SOUVENIRS & NOSTALGIE. Olivier Cornec: " Je voulais aider les copains à arracher le maintien"
29 mai 2019. 34 ans en rouge et blanc, dès l'âge de ses 6 ans, à l'école de football, Olivier Cornec, 40 ans, capitaine du Châteaulin FC, a été au coeur d'un combat intense pour aller chercher un maintien, synonyme d'exploit sur l'étroitesse de l'effectif du CFC. Motivant sans cesse le groupe pour cette finale de maintien, sur cette dernière journée de R1, poule A, le défenseur central a été comblé au-delà de ses espoirs. Cette victoire arrachée 3-2 sur Guipavas marque le sceau de ce but décisif de Thomas Lagadec et des deux frappes de mammouth de Pier-Luc Le Gall. Au coup de sifflet final, une vive émotion a porté le défenseur central, avec beaucoup de sentiments mélangés en même temps. Ce maintien, Olivier Cornec ne devait même pas le jouer. Une échographie passée a confirmé un déchirement osseux à la cheville et un ligament cassé.
Olivier Cornec et ses partenaires ont assuré le maintien sur cette dernière journée de R1. Crédit photo: Fanch Hemery
Le mardi d'avant le match, l'avis médical a été compatissant. " J'ai rencontré Mme Laure Jacolot, une docteresse extraordinaire, qui aime le sport et comprend les sportifs. Ce match contre Guipavas, même pas en état, je ne l'aurais manqué pour rien au monde. C'était notre finale. On s'est arraché à chaque minute des matchs de la saison pour avoir notre moment. Je n'avais pas le droit de jouer mais je voulais aider les copains. A la fin, j'ai craqué complètement! C'était trop fort, trop intense avec les charges de toute une année. On l'a fait! Il y'a des flashs qui reviennent, des matchs couperets en PH, à Plonévez du Faou, à Ploudiry, à Telgruc. A 40 ans, j'ai ressenti une joie collective immense, un relâchement complet. Ca vaut toutes les montées. On a réussi le maintien selon nos valeurs. On se sait très atypique en R1. Les joueurs de Guipavas étaient étonnés que les joueurs fassent eux-même le barbecue d'après-match. Ils n'en revenaient pas. Châteaulin, c'est ça! Toute la saison, nous avons eu la conviction que tout se jouerait sur le dernier match. On l'a pensé dix mois dans la saison. Dans les moments durs, comme en hiver, on se répétait Guipavas, 26 mai. On la voulait, on l'a eu".
Le capitaine, symbole de l'âme châteaulinoise, à l'année personnelle éprouvante, a tout déversé sur ce dernier match. Comme ses partenaires, il a été sur un fil qui a tenu jusqu'au bout. Châteaulin a sans doute porté le vrai exploit de cette saison dans le Finistère, à moyen réduit et à contre-courant de la R1. Avant de repartir pour un nouveau combat, Olivier Cornec entamera maintenant le protocole médical pour se soigner, après des matchs sous straps et une cheville verrouillée à chaud, au maximum. La tête a entraîné le corps. Le corps l'a repris en lâchant toutes les émotions, entremêlés de larmes et joies. A 40 ans, Olivier Cornec reste extraordinaire dans sa façon d'absorber les épreuves. A l'usure du temps, il a signé avec ses partenaires, un moment qui fera date dans la vie du club.
