L'US Concarneau est pour la seconde fois consécutive conviée au festin des 16ème finale de la coupe de France, parmi les 32 dernières équipes de cette compétition. Egalant la génération des années 80 des Pascal Toullec, Joël Cloarec, Jean-Claude Drouglazet, Philippe Dizay, Patrick Pustoc'h, les héros de Guy-Piriou se nomment aujourd'hui Ivan Seznec, Maxime Toupin, Jérémy Drouglazet, le fils de Jean-Claude, Christophe Gourmelon ou encore Guillaume Jannez. Poussés par 3.680 spectateurs, les Concarnois de Nicolas Cloarec ont affirmé une force collective et une solidarité de tous les instants face à Niort. Leur succès est mérité!

La joie Concarnoise, juste après le coup de sifflet final. Crédit photo: René Riou
Le bonheur est une donnée éphémère, dans le sport. Quand il arrive, après une montagne d'effort, il faut le savourer à plein poumon pour en prendre une large bouffée. La première réussite du projet de l'US Concarneau est d'avoir réussi à briser la dictature de l'urgence imposée dans le football. Un processus impitoyable, façon kleenex, qui prend et qui jette, sans remord, ni sentiment. Les joueurs passent de club en club, les entraîneurs font souvent un cycle inférieur de trois ans dans les clubs professionnels. Les bâtisseurs, appelés techniciens sont maintenant très peu nombreux à avoir ce luxe de s'installer dans une durée, leur méthode et un discours. Soumis au diktat du résultat, à l'image de l'époque Romaine du pouce levé ou baissé, les clubs vivent à travers des cycles sans arrêt raccourcis.
Quant Concarneau est parti, à l'horizon des années 2004/2005 sur une remise à plat de son système de formation, avec Guillaume Mulak et Pascal Laguillier, en coordinateur en chef, il fallait tenir ce choix sur le long terme. Les Thoniers ont passé les avaries, à un match d'une rélégation en DH, mais la priorité a toujours été mise sur un projet club, et non seulement sur l'équipe senior A. Lors de son 16ème finale de la coupe de France face à Guingamp (21 janvier 2014), une journaliste du quotidien Italien "Il corriere della sera" avait été surprise d'apprendre que le club n'avait aucun joueur fédéral dans son effectif. Le cadre proposé était un travail ou une formation professionnelle en dehors du football. Les sacrifices en ressortent forcément grands pour des joueurs amateurs, avec quatre séances hebdomadaires et des déplacements dans tout le grand Ouest de la France.
Nous voulons aller le plus loin possible
Cette solidarité entraîne une forte amitié entre les joueurs, qui restent unis dans toutes les circonstances. Le match face à Niort a mis en lumière ce principe de vie de l'US Concarneau. Cinq joueurs titulaires face à Niort (Seznec, Toupin, Jannez, Gourmelon, Drouglazet) étaient de l'aventure face au FC Nantes Atlantique en 2008/2009 (3-0). Six ans après, ils sont toujours là à défendre les couleurs bleues et rouges. Les repères de jeu sont évidents! Même dans ces moments de bonheur extrême, le capitaine du navire Nicolas Cloarec fixe à chaque fois le prochain cap. " Etre la meilleure équipe de l'histoire du club et se qualifier pour un 8ème finale de finale". Ce soir, le tirage, à Montpellier, vers les 19 heures, fera beaucoup pour cette quête de sens et d'envie. Maxime Toupin, le latéral droit, faisait référence au match perdu en 1986 face à Limoges. " Nous voulons aller le plus loin possible. Nous sommes des compétiteurs et nous ne nous interdisons rien".
Troisième de son groupe D en CFA, avec un match en retard face à Trélissac, le 17 janvier, l'US Concarneau a gagné l'estime de tous ces adversaires. Les supporters Concarnois se reconnaissent dans cette équipe généreuse, combattive, talentueuse et solidaire. Niort n'est pas apparu uni sur les 90 minutes de jeu, Concarneau, après une mise en route délicate, a montré une épaisseur dans le contenu supérieur aux Chamois. Le dernier mohican du Finistère-Sud est toujours dans la compétition. Et leur place en 16ème de finale n'est aucunement usurpée.
Christophe Marchand