Le feu et la glace! Le caractère impulsive et fonceuse de la première est temperée par le côté plus posé et réfléchi de la seconde. Parfaitement en symbiose et complémentaire, Laëtitia et Orlane Coeur ont grandi avec le HBC Briec, gravissant tous les échelons de l'école de handball, à leur début en 2006 et 2007, à être aujourd'hui les fers de lance de l'équipe féminine senior, à des postes clés de demi-centre et d'arrière gauche. Jamais l'une sans l'autre, à deux ans d'intervalle seulement, 24 et 26 ans, elles symbolisent l'attachement au club, avec un père, qui se prénomme soudainement Youn ( Yves), dès la porte de la salle omnisports franchie, entraîneur de nombreuses années, à la section féminine des moins 14 jusqu'en senior et une mère, Nathalie, investie au bureau. Originaire d'Edern, rattachées au Pays Glazik, elles ont connu le décollage du club, avec le parcours de l'équipe féminine en coupe de France avec cette aspiration à aller maintenant chercher un niveau sportif historique. Trait d'union continu, repère inlassable de cette équipe, elles s'éclatent dans ce collectif rose, avec pour objectif, d'aller goûter à la Prnéationale Féminine, si possible dès la saison prochaine.
" L'ambiance fait la force de ce club, depuis très longtemps. C'est un climat hyper-familial, où tout le monde se sent bien. Nous avons grandi avec ce club, en signant une première licence à l'école de handball. Ca a rythmé tous nos week-ends. Nous avons un jeu complémentaire. J'essaie de la mettre dans les meilleures dispositions, et par la même, de courir le moins possible pour rester concentré sur les déplacements des joueuses autour. Le HBC Briec, ce n'est pas qu'une équipe, il y'a un réel attachement. Par exemple, j'ai coaché une équipe, débutant à l'école de handball jusqu'au - 18 ans, ça fait huit ans, que je fais ça", précise Orlane Coeur.
Au tempérament plus bouillonnant, Laëtitia est la petite soeur. Très active en match, capable d'apporter un gros volume de jeu, très interessante dans les phases de transitions et montées de balle rapide, elle avoue un penchant pour ce jeu libre, sans contrainte et alerte. " Je suis meilleure quand je ne me prends pas la tête. Quand il y'a trop de systèmes, quand ça réfléchit trop, ce n'est pas bon pour moi (rires). J'ai un jeu qui demande de la confiance, j'aime quand il y'a du rythme dans les matchs", précise Laëtitia Coeur.
Pour leur entraîneur, Eric Guével, au côté de Sylvain Le Roy, Orlane et Laëtitia sont les symboles résumant un attachement au club et une envie de les amener à un niveau sportif supérieur.
" Elles sont l'âme du club. C'est toute l'histoire de cette génération. On a besoin d'elles, de cette valeur club. Elles manquent de confiance dans leur potentiel. Elles pensent qu'elles ne sont capables d'aller jouer au-dessus. A chaque fois, il faut leur prouver qu'elles sont capables de monter un cran supplémentaire. Pour moi, aujourdd'hui, ce groupe-là est capable de jouer un milieu de tableau Prénationale. Laëtitia a une grosse générosité sur le terrain, elle marche au feeling, Orlane, c'est autre chose, c'est les yeux, la tête, c'est le cerveau de l'équipe. Ca fait partie de cette base de 10 joueuses, qui sont constantes tout au long de l'année"
Dans leur axe de progression, là aussi, l'auto-analyse marche en connexion. " Orlane me calme sur un parquet. De par notre sport commun, on se voit beaucoup dans la semaine. C'est facile de jouer avec elle, car notre relation est instinctive sans avoir beasoin de se parler". Quant à Orlane Coeur, à force de s'ouvrir sur les autres, elle s'en oublie soi-même, dans les rencontres. " Je dois oser plus y aller. Je pense trop collectif, et j'en oublie de la jouer solo sur les failles que je peux avoir dans le jeu. S'il y'a un trou pour passer entre les joueuses, j'ai tendance à ne pas y aller et à privilégier le jeu collectif. Je dois forcer ma nature".
En tout cas, Laëtitia et Orlane Coeur font l'unanimité dans le club. Très investies, elles représentent le présent et le futur de cette génération montante, qui est en train de casser sa chrysalide, pour se diriger vers un horizon inconnu. Le plafond de verre d'un club rattaché à un niveau départemental, est en train porté par les énergies internes, de craqueler. Individuellement et collectivement, les soeurs Coeur, Orlane et Laëtitia personnifient beaucoup de la promesse de ce club, à l'émergence certaine depuis plusieurs années.