17 janvier 2015. A trente ans, le Pont l'Abbiste, Yohann Rivière jouera le premier match officiel de sa carrière professionnelle en Sud-Finistère face à l'US Concarneau en 16ème finale de la coupe de France. Le natif de Pont l'Abbé, licencié au FCP, jusqu'à ses 13 ans, est une valeur sûre du championnat de ligue 2 avec 330 matchs au compteur pour 82 buts. Fidèle à ses valeurs, il n'a jamais dérogé à ses principes de base et est resté fidèle en amitié, comme avec les ex-Pont l'Abbistes et amis d'enfance, Kévin Sévignon ou Antoine Tincq. A quelques jours de l'évènement du 16ème de finale à Guy-Piriou, il s'attend à un match compliqué face à une belle équipe de Concarneau. En tant qu'ancien vainqueur de la coupe de France avec Guingamp en 2009, il connaît l'enjeu sur ce type de match couperet.
Yohann Rivière et Kévin Sévignon, coeurs de lion
Yohann Rivière au milieu des joueurs du FC Pont l'Abbé
Avec Romain Danzé (Gourlizon, Stella Maris) et Vincent Le Goff (ES Kerfeunteun), Yohann Rivière fait partie de notre triangle d'or des footballeurs du Sud-Finistère, qui ont réussi à percer aux deux plus haut niveaux des championnats Français. Son parcours professionnel est à l'image de l'homme et du joueur, franc dans la parole et fidèle en amitié. Il s'est installé dans la durée dans les clubs, avec la volonté de bâtir sur du moyen et long terme. Six ans à Guingamp, cinq ans au Havre, entrecoupé de passages à Vannes et Istres, il a signé à cette intersaison un contrat de deux ans avec une année en option à Dijon. Après avoir effectué toute la préparation foncière avec le Havre, la proposition de Dijon est arrivé à pic, en août. " Je sortais d'une saison blanche gênée toute la saison par une hernie discale. Je me suis fait opéré. Physiquement, j'ai du reprendre confiance. J'ai vraiment trouvé un bon club avec Dijon. Nous faisons un très beau parcours en championnat. La coupe de France est une épreuve importante. Je l'ai gagné avec Guingamp en 2009, même si je n'étais pas rentré pour la finale. C'est une superbe épopée. On connait la valeur de Concarneau. Guingamp a failli se casser les dents l'an passé, à ce même stade de la compétition. Ils ont la chance de jouer à domicile face à un public qui les poussera. On sait qu'ils donneront tout pour faire un exploit. De notre côté, il faut passer!".
Avec un père, Jean-Paul, ancien président du club du FC Pont l'Abbé, Yohann Rivière a grandi en terre Bigoudène, avec un ballon toujours à proximité. Il se rappelle encore des premiers pas avec cette invincible armada du FC Pont l'Abbé, version 1984/1985 des Mikaël Caoudal, Tony Durand, Hervé Nicolas, Antoine Tincq, Kévin Sévignon. Le football a scellé leur sceau de leur amitié commune. " Le FC Pont l'Abbé, ça reste mon premier club. J'ai connu de nombreux amis. On avait vraiment une belle équipe. Avec le FC Pont l'Abbé, nous étions sortis des poules du mondial pupilles à Penmarc'h, en finissant 2ème derrière l'Olympique de Marseille. Jouer à Concarneau me fait énormément plaisir car je reverrai la famille, mes parents, ma soeur qui viendra exprès voir le match, et les amis du club de Pont l'Abbé. J'ai eu une quantité d'appels ou de sms suite au tirage"
Plus qu'un ami, un frère
Aujourd'hui, entraîneur-joueur et éducateur à l'AS Plobannalec-Lesconil (DSE), Mikaël Caoudal faisait partie de cette génération dorée des lionceaux. Il se souvient parfaitement de "Yo" Rivière à la pointe de l'attaque. " Déjà à 9/10 ans, il était déjà très puissant. Il prenait le ballon et passait tout le monde. Il était simplement au-dessus. Il faisait penser à Ronaldo, qui était la référence à l'époque: puissant, technique, le sens du but et malin avec ses crochets. Son caractère? Un mauvais perdant (rires). C'est même le pire! Il détestait perdre. Il allait jusqu'au bout de ses idées sans dévier de chemin. Hyper-compétiteur, il voulait gagner tout le temps, même aux jeux de société ou à la console. Au football, il était au-dessus du lot. Au mondial, il nous faisait toujours la différence. Comme au championnat de France UNSS avec le collège Laënnec, nous avions fini 7ème en, 6ème". Un de ses meilleurs amis dans la vie, Kévin Sévignon, éducateur en U19 et stoppeur au FC Pont l'Abbé, suit très attentivement sa carrière. " On le suit partout. S'il joue à deux heures de route, nous n'hésitons pas à faire la route pour le voir jouer. C'est plus qu'un ami, un frère. Nous avons grandi ensemble dans le même quartier. A l'école, au collège, nous jouons tout le temps ensemble. Il nous fait partager à chaque fois son monde à chaque qu'on le rencontre. Il n'y a pas de barrière. Grâce à lui, nous avons pu nous lier d'amitié avec Yann Jouffre ou Walid Mesloub (FC Lorient). Il reviendra à Pont L'Abbé à la fin de sa carrière professionnelle. Avec Antoine (Tincq) ou Hervé (Nicolas), nous attendons avec impatience ce moment. Le connaissant bien, il ne le fera qu'en pleine condition physique. S'il vient, c'est pour apporter quelque chose à l'équipe. Il est un parfait ambassadeur pour le club du FC Pont l'Abbé".
Le duel Guillaume Jannez/Yohann Rivière sera assurément un des grands moments de ce 16ème finale de la coupe de France, forgé dans le granit Breton. Auteur d'un but tous les quatre matchs en ligue 2, Yohann Rivière pourrait connaître le plus bel des accomplissements sportifs, à savoir une montée en ligue 1, à la fin de saison. Même après les deux défaites de ce début d'année face à Tours (0-3, L2) et Laval (1-0), le Dijon FCO reste en course pour un des trois strapontins gagnants avec une place de dauphin en L2 avec 36 points. A 30 ans, il arrive dans une pleine phase de maturité à son poste. L'US Concarneau a souvent réussi à Yohann Rivière en jeune à Pont l'Abbé. Le Pont l'Abbiste retrouvera des lieux et un stade qu'il connait bien, ce mardi.
Christophe Marchand
