Face au plus beau palmarès du volley-ball féminin français, le RC Cannes, 18 fois champion de France, 16 titres consécutifs, double vainqueur de la ligue des champions en 2002 et 2003, Quimper se rapprochait de près du haut de la pyramide Européenne. Cet Everest sportif a été gravi sans appréhension. La performance, malgré une défaite prévisible en trois sets (23-25, 20-25, 20-25) est à surligner d'un gros trait de progression.
Nullement impressionnées face au gotha Mondial, devant une salle remplie de 2150 personnes, à Michel Gloaguen, les Quimpéroises marquaient de fer leur volonté, en même temps que les bras des réceptions adverses. La nouvelle recrue, Ivana Kujundzic, faisait apprécier sa puissance. Même avec une Fatou Diouck, sur le banc, la puissance était une arme partagée avec Cannes par Quimper, jusqu'à alors en déficit dans ce domaine (6-3).
Les Azuréennes regorgeaient d'envie de faire taire l'austérité naissante et le vacarme sonore, qui salua justement chaque point local. La recrue Roumaine, de Cannes Obiamaka N'Neka Onyejkwe était à l'aise dans le jeu rapproché de passes. (11-10). Le bras de fer gagna en poids adverse mais la résistance locale fourbissait ses armes pour prêcher en son sens, l'argumentaire d'une dominance à la mène. Réception, passes, puissance, les voyants étaient au vert. Seul pêchait le taux de service, qui privait Quimper de six points, dans ce premier set, sans avoir eu le loisir de l'échange (21-19).
Le temps mort du coach Cannois, l'emblématique, Yan Fang, claquait la fin de cette plaisanterie peu appréciée aux goûts des championnes de France. Le tour de vis s'effectuait dans le money-time. Implacable, les visiteuses ne commettaient pas l'impair de la perte du premier set (23-25).
Nadia Centoni, reine du money-time
Le tapis rouge n'apparaissait pas béant, la montée des marches cannoises, points par points, se révéla une haute lutte. La furia locale n'était pas prête d'être mise sous l'éteignoir (11-11). Cannes feignait de ne pas s'en étonner, mais l'intérieur devait être brouillé. En championne, elles ne pouvaient offrir le miroir du doute à une salle bouillante, prête à monter encore plus en ébullition. Rage au poing, la vipère Cannoise ne voulait avaler une couleuvre adverse noire et blanche. Zuzana Cernianska mettait Quimper à 19-19. Le chirurgien du temps mort, le coach Cannois, Yan Fang, mit son plan en projet. Du tableau noir au parquet, la réalité ne faisait qu'un pli, avec en palme d'or, l'Italienne, Nadia Centoni, viscéralement attaché au premier rôle dans le money-time. Quatre points sur les cinq derniers de son équipe, marquait le sceau de la victoire, abondé à nouveau dans le sens du débit Azuréen.
Cannes porte l'estocade
Quimper était vraiment dans un bon jour. Sans pression, les locales prenaient plaisir à élever son niveau de jeu. A 100% et même un peu plus sur certaines séquences, elles étaient décidées à une prolongation bienvenue. Cannes voulait en finir (6-6, 10-10). Quimper se battait, toujours avec le même talent et détermination. Les visiteuses décidaient du moment de l'estocade finale. La fatigue se liguait contre Quimper (13-18). Cannes ne permettait pas le moindre passage à vide. Le coach Quimpérois, Yamandu Peralta ajustait sa rébellion tactique. Elle était vaine. Cannes ne mollissait pas au moment de la sentence. La très rapide entrée aux vestiaires en disait bien plus long sur les discours de l'appréciation de la partie visiteuse par le coach Cannois, Yan Fang.
12ème journée de ligue A féminine. Quimper - Cannes 0-3
Salle Michel Gloaguen. Environ 2200 spectateurs
Arbitres: MM. Veillet et Drévès
Score par set: 1er: 23-25, 2ème 20-25, 3ème: 20-25
