Sur les 90 minutes du dernier 32ème finale de la coupe de Bretagne, au stade Alexandre Nédelec, le milieu défensif du Stade Paimpolais (R1), Dréo Brocard, 21 ans, a imposé le respect aux 300 spectateurs de l'ES Cranou (D1). D'ailleurs, sa sortie, peu avant la fin du match fut autant un soulagement pour les supporters de l'ES Cranou illustrant aussi une belle reconnaissance de sa performance sur le terrain. Très sportivement, il fut salué par des applaudissements unanimes et sincères des spectateurs locaux. " Je ne suis pas surpris, tous les dimanches, c'est pareil à son sujet", s'amusait Ousmane Lo El Hadji, son entraîneur. Sorti indemne du bourbier du Faou (0-0, 2-4 TAB, D1), le Stade Paimpolais a exposé, à travers cette rencontres, ses limites notamment sur un plan offensif, mais aussi une solidarité à faire face malgré l'adversité. Tout comme le capitaine, Pierre Le Guen, Dréo Brocard a crevé l'écran, avec une présence constante dans le coeur du jeu, essentiel pour tenir le duel à distance face aux feux-follets locaux, Ehouarn Maguer, Dylan Thomas.
" On était prévenu que dans le Finistère, il y'aurait un combat. Il y'a eu un combat, ils ont été bien aidés par leurs supporters et leur terrain. Ca nous a handicapés, le terrain s'est vite dégradé. Ils ont eu du mérite de s'accrocher autant", reconnaissait Dréo Brocard, après la qualification des siens à l'ES Cranou, pour les 16ème finale de la coupe de Bretagne (0-0, 2-4 TAB).
En extrême difficulté en championnat, plombé par une attaque la plus faible de la ligue de Bretagne ( 2 buts en 11 matchs en championnat), le Stade Paimpolais se débat dans l'adversité d'une saison, où il espère un signe rapide de retour de flamme. Dans ce tourbillon, Dréo Brocard apparaît en pleine lumière, comme une vraie révélation de son équipe. Au coeur de son équipe, il passe le cap dans la difficulté de la saison. A 21 ans, son avenir est grand s'il continue sur cette trajectoire rectiligne et réfléchie.
" C'est le " taf" d'un 6 de courir partout, Ca fait quatre ans que je suis arrivé au Stade Paimpolais. Je n'ai fait aucun centre de formation, j'ai joué à Pommerit, étant jeunes, avec mes collègues. Je jouais avant dans mon club formateur de Pommerit Le Merzer (R3). Je suis venu à Paimpol pour jouer deux crans au-dessus. Bruno Bourguignon, notre coach-adjoint m'a appelé pour me demander si je voulais grimper. C'est compliqué en championnat, mon objectif est de jouer le plus haut possible. C'est l'objectif de tout joueur. Si j'ai la chance d'aller jouer plus haut, bien sûr que j'irai. Mais pour l'instant, je suis bien où je suis.Il y'a un combat pour le maintien, on est dans le dur, mais il faut travailler encore plus pour faire une bonne poule retour. On est dans la charette, nous n'avons pas gagné un match"
Pour son entraîneur, à Paimpol, la surprise n'en est plus une tant il confirme à chaque sortie, un potentiel devenu une vraie évidence, éclatant encore plus dans le trou noir de son équipe. " Je suis habitué à entendre des louanges sur ce joueur. Tous les dimanches, c'est notre meilleur joueur sur le terrain. Je ne suis pas surpris. Il est régulier, constant, quelque soit le contexte et l'adversaire. Il est bien à Paimpol, il fait ses gammes, il est jeune, il ne faut pas brûler les étapes. On va l'aider pour franchir les paliers petit à petit, et quand il sera prêt, il franchira naturellement l'étape au-dessus. C'est un bosseur, il a toutes les qualités, il est sur la bonne voie, mais le plus important, est de continuer à être régulier", explique son entraîneur, Ousmane Lo El Hadji.
Encore défait lourdement par le CS Bégard, pour cette reprise d'année (0-5) sur son terrain, le Stade Paimpolais veut donner son maximum pour retrouver des couleurs, à la sortie de l'hiver. Comptant sur cet élément de devoir pour impulser le pressing, et récupérer un maximum de ballons, les Paimpolais ont un match capital, à nouveau à domicile, contre les avant-derniers, l'AS Vignoc Hédé Guipel, ce dimanche.
" J'essaie de faire ce que je peux, en donnant le maximum pour l'équipe. Je n'incrimine pas mes coéquipiers, mais nous n'avons pas la réussite qui fait qu'on peut basculer les rencontres du bon côté. Tous ces faits de jeu qui fait qu'on tend vers une victoire ou défaite à la fin des matchs. Il y'a ce brin de réussite qui nous fuit. Il va falloir le trouver. On baisse les bras trop vite, mais c'est vraiment ce manque de réussite qui nous met dedans. On joue bien, contre des bonnes équipes. Mais il nous manque ce petit but pour nous lancer dans les matchs. On n'est pas loin, mais je ne peux pas l'expliquer exactement, il nous manque ce petit truc par rapport aux autres équipes de notre groupe", conclut-il.