" Personne ne peut plus ignorer le nom de Quimperlé, dans le sport Français!", Alain Pennec, le marie de la ville, avait le sens de la formule sur le perron tennistique du court intérieur de Kerbertrand. Improvisée en dernière minute, cette soirée d'honneur marquait le retour des héros de Marcq en Baroeul, sur le ciment de Kerbertrand. Et ils ont été fêté avec beaucoup de sincérité et de bonheur dans leurs allocutions respectives au micro.
Dans le sport, pour atteindre le plus haut niveau, une union sacrée doit être la poutre d'une ambition commune. A fortiori, quand la structure apparaît démesurée en taille rapportée aux autres équipes en compétition. Pour assembler cette fusée à plusieurs étages, il faut en amont préparer ces principales composantes. L'aspect sportif est le socle de tout projet sérieux et la première vitesse enclenchée. " C'est beaucoup d'émotion, ce soir! En 1995/1996, Philippe Huon m'a fait part de son projet de jouer un jour en nationale. Avec quels joueurs? Il m'a répondu, avec ceux que tu vois en face de toi, tous ces enfants de l'école de tennis. Nous formions un noyau dur avec Martine, ma femme, et Basile Spanos. Ca fait 30 ans que nous donnons énormément pour ce club. Je me souviens avoir rencontré Lucien Bigard, au début des années 90. Il m'avait dit, il faut que ton club soit le premier. On a retenu sa parole! Nous avons été suivi dans notre folie par la ville et le conseil général avec Mickaël Kernéïs, le vice-président du CD29. J'associe à notre victoire Muriel et Patrick Bigard (Je veux plus que les remercier), Gérard Jambou, Michel Guigourès, Mathieu Prigent (ville de Quimperlé). Ou quelqu'un comme Christian Perrot, qui aide le club dans la discrétion", affirmait un Philippe Brézac, très ému au micro.
La folie raisonnée du TC Quimperlé
La folie raisonnée, cette contradiction du langage a été le levier infernal de la fabuleuse réussite Quimperloise. " L'aventure humaine est juste incroyable! Au soir du 2ème match, Mathieu Rodriguès avait rêvé que nous jouerons Sarcelles, en demi-finale. Je lui avais répondu qu'on battrait le TC Paris en finale et qu'il me sauterait dans le dos. Nous avons rêvé à ce titre. Je pense aux enfants de l'école de tennis, il faut qu'ils grandissent avec des rêves. C'est seulement aujourd'hui que je commence à m'apercevoir que nous étions deux fous dans cette aventure. Que Philippe Brézac avait les mêmes ambitions que moi mais il me les avait toujours caché. Enfin, je veux associer à cette réussite, ma femme, qui m'a toujours soutenu dans mes projets les plus fous", résume Philippe Huon.
De service en service, le micro, en guise de relais, "Charlito" Brézac résumait au mieux cette symbiose entre les multiples parties d'un club. " Les employés communaux, les supporters partis en milieu de la nuit, les joueurs qui s'excusent de ne pas être là, Kévin Nedelec et Julien Le Gall, joueurs qui ont participé à notre maintien miracle en 2011/2012, nous avons gagné ensemble. Nous avons vécu des choses incroyables qui resteront à vie dans nos mémoires. L'ambiance avec les drapeaux bretons et la 30aine de supporters était merveilleuse à vivre".
Une chaleur de l'accueil
Baladé de tournoi en tournoi, de challengers en challengers, la vie de tennisman professionnel est moins rose que le décor laisse présager. En manque de repère et de chaleur humaine, les joueurs peuvent être soumis à des dépressions fortes. Alors quand cette routine est brisée par une sincère affection reçue, le retour de service en est brillant. " Nous sommes livrés à nous-même, toute l'année sur les circuits. Quand on arrive à Quimperlé, on reçoit un accueil tellement différent que forcément, on veut donner le maximum en retour. Chaque année, on est reçu de la plus belle des façons dans nos familles d'hébergement, les Gamard et les Brézac. Ca forge la construction d'un vrai esprit d'équipe. On verse une larme, chacun à notre tour. Même si je rentre dans une école de commerce sur Paris, je veux trouver du temps pour m'entraîner et porter haut encore les couleurs de la Bretagne et de Quimperlé, l'an prochain", explique Ludovic Walter.
La ville de Quimperlé fêtait ce titre. Véritable geyser de retombées médiatiques, le TC Quimperlé a fait beaucoup pour placer la ville sur une carte de France pour les personnes extérieures à la Bretagne. " Dans un contexte financier, très difficile, on s'était tous réuni au conseil municipal pour faire justifier cette augmentation. Ca n'arrivera qu'une fois. Félicitations! Maintenant il va sans doute falloir remettre le couvert pour l'an prochain. Il faut remercier les deux Philippe, Huon et Brézac, avant tout de leur dévotion pour le club et la ville", précise Muriel Le Guillou, adjointe aux sports de la ville de Quimperlé. Comme rappelait en préambule, Alain Pennec, le maire de Quimperlé, signalait la place prise par Quimperlé, à travers le tennis (référence à un article de l'équipe). " Nous sommes ravis de ce titre. La mairie a soutenu, soutient et soutiendra le club. En 2014, un troisième court extérieur sera fortement à l'étude, à Kerbertrand".
Ne jamais oublier ses racines
Locomotive économique et soutien moral du club, Muriel Bigard, la responsable du centre Leclerc de Quimperlé, a été présente sur l'ensemble de cette aventure. " Philippe Brézac m'avait fait part de son projet de placer Quimperlé comme une place forte du tennis Français. Notre partenariat a grandi au fil des années. Nous n'étions plus dans une notion de budget. Ca avait dépassé ce cadre. On a vécu des émotions extraordinaires, toute cette année. Avec l'apothéose à Marcq en Baroeul. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire ensemble. L'aventure continue!".
Enfin, les présidents du comité départemental, Alain Baugé et de la ligue, Patrick Le Bacquer avaient fait le déplacement, ce jeudi soir, à Kerbertrand. " Quimperlé a gagné la sympathie de tout le tennis Français. On passe toujours des bons moments à Quimperlé. Modestie, convivialité et culture de la gagne ont été les facteurs majeurs de la quête de ce titre de champion de France par équipe", souligne Patrick Le Bacquer. Pour Alain Baugé, l'émotion en tant que tout nouveau président départemental était bien visible. " Il y'a un an, Philippe Brézac m'avait fait part de son rêve de devenir champion de France. Je connais l'historique des relations entre le comité départemental et le club de Quimperlé, depuis 15/16 ans. Elles ont été mouvementées. On veut repartir sur un nouveau cycle au CD29".
Simple et conviviale, cette cérémonie était un mimétisme des valeurs Quimperloises. Un arbre sans racine meurt. A Kerbertrand, celles-ci sont arrosées en permanence pour donner les plus beaux fruits à la récolte. Et ces derniers pourraient avoir une saveur tropicale, sur les prochains faits de gloire du TC Quimperlé, avec le nouveau président Cubain, Alexis Ferreiro, très impliqué également dans cette mouvance positive.