"PamPam" est le breton le plus capé en équipe de France

Originaire de Pont-Scorff, près de Lorient, Armand Penverne surnommé "PamPam" a fait la majorité de sa carrière de joueur au prestigieux Stade de Reims. Il terminait ses dernières saisons d'entraîneur dans la région Marseillase où il avait élu domicile. Dans sa jeune enfance, à l'âge de six ans, il quittait Pont-Scorff pour suivre son père qui était nommé à Versailles. Il retournait au pays pendant les vacances et durant dix années, son nom avait été évoqué pour le complexe sportif de la commune. Ce samedi 27 mars 2010, il revenait au stade municipal de Pont-Scorff pour dévoiler les trois plaques placées à l'entrée du stade, et portant son nom. Il était accompagné d'anciennes gloires de l’équipe de France 1958 : Raymond Kopa, Just Fontaine, Dominique Colonna, ou encore André Lerond. Michel Hidalgo, ancien joueur international et sélectionneur des Bleus de 1976 à 1985, ainsi que Jean-Paul Ollivier complétaient la liste des invités. Il débutait sa carrière d'entraîneur en restant six mois à l'Olympique de Marseille. Quatre ans après, elle se terminait au club de La Ciotat. Il restait un fidèle supporter de l'OM, qu'il avait dans le coeur, et adorait l'ambiance des tribunes du stade Vélodrome.

Originaire du Morbihan, le scorvipontain Armand Penverne avait grandit dans la région parisienne et faisait ses premiers pas au FC Versailles. C’est là qu’il allait se faire repérer par le Stade de Reims. Il arrivait dans la capitale champenoise en 1947, à 21 ans, au côté des Raymond Kopa, Roger Piantoni et Just Fontaine, il écrivait l'une des premières grandes pages du football français. Milieu relayeur, plutôt défensif, il passe sa première saison en réserve, avec qui il sera champion amateur. La saison suivante, il faisait ses premiers pas avec les pros et glanait son premier titre de champion de France. Devenu incontournable dans l’équipe, il était l’homme de base du milieu rémois et accumulait les titres à la pelle : Coupe de France en 1950, nouveau titre de champion en 1953 et la Coupe Charles Drago en 1954. Soutenant sans relâche sa défense et relançant le jeu avec clairvoyance vers les virtuoses de l’attaque, il opèrait en parfait complément de Robert Jonquet. De nouveau champion en 1955, Reims disputait la première finale de la Coupe d’Europe des clubs champions la saison suivante. Les rémois tombaient contre le Real Madrid après une partie dantesque.

Des titres, il y en aura bien d’autres lors de sa période rémoise, avec un doublé coupe-championnat en 1959. La saison suivante, la dernière du breton dans la capitale du Champagne, se terminait par une nouvelle finale européenne contre le même adversaire, avec le même résultat à la fin… une défaite. Grâce à ses performances au Stade de Reims, Armand Penverne était devenu un titulaire en équipe de France. Il reste aujourd'hui l'un des rares Bretons à avoir participé à une Coupe du monde. En 1954 d'abord, en Suisse. Mais surtout en 1958, en terre suédoise. À son poste de milieu de terrain, il était le capitaine de l'équipe des Bleus qui s'est inclinée contre le Brésil (2 buts à 5) en demi-finale de la compétition. Il affrontait cette fameuse Seleçao, dont les joueurs semblaient enchaîner les dribbles sur des airs de samba. Ils s'appelaient Didi, Vava, Zito, Garrincha et un certain Pelé... Artisan de l’ombre, "Pampam" de son surnom, était l'un des principaux artisans de cette épopée magnifique, terminant cette année-là à la 3ème place de la compétition.

Il est le Breton recordman des places de titulaires en équipe de France. Entre 1952 et 1959, avec 39 sélections soit 3.510 minutes jouées avec deux buts marqués (Irlande et Autriche), il portait le brassard de capitaine à sept reprises. Il avait ensuite effectué une saison au Red Star en deuxième division, avant de finir sa carrière à Limoges, en 1962. Devenu entraîneur, "Panverne" comme on dit dans le midi, diriga l'Olympique de Marseille, alors en D2, en 1962, puis le petit club voisin de La Ciotat. Sans grand succès, il  comprenait que le banc de touche n’était pas fait pour lui. Il montait alors une entreprise de construction dans les Bouches-du-Rhône. Il s'éteignait à Marseille le 27 février 2012, à l'âge de 85 ans.

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