Puissant et trapu dans sa conduite sur le terrain, mouvant dans la surface de réparation, Quentin Le Roux, 25 ans, apparaît au premier coup d'oeil, comme une sacré recrue pour les DC Carhaix. Clairement, il manquait à cet effectif un tel point de fixation en attaque, capable de faire respirer la balle, de contrôler le tempo des offensives. Il est dans une lignée de récitation et une célébration du même football que ses comparses autour de lui, le retrouvé David Perrot, les flèches, Lylian Kerhoas, Guewen Tallec, Tony Galati, ou le Petit Pirlo, Jean-Baptiste Le Bournot. Les DC Carhaix, en mode cocotte minute, ont fait exploser les Gars de Plouénan (D1), donnant une leçon de football dans la mobilité et une sensibilité commune dans les mouvements (7-0). A la pointe de ce collectif, Quentin Le Roux en est l'alligator, avec une dernière syllabe idéalisée " Tor", signifiant but en allemand. But comme le chiffre de 8, deux quadruplés, inscrits sur ces deux derniers matchs face à Trédrez en championnat et Plouénan en coupe de France. " Je n'avais jamais inscrit un quadruplé en senior. Alors deux de suite, c'est incroyable. Le dernier devait être en jeunes". Transfuge du Stade Pontivyen (National 3), à l'intersaison, il fait son retour aux DC Carhaix, un de ses premiers clubs, formateurs, pour quelqu'un qui a commencé le football à Treffrin dans les Côtes d'Armor.
Légende: Huit buts en deux matchs, pour Quentin Le Roux, qui n'en finit pas de marquer en ce début de saison.
" Le Stade Pontivyen et les DC Carhaix sont extrêmement similaires dans l'ambiance familiale, dans le club. Il y'a un même esprit, qu'on soit joueurs de la A, B ou C. La coupe de France, évidemment, ça représente beaucoup. C'est une compétition magique dans le sens où elle amène beaucoup de bonheur indescriptible dans un club. Il faut la vivre à fond, en apprécier chaque minute. J'ai toujours été loin depuis mes débuts en senior, à chaque fois, un minimum de 7ème tour, même un 32ème finale face à l'EA Guingamp (L2). Ca ne m'a pas gêné de redescendre en R3, car je ne jouais plus trop en première au Stade Pontivyen", reconnaît Quentin Le Roux.
Vice-champion de France U17 avec l'EA Guingamp, qu'il avait rejoint dès ses 12 ans, il a donné une carrure supplémentaire à l'attaque des DC Carhaix. " Nous misons beaucoup sur la qualité de notre jeu. Nous avons un jeu qui va très vite vers l'avant. C'est agréable d'arriver dans une équipe et un club, qui travaille de cette façon, avec beaucoup de bons joueurs autour de soi".
En dynamitant les Gars de Plouénan, dans une première mi-temps, menée au pas de charge, Quentin Le Roux est sorti à la 58ème minute, copieusement applaudi par tout un stade rempli de 500 spectateurs. Quatre buts à son actif, avec une symbiose entre le déclencheur et le finisseur sur les centres.
Dans la surface de réparation, il sait donner le bon appel, au juste timing, pour finir l'élan collectif. Complet dans toutes ses lignes, avec un collectif rôdé et huilé, associé à une intransigence dans la qualité de la passe et du contrôle, les DC Carhaix ont visiblement très bien travaillé à l'intersaison, et même avant, en étant régulier à trois entraînements par semaine, pendant le long confinement. Ce mardi soir, les DC Carhaix connaîtront leur adversaire pour le 4ème tour. " Pour aller loin en coupe de France, il faut un brin de chance au tirage. Ca fait partie du charme de la compétition", conclut Quentin Le Roux.