" Monter sur la boîte", l'image est révélatrice instantanément et mesure toute l'importance de ce podium, dans la natation. " On ne regarde pas de la même façon, une personne qui a fini 3ème dans notre sport qu'une autre qui fait 5/6ème. Monter sur un podium des championnats de France est depuis longtemps mon objectif fixé. Après, on peut aspirer et prétendre à autre chose. Ca reste mon obsession depuis que je suis petite. J'ai toujours voulu faire un podium aux France élite". 7ème française au championnat de France hiver, à Montpellier, au 50 m brasse ( sa disicipline de prédilection), Laurie Le Henaff, originaire de Peumerit, s'en rapproche. Pas à pas, coulée après coulée, elle ne perd rien de son rêve d'enfance, qui peut devenir une réalité dans les prochaines compétitions. Ayant fait une coupure salvatrice de début Mars à début juin, elle avoue maintenant quelques mois après, de n'avoir jamais aussi bien dans l'eau. " Ce sport est dur et exigeant. Dans ces trois mois, je n'avais plus l'envie, émotionnellement, j'étais moins dans l'objectif. On sortait d'une année blanche. Mais je me suis toujours servie de ce break momentané pour devenir meilleur".
Légende: Laurie Le Hénaff, 20 ans, originaire de Peumerit, est maintenant une des toutes meilleures françaises en 50 m brasse. |
Cette introspection à ce moment charnière de ses 20 ans, lui a donné des nouvelles sources d'enrichissement. " Je me suis recentrée sur moi, j'ai découvert autre chose. J'ai pris des cours de boxe, aller vers un dépassement. Je me suis mise à l'hypnose, des séances pour m'améliorer dans le fait de partir plus vite, de moins cogiter sur le plot. Le 50 m brasse est une course de vitesse, très explosive. Il n'y a aucun droit à l'erreur. On ne réfléchit pas à une allure, on n'a pas le temps, c'est à fond de la première à la dernière seconde. Je sais ce que je veux.", reconnaît Laurie Le Hénaff.
5ème temps au ranking français avec 32'40'', au 50 m brasse, à trois secondes du record du monde de l'Italienne, Benedetta Pilato (29'30''), avec l'émergence de la championne de France âgée de ... 16 ans, Justine Demas, dans sa catégorie de nage, Laurie Le Hénaff mesure aussi tout le chemin accompli depuis ses premiers aux Nageurs Bigoudens. " Ca a été mon club de mes 10 à 18 ans. Je me suis sentie hyper bien, de suite, dans ce club. Je pourrais nager encore avec eux. Je me sens Bigoudène, c'est mes racines. A Brest, c'est Laurie La Bigoudène. Le Pays Bigouden, c'est mon coin, une ressource, ma campagne où nous habitions à Peumerit. Il y'a un esprit de famille, propre à cet endroit, comparé à Brest, où on ressent plus la ville. Ce n'est pas la même chaleur humaine", reconnait Laurie Le Henaff.
Parvenir au haut-niveau dans un sport si contraignant que le natation, Laurie Le Hénaff le doit à son entraîneur depuis de nombreuses années, Jonathan Parouty, qui a été, à ses côtés, de son éclosion à Pont l'Abbé, et l'a convaincu de poursuivre au CN Brest, son club depuis trois ans. " Honnêtement, je ne pensais à mes débuts dans la natation, avoir le goût à la compétition. Il y'a un côté jeu, de la stratégie aussi, le plaisir d'être dans l'eau. Je lui dis un grand merci. Il a su me montrer l'importance de gagner, de sortir d'une zone de confort. Il n'y a pas de fixation sur les temps, mais de sentir qu'on évolue, qu'on progressse. Je suis très contente de faire du sport, ça m'apporte de la confiance. Je suis aussi très reconnaissante, des entreprises qui m'aident dans mon projet, car la natation ne nourrit pas à notre niveau. Ca me touche ces personnes qui croient en moi, qui me motivent aussi, qui me poussent à avancer, à suivre mon chemin ".
En natation, la rigueur est de mise, happée par un très haut-niveau qui impose une vie différente, des jeunes de son âge. Lever à 5h30, en semaine, coucher à 21h30, Laurie Le Hénaff en est convaincue, tout ce travail paiera. " Je fais tout pour réussir. Je retrouve en cette année, mes meilleurs temps datant de trois ans. Honnêtement, j'ai vraiment plus confiance, je n'ai jamais été aussi épanouie dans l'eau. Quand je commence quelque chose, je vais jusqu'au bout. C'est mon caractère. Ce podium aux France me fait avancer. Il y'a une manière de montrer qui je suis, si j'y arrive. On a plus de rigueur qu'une personne normale. Il y'a aussi cette volonté d'être la meilleure. Même en musculation ( 2 à 3 séances par semaine), on garde cette envie. Je suis une vraie sprinteuse, je ne tolère pas beaucoup les charges d'entraînement. Je n'ai jamais nagé longtemps. A plus long terme, j'aimerai intégrer l'équipe de France, faire un championnat d'Europe, mais je dois d'abord monter sur cette fameuse boîte aux France"
Disicipline non olympique, le 50 m brasse, qui l'est par contre sur 100 m, Laurie Le Henaff est dans cette optique de progression régulière, à la piscine de recouvrance, à Brest. Depuis dix ans, sa vie est régulée avec ses séances, qui l'ont fait progresivement arriver dans ce cercle fermé des meilleures françaises en Natation, sur le sprint brasse. Avec son entraîneur de toujours, Jonathan Parouty, maintenant au CN Brest, elle entretient la flamme, elle la maintient pour voir tout son immense investissement, être récompensé par ce premier achèvement d'un podium aux France élite.
L'article de cette série spéciale les espoirs du Pays Bigouden vous est offert par le Leclerc Pont l'Abbé:
1- Agathe Guillemot, la gazelle bigoudène (1/5)
2- Laurie Le Hénaff, la sprinteuse bigoudène des bassins (2/5)