Contrariée par sa première grosse blessure de sa carrière, contractée aux derniers interclubs à l'automne, une fracture de fatigue au pied a contraint Agathe Guillemot, à 7 à 8 semaines sans courir. Une éternité presque pour cette boule d'énergie, qui prend son mal en patience, actuellement, espérant revenir pour les prochains championnats de France en salle, en février. Mais le mot pause serait faire injure à son travail inlassable, dans l'ombre pour revenir à son meilleur niveau prochainement. " Une fracture de fatigue, il n'y a pas de signe avant-coureur. Je continue à m'entraîner deux fois par jour, du gainage, du travail sur les ischio, du vélo, de la natation. On trouve des alternatives, sans mettre de charge sur ma cheville. Ca passe vite, l'objectif est de passer ce cap pour être prête à la mi-février". Ce moral de battante, cet état d'esprit téméraire, Agathe Guillemot, 22 ans, le cultive depuis toujours, au plus profond de ses racines bigoudènes, avec un bastion familial, à Penmarc'h/Le Guilvinec. " J'aime mon côté Bigoudène. Je dis souvent que je suis Bigoudène avant d'être Bretonne. Le Pays Bigouden, c'est mon identité, mon attachement. C'est difficile à expliquer mais il y'a un grand attachement à ce lieu et un caractère propre aux gens. Etre Bigouden, ça passe par la franchise, dire ce qu'on a dans la tête. Nous avons aussi un côté buté, mais on n'a pas peur de dire ce qu'on pense. Ce n'est jamais pour blesser l'autre. J'ai besoin de me ressourcer là-bas, je me sens beaucoup soutenue, tout le monde prend de mes nouvelles, au CA Bigouden, mon ancien club"
Rattachée de ses 8 à 21 ans, au club du CA Bigouden, son club formateur, Agathe Guillemot est maintenant licenciée au Haute Bretagne Atlhétisme, à Rennes. Elle y étudie en même temps, en école d'ingénieur, avec un planning aménagé, un diplôme de 5 ans passé en 7 ans. " Je fais environ 2/3 d'une année classique. Le sport m'amène à voir jusqu'à où je peux aller, toucher ma limite. Ca m'a toujours fait évoluer, depuis mon enfance, ce dépassement des limites. Je fonctionne marche après marche, étape après étape, pour gravir les échelons. L'athlétisme amène énormément de plaisir à performer, à gagner. Ce type d'émotions spéciales, tu ne les ressens qu'à travers le sport. Oui, pour arriver à un niveau élevé, il faut faire des sacrifices, par rapport à des jeunes de mon âge. Je me dis qu'à 30/35 ans, je pourrais toujours faire la fête. Il faut que je sois concentrée sur mon objectif, ne pas le perdre de vue, car c'est celui qui me procure le plus d'envie au quotidien, quitte à être en décalage".
Médaillée d'argent au relais 4X400 aux championnats d'Europe espoir à Tallinn (Estonie, Juillet 2021), 21ème aux championnat du monde junior aux épreuves combinées, à Tampere ( Finlande), Agathe Guillemot est portée vers les grands objectifs nationaux et internationaux. " Je reste sur une 6ème place élite aux France, à Angers, en 2021, sur 400 m haies. J'ai un record à 58"60, 2'08 sur 800 m. C'est sur ces deux distances que j'ai le plus de chances. Pour le moment, c'est le 400 m haies, mais il est plus facile de faire la bascule vers le 800 m que l'inverse du 800 aux 400 haies. J'espère être aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur une des deux épreuves. Ca dépendra de tout ce travail au quotidien, pour grapiller les places et les secondes".
Curieuse de nature, un côté touche à tout, marqué en jeunes, par les épreuves combinées, avec une certaine idée du sport et de la fratrie sportive, Agathe Guillemot révèle aussi ce caractère particulier qu'a en commun ce cercle restreint de champion(ne)s dans une discipline sportive. " Dans n'importe quel jeu, je veux gagner. J'ai toujours été, petite, dans la compétition et la confrontation avec mon frère, Thomas. Aucun de nous deux ne voulait lâcher, une course de vélo, un jeu de société. C'était à fond tout le temps, avec nos parents. Ca transmet un caractère, il y'a aussi cette obsession et cette volonté d'aller chercher constamment plus haut, à repousser ses limites".
Revenant chaque année, à sa course phare, la montée d'Eckmühl, à Penmarc'h ( 307 marches), où elle détient le record de victoires et le meilleur temps féminin avec 6 succès, Agathe Guillemot touche maintenant le très haut niveau dans son sport, en athlétisme. A 22 ans, elle fera tout pour toucher le graal de sa discipline, avec l'envie d'être aux prochains jeux olympiques de Paris en 2024. Avec toujours ce besoin de se ressourcer dans le Pays Bigouden, d'y reprendre son énergie et souffle pour se projeter ensuite vers ses prochains défis sportifs nombreux.
Premier volet de la série des meilleurs espoirs Bigoudens, en partenariat avec le Leclerc Pont l'Abbé:
1- Agathe Guillemot, la gazelle bigoudène (1/5)
