La patience est souvent une vertu acquise à l'expérience. A 21 ans, le Concarnois, Mathéo Bourglan, est clairement en avance, par rapport à sa génération, privilégiant toujours l'état d'esprit collectif à son égo personnel. Dans l'ombre de l'équipe C en D2, à ses débuts, gravissant une à une les marches sportives, sa patience et sa volonté de progresser ont été récompensées, vendredi dernier, quand il a appris sa première titularisation de la saison avec l'équipe première en National 3. Elles ont éclaté en pleine lumière, ce dimanche, au 8ème tour de la coupe de France, face à La Roche/Yon. Comme son équipe, il n'a pas à rougir de sa prestation, avec de gros clients en face, comme Charly Charrier, Antonin Berjon ( son joueur au marquage) ou le rapide, Axel Dabin. Donnant son maximum, comme à son habitude, il peut s'enorgueillir d'avoir réussi son baptême de feu, dans une ambiance générale qu'il n'est pas prêt d'oublier, pour le plus gros match de l'histoire de l'US Trégunc, depuis sa création en 1971.
" On est déjà être fier de notre parcours, en coupe de France. Après, prendre ce premier but sur contre-attaque, c'est dommage. Sincèrement, en première mi-temps, face à La Roche/Yon, il n'y a pas un écart monstrueux entre les deux équipes. Ca pousse, mais nous prenons le deuxième but trop vite. Celui-là nous fait très mal. On peut relever la tête car nous avons fait un très beau parcours. Mes remerciements aussi au club, qui a tout organisé pour nous, pour nous mettre dans un confort à chaque match de cette compétition, à la bande de supporters derrière les ballustrades. C'était génial comme ambiance. Il n'y a pas que du négatif, dans ce match-là, mais il faudra remettre la tête à l'endroit pour préparer le post-coupe de France. Ca va être compliqué parce qu'en championnat, notre situation est assez dure, mais il faudra continuer dans cette marche en avant, s'accrocher à ce qu'on peut. A être solidaire les uns après les autres, on est dans le même bâteau, il faut qu'on avance en même temps", retient Mathéo Bourglan.
Mené 0-1, à la mi-temps, malgré une demi-heure de bon passage, l'US Trégunc n'a pas réussi à inverser et contrarier plus les Yonnais, en leur sortant de leur zone de confort. " On avait tous les ingrédients pour sortir un gros match, face à la Roche/Yon. Il y'avait le stade, le match évènement. A 0-1, on est dans la même position que les Paotred Dispount, à la mi-temps. On aurait pu prétendre à quelque chose. Nous voulions faire ce même scénario et aller chercher une égalisation, mais le deuxième but casse tout notre plan"
Pour Mathéo Bourglan, ce premier match en titulaire, en défense centrale, au côté d'Adrien Le Grand, a marqué son éclosion à ce niveau-là, après quelques années de gestation dans les catégories inférieures. Simon Bourhis, habituel joueur en défense axiale, avait été positionné plus haut, en faux meneur de jeu, pour gagner des duels haut sur le terrain, pour récupérer des ballons et amorcer les transitions rapides.
" Je savais depuis vendredi que je commencerai titulaire face à La Roche/Yon. Le coach était venu me voir. Dans un premier temps, honnêtement, j'ai été surpris parce que je pensais que Mamadou ( Sow) allait commencer avec Adrien ( Le Grand). Après, il n'y a pas le choix, quand on le sait, il faut s'y préparer, se mettre dans une préparation différente. De toute façon, il faut bien commencer un jour, j'avais commencé en être dans le groupe, en championnat, au Stade Brestois, en N3. En coupe de France, sur un groupe élargi à 18, je l'avais été face à Quimper Kerfeunteun FC et à Carquefou. Toute ma première partie de saison, je l'ai faite avec l'équipe réserve, en R3. Au départ, face à la Roche, j'avais l'appréhension du match, sur le premier quart d'heure. Mon objectif était de faire le moins d'erreurs, être costaud sur l'homme, perdre le moins de duels possibles, et essayer de joueur vers l'avant un maximum. Quand on rentre sur le terrain, ça fait bizarre, de voir autant de monde, les fumigènes à notre entrée sur le terrain. C'est un plaisir, c'est du bonheur, même s'il n'y a pas de qualification. Je souhaite à tout footballeur amateur de vivre ça un jour. Le plaisir déjà dans le foot, c'est la base, aujourd'hui, il y'en a beaucoup. Hélas, ça marque la fin de notre parcours, mais on apprend aussi de ces moments"
Cette progresion en douceur est une de ses marques de fabrique. En trois ans, il est passé de la D2 à la N3, en gardant un état d'esprit impeccable, peu importe s'il était sur le banc ou sur le terrain. A contre-courant d'une certaine mentalité actuelle, où la récompense individuelle se veut être définie sur un laps de temps très court, Mathéo Bourglan se construit avec le temps, s'améliore d'année en année, profitant de son gabarit, et de sa facilité à gagner des duels, pour bonifier son jeu. Avec une marge de progression importante, de par son parcours, il a tout pour devenir un des futurs cadres de cette équipe de Trégunc, et dans sa mentalité, à porter un jour le brassard de capitaine. Il revient sur les grandes lignes de son parcours.
" J'ai commencé à l'US Concarneau, de mes 4/5 ans à mes 17 ans. Je suis arrivé à Trégunc, à mes U18. Ma première année à l'UST, je fais toutes les équipes seniors, beaucoup au début l'équipe C en D2, puis des incorporations en R3, avec l'équipe B. J'avais joué notre dernier match en R1 avec Hubert Castets, pour avoir quelqu'un dans le groupe. J'ai fait une saison en R3 avec Stéphane Millour, la première partie de la saison, je n'étais que sur le banc. Aussi notre première année, en N3, je fais des apparitions. De fil en aiguille, j'ai progressé, et aujourd'hui, j'essaie de donner le meilleur sur le terrain quand on fait appel à mes services. Je suis tout jeune, à 21 ans. Je retrouve à Trégunc, le même esprit qu'à l'US Concarneau. Le club, c'est une famille, les copains. Sur mon départ à Concarneau, et maintenant, à Trégunc, il y'a beaucoup de similitudes. Mais par contre, je reste éducateur jeunes, à l'US Concarneau, en U15 avec Anthony Bourbigot".