DANS LE RETRO. Killian Le Menec, l'art de créer les pénaltys
5 octobre 2019. Demi-finaliste de la coupe Gambardella avec son demi-frère, Titouan, tombé à Libourne, face à l'AS Monaco, génération Kylian M'Bappé (0-2, saison 2015/2016), Killian Le Menec n'a pas passé le cap du professionalisme avec le Stade Brestois. Aux GDR Guipavas (R1), depuis trois saisons, il est vraiment devenu l'agitateur de défense tant ses rushs tout en vélocité et vitesse font souvent mal aux défenseurs adverses. Encore, à Bannalec, samedi dernier, sa double accélération a semé la panique dans la défense pour se transformer en un pénalty victorieux (2-0, 2-1, sp, 27'). Très rapide, explosif, capable de différence soudaine et instantanée, son apport est indéniable au collectif de David Bouard. Reste un hic problématique, pour un joueur qui présente de tels arguments naturels, il n'est pas suffisamment décisif dans ses statistiques. Son ratio but dépasse rarement les 5 à 10 unités dans une saison.
Killian Le Menec est un des fers de lance de cette attaque guipavasienne.
Sur son couloir gauche, Killian Le Menec provoque sans cesse son adversaire balle au pied. Celui-ci a intéret de mettre le reculoir car sa fulgurence sur un démaragge à l'arrêt est grande. A Bannalec, il a été un des rares Guipavasiens à surnager dans un contexte rendu tendu par un mauvais départ. " C'est le match typique de coupe de France. Le petit s'enhardit et nous sommes passés à travers. Plus que physiquement, si nous en sortons, c'est mentalement car nous avons été costaud dans la difficulté de cette rencontre".
Le paradoxe de ce jeune joueur, 22 ans, bourré de talent est sa faible capacité à scorer. " Je ne marque pas. J'attends toujours à 22 ans, le déclic. En match, je ne frappe jamais. Je préfère toujours bloqué ma course à un moment donné, faire la passe. Je provoque beaucoup de pénaltys car je fais la différence dans mes dribbles. Marquer n'est pas naturel chez moi. Je préfère dribbler et centrer. Sur un côté, l'équipe a besoin de mes différences. Il y'a un poste où j'aimerais de plus en plus jouer, numéro 10. Je pense que ça m'amenerait à réfléchir autrement et à avoir ce fameux déclic car je serai obligé de sortir de mes rituels de jeu".
Avec ses qualités indéniables, Guipavas peut compter sur Killian Le Menec, pour étirer n'importe quelle défense. Dans ce jeu moderne de bloc à boc, les dribbleurs se font rare. Killian Le Menec apporte une fantaisie et un pouvoir d'accélération, qui sert les Gars du Reun quand les parties sont cadenassées. A 22 ans, et jeune papa depuis septembre d'un petit Ethan, il veut maintenant grandir et dépasser cette image de joueur de différence et tendre vers ce fameux déclic, qui l'amenera à casser son plafond de verre.