Samedi soir, les joueuses du Quimper Volley recevaient l'AS Monaco. Dans le formation Monégasque une ex-quimpéroise retrouvait la Halle des Sports. Zorica Zivanovic possède les mêmes initiales (ZZ) que notre zizou national. Neuf ans après, elle faisait son retour sur le parquet quimpérois. Les supporters se souviennent de cette passeuse qui avait succédé à la Brésilienne Aline Galan. A cette époque, l’équipe quimpéroise était entraînée par Yamandu Peralta, et avait accédé pour la première fois en Ligue A au terme de la saison 2012/2013. Pour raviver les souvenirs, les supporters du Quimper Volley peuvent retrouver le portrait de la Serbe Zorica Zivanovic mise en ligne en début d'année 2013, sur le site de newsouest.
Zorica Zivanovic, sous les couleurs monégasques. Crédit photo QVB29
Un volcan en ébullition constante, une autorité ferme sous une apparence douce: Zorica Zivanovic, la métronome du Quimper Volley 29 Elite, dirige le jeu de son équipe par la qualité de sa passe et son attitude rassurante pour ses partenaires. Volubile dans son comportement, elle possède l'intelligence et la finesse de comprendre les autres, de se mettre à leur place pour les faire briller en match. Perfectionniste et compétitrice, elle est la chef d'orchestre de la symphonie Quimpéroise 2012/2013. La Serbie est une merveilleuse école de sports collectifs. A chaque génération, ce pays, anciennement la Yougoslavie, a toujours fait merveille dans le palmarès mondial sur les sports de ballons. " A l'école, nous ne sommes pas poussés à faire du sport. C'est en nous. Dans mon quartier familial à Lazarevac, nous faisions tous du sport. J'ai fait plein de sports, du handball, basket, la natation avant de jouer au volley-ball à 12 ans. Mon père a d'ailleurs joué en junior au Partizan de Belgrade. Daniel Andjelkovic, qui vient du même quartier, est maintenant joueur professionnel de handball à Toulouse. Mon sport préféré? J'en ai plein. Je regarde presque tous les sports à la télévision, même si j'ai une grande passion pour le tennis. Quand je jouais au Cannet, j'allais souvent au tournoi de Monte-Carlo".
Une compétitrice dans l'âme : Arrivée à l'intersaison, Zorica Zivanovic ne laisse pas insensible. De suite, son caractère affirmé et sa jovialité marquent les esprits. Comme sur le parquet, elle affiche une présence constante. " Je me sens bien dans le groupe. Par mon rôle de passeuse, je dois posséder ce caractère mais celui-ci a forcément évolué avec les années. Je suis la personne qui touche le plus de ballons dans un match. Les autres joueuses doivent ressentir que je suis là constamment, dans le regard et l'attitude. Je ne peux pas me permettre une seconde de sortir de ce contexte en match".

La passeuse, Zorica Zivanovic. Crédit photo: Hervé Canevet
Ce groupe a cependant une trajectoire plus ancrée que celui des années passées. Il refuse la défaite, la honnissant même par moment. " Un sportif de haut niveau déteste perdre. J'étais dégoûtée quand nous avons perdu Saint-Raphaël. J'étais moins bien dans le jeu car je ressentais une douleur au tendon d'Achille. J'ai joué plusieurs années en première division. L'an passé, j'étais seconde passeuse au Cannet, en début de saison. Je ne pouvais accepter ce statut. A la fin, j'ai gagné la confiance des filles et du staff et réussi à m'imposer face à la championne du monde Italienne en 2002, Rachele Sangiuliano (106 sélections). Pour moi, cette année, le plus dur, c'est la motivation. Ce n'est pas le niveau pro où tu joues un grand match, chaque week-end. Dès fois, avec l'expérience, je sais avant les matchs que nous allons gagner. J'aurais trois ou quatre gros matchs à jouer dans l'année: ceux-là, il ne faut pas se rater".
Un caractère entier et franc : Forcément attachante par sa franchise, Zorica Zivanovic est entière. Elle parle volontiers en cachant par une apparente décontraction, une volonté viscérale d'atteindre le plus haut niveau. " S'il n'y avait pas eu la montée en Ligue A, je ne serais jamais venue à Quimper. J'aime le volley-ball mais je veux jouer face aux meilleures. Je me plais bien à Quimper. C'est mieux que ce que j'avais imaginé avant de venir. Comme je n'avais jamais plus haut géographiquement que Clermont-Ferrand, je pensais qu'il aurait fait plus froid. Nous rejouons Marcq en Baroeul, samedi. Ce n'est pas forcément un bon souvenir car nous avions joué sans Béné (Mauricette) et Maria (Szivos), qui s'était blessée sur ce match. Ca nous avait provoqué la rage de gagner. C'est une équipe qui joue très bien et qui a un vécu en pro pour certaines joueuses".
A son aise dans le groupe, Zorica Zivanovic, par son caractère et son âme de leader, peut rappeler un certain Drago Vabec, un joueur Yougoslave, légende du Stade Brestois, à la fin des années 70 et début des années 80. Les similitudes existent entre ces deux profils, leaders sûrs et en dehors du terrain, possédant tout deux un caractère qui fait la marque des personnes dont le degrés de perfectionnisme atteint un niveau très élevé. A 31 ans, la passeuse Serbe ne se fixe pas de limites. Parfaitement francophone, elle manie aussi les ballons que la langue de Molière. " J'ai toujours aimé le Français. J'avais choisi cette langue en second, après l'Anglais, à l'adolescence. J'avais poursuivi les cours lors de mes études de littérature. Je prends toujours autant de plaisir à jouer au volley-ball. Mon souhait reste de retrouver le haut niveau l'an prochain. Chaque année est un nouveau challenge pour moi".