Premier choix professionnel gagnant pour Alan Kerouedan à Rodez
La diaspora finistérienne est forte au Rodez Aveyron Football (Ligue 2): Valentin Henry, Julien Ponceau, Corentin Jacob ( prêté au FC Lyon), Alan Kerouedan, à quelques kilomètres morbihannais, Théo Guivarch. Tout ce fleuron du football, made in Penn Ar Bed, s'épanouit, non pas à Guingamp, Lorient ou Brest, mais à Rodez, dans l'Aveyron. A 21 ans, le Mahalonais, Alan Kerouedan, y a connu sa première opportunité dans le football senior professionnel. Signant un contrat professionnel de deux ans, à l'été dernier, il est passé en quelques mois de la National 3 avec la réserve du Stade Rennais, à une place de titulaire potentiel chez les Ruthénois. Dans un rôle de piston, sur son côté, dans un 3-5-2 maniable, il a connu son premier bloc d'enchaînement dans le onze de départ de Laurent Peyrelade. Sorti du groupe, depuis trois matchs (NDLR: Il a retrouvé une place dans les 16, ce mardi, à Dunkerque), il travaille avec abnégation pour refaire tourner la roue. Ce premier choix de Rodez, il ne le regrette absolument pas, ayant la sensation d'avoir pris la décision juste, avec son agent, Yvon Pouliquen. Il revient sur ses premiers mois, parle de son rêve de football d'Outre-Manche, et aussi met en avant son parcours lié à une passion grande pour ce jeu à la base.
Légende: Alan Kerouedan a connu ses premières titularisations en Ligue 2, au Rodez Aveyron Football. Crédit photo: Rodez Aveyron Football
Le plus dur dans le sport de haut-niveau, au-delà de percer (qui est le point de départ de 10 ans de travail et persévérance), s'avère de faire les bons choix de carrière. Ces décisions détermineront à la trentaine, d'une carrière réussie ou non. Or, elles tiennent dans les doigts d'une main, résumé à cinq maximum.
Le premier choix professionnel d'Alan Kerouedan s'est porté sur le Rodez Aveyron Football. " Le Stade Rennais ne me proposait rien, à l'issue de mon contrat stagiaire pro. L'objectif était de trouver une équipe qui convenait à mon profil de jeu. Même si j'ai une formation au Stade Rennais, je ne correspondais plus trop au style de jeu du club. Rennes, au fil du temps, mise beaucoup sur le jeu de possession avec une tenue élargie du ballon. C'est un style maîtrisé, plus basé dans le calcul, moins sur le changement de rythme. Ca ne plaisait plus trop. J'aime plutôt le jeu de transition et quand ça va vite vers l'avant. Rodez possède ce jeu de mouvement. Je n'ai pas choisi un club pour un club, pour signer un contrat pro, mais un club qui me donnerait ma chance à l'étage professionnel, et qui me convenait dans sa conception du football".
Auteur de deux passes décisives face à Valenciennes et Nancy, Alan Kerouedan a enchaîné les bonnes performances, dans son couloir droit. Ecarté du groupe premier, depuis deux semaines, il puise sa motivation intérieure de retrouver vite une opportunité et regagner la confiance de son entraîneur, Laurent Peyrelade. " Je sortais d'une bonne période en ayant été décisif, comme à Nancy. Je n'ai pas forcément eu d'explications. Il y'a une frustration quand même, mais elle doit se convertir en un état d'esprit positif, ne pas faire la gueule aux entraînements. Dans mon fort intérieur, j'aurai à nouveau ma chance. Je garde ancré cette pensée positive, tout en continuant à découvrir ce monde professionnel et à travaillant pour devenir un meilleur joueur".
De sa base de footballeur, Alan Kerouedan l'a construite dans le Sud-Finistère. Son Cap-Sizun, avec l'ES Mahalon Confort Meillars, son premier club, là où son père, Stéphane, enquillait allégrement les 20 buts par saison, à 40 ans passés. Ensuite, à la Stella Maris Douarnenez, à l'US Concarneau, le tout conforté par le Pôle Espoir de Ploufragan, avant de partir au Stade Rennais, à ses 15 ans. " C'est grâce à tous mes éducateurs, mes précédents clubs, que j'ai pu passer pro à Rodez. Mon meilleur remerciement à mes précédants éducateurs est de faire des bonnes performances sur le terrain. Depuis tout petit, à Mahalon, j'ai eu très vite cette passion très forte pour le football. Elle est toujours en moi, même si aujourd'hui, c'est autre chose en tant que mon métier. Passer professionnel, j'ai commencé à le penser au pôle espoir de Ploufragan. Pour moi, ça a marché. Ca tient à des ingrédients indispensables: le travail, l'envie, l'abnégation, et le choix des personnes autour de toi. Ton premier cercle est hyper-important. Après, il y'a un autre élément qu'un joueur ne maîtrise pas, mais qui fait une différence énorme, la chance".
En plein dans un objectif de maintenir le Rodez Aveyron Football, en Ligue 2, Alan Kerouédan se projette sur son rêve à moyen terme. " Dans mon penchant pour un jeu rapide, de transition, de rupture, je suis naturellement attiré par la Premier League. Ca représente le sommet de mon sport, avec un jeu offensif, de prise de risque, qui éclate de partout, dès qu'une équipe prend possession de la balle. J'aime quand ça va vite vers l'avant avec un déséquilibre rapide de l'adversaire. Je suis plus à l'aise sur un côté que un rôle pur d'avant-centre car je n'ai pas nécessairement le physique. Le but me manque terriblement, je conserve intact cette envie de marquer. J'ai hâte d'y arriver en tant qu'ancien avant-centre dans ma formation ".
En montant son niveau de trois marches de la N3 à la L2, Alan Kerouédan est en mode digestion, après un premier cycle de titularisations en Ligue 2. Couvé par un entraîneur réputé pour la qualité de jeu, Laurent Peyrelade, passé dans sa jeunesse, dans l'école référence des années 80, la Jonelière, au FC Nantes, le Capiste a déjà effectué un premier excellent choix dans sa carrière professionnelle. " Je ne regrette pas du tout mon choix. Je suis très heureux à Rodez. C'est le club idéal pour moi pour apprendre et grandir", conclut-il.
L'ensemble des photos créditées Rodez Aveyron Football.