est partie sur une trajectoire élevée, avec un groupe au diapason.