Ce match entre son premier et son dauphin, Nancy et Quimper avait une connotation différente des autres. L'adrénaline contenait un attrait supérieur, à l'approche du dernier tiers final. Désireux de retrouver son standing passé, pour un club qui gagna une coupe européenne, la Korac en 2002, Nancy admettait clairement ses ambitions de montée en Jeep Elite. Quimper arrivait dans cette cour des grands, avec l'envie d'en découdre. Au coude à coude, pendant l'ensemble du match (51-50, 34'), les visiteurs ont fait douter le leader lorrain, dans sa salle, avant que celui-ci ne trouve les éléments de décrochage de son adversaire, en toute fin de match, dans un dernier acte décisif et penchant très nettement dans la balance des Nancéens (62-50).
Légende: Josip Bilinovac et les Quimpérois ont tenu le joug pendant une grosse partie avant de perdre pied dans le "money-time"
De suite, Quimper, même déséquilibré par la perte majeure de son arrière américain, David Jackson, restait dans cette concentration défensive de son match contre Poitiers. Par un départ soigné (10-13, 6'), Quimper donnait le ton de sa motivation et volonté de faire chuter le leader dans sa salle. A l'émiettement des minutes, les visiteurs soutenaient la comparaison. Nancy trouvait néanmoins des solutions par son meneur, Mérédis Houmounou, adroit dans ses shoots.
Avec détermination et une défense qui mettait en échec le rythme de passes adverses, les Quimpérois réussissaient à faire déjouer cette redoutable machine adverse. Preuve que le collectif entier fut absorbé par cette mission générale de gagner ce match par la défense, Bathiste Tchouaffé qui glissa dans la raquette pour chiper in-extremis la passe vers l'intérieur adverse démarqué. Josip Bilonovac se chargeait de se frayer un passage au panier pour bonifier cette bonne défense et rester en tête, à la pause (27-30, 20').
Ce choc au sommet valait par son côté resserré et acharné. Chaque point marqué était un coup pour l'adversaire, chaque ballon gagné en défense avait cette même réciprocité. Quimper cherchait à assommer Nancy, avec le réveil aux tirs extérieurs, de son atout majeur, Paul-Lou Duwiquet (33-41, 25'). Sentant le danger, Antony Labanca lui répondit immédiatement. Toujours devant, mais avec une marge très étroite (42-44, 30'), l'incertitude planait toujours sur le vainqueur de ce match au sommet. Tenant l'intérieur, Nancy laissait volontairement des espaces ouverts à des possibilités de shoots extérieurs. A ce jeu, Quimper n'avait pas l'adresse suffisante pour tenir le défi. Il fallait revenir à d'autres sources pour contenir ce sursaut local, avec l'intérieur Omari Gudul, dominant, et dans un bon soir (47-46, 32').
Le final devenait insoutenable, le rythme cardiaque s'accélérait maintenant. Ce rendu coup pour coup donnait une tension renforcée à ce money-time. A l'image de Bathiste Tchouaffé attaquant le cercle, et de Ryan Reid, guettant le rebond, Quimper avançait doucement, au contraire de Nancy, qui retrouvait ce flux extérieur, au bon moment, avec Labanca et Lewis (56-50, 36'). Au plus mauvais moment, les visiteurs perdaient pied, bloqué offensivement, par une panne complète d'adresse et de solutions. En décrochant sur cette fin de match, les Béliers concèdent une défaite chez le leader. Les victoires conjointes de Fos/Mer, Saint-Quentin ne font pas les affaires de Quimper. Les Quimpérois retrouveront leur salle Michel Gloaguen, ce mardi soir, face à Antibes.
