Depuis son succès à l'AS Lanester (1-2), le 21 novembre, le Gourin FC n'avance plus sur ce dernier trimestre, en équipe première, en R3, poule N. A y regarder de près, les Gourinois ont perdu leur faculté à régir un match, à se l'alléger. Menant quatre fois au score sur leurs cinq derniers matchs, avant de se faire rattraper, face à l'Essor Port Louis (2-2), Riantec (2-3), Bannalec (1-1) ou le CS Quéven (2-3), les joueurs de Marc Jaffré et Yann Le Poulichet n'affichent plus cette même solidité, dans toutes leurs lignes qu'en début de saison. Cette fragilité du moment a été soulignée, dans leur match au sommet, ce dimanche, face au CS Quéven. Menant deux fois au score, les Gourinois se sont fait reprendre, et pire dépassés alors qu'ils étaient en supériorité numérique. " Depuis deux mois, la défense est notre point faible. On arrive à marquer, mais nous prenons trop de buts, on est naïfs. Quand je vois nos trois buts encaissés, ce dimanche, c'est incroyable. Quéven avait beaucoup de blessés, s'est présenté diminué. Après, on a a ce qu'on mérite", précisait Yann Le Poulichet, entraîneur-joueur du Gourin FC.
Dans le dur de leur saison, Gourin FC espère retrouver cette flamme que cette équipe avait deversé sur la première partie de championnat, en étant solide dans les deux aspects du football, avec et sans la balle. Offrant des buts à l'adversaire, en illustration, le deuxième face à CS Quéven, où personne ne remonte pour contrer la frappe aux 16 mètres de Nathan Ruellou.
" Quéven mérite sa victoire, aujourd'hui. J'avais dit aux garçons, à la mi-temps, que nous n'en faisions pas assez. Dans ce genre de matchs, en haut de tableau, il ne faut pas être à 100%, mais à 120%. En deuxième mi-temps, ça sentait qu'on allait le payer cash. Ce match nous donne que des regrets, mais en même temps, ça situe peut-être notre niveau. On est dans le dur, ça fait deux mois que nous n'avons pas gagné. On a ce qu'on mérite encore une fois. Il y'a un manque d'investissement, à l'entraînement. Après, quand tu joues le maintien, il n'y a pas de soucis. On s'est tous dit en début de saison, que nous voulions jouer la montée. Après, le faire, c'est une autre chose, par contre, il faut s'en donner les moyens. On ne peut pas viser la montée quand on fait des prestations de ce genre. Quand on fait le bilan, nous n'avons pas gagné un seul match contre les trois premiers. Nous n'arrivons pas à enchaîner face au quator de tête", avoue avec franchise Yann Le Poulichet.
Gourin a été dans le vrai sur les trois premiers mois de la saison, il lui faut maintenant retrouver ce fil conducteur pour regagner en maîtrise et solidité. Les joueurs sont de qualité, mais face à Quéven, ça reste trop éparpillé et épisodique pour marquer l'adversaire dans la continuité d'un match. Sur des temps de conservations, des relances basses et propres, des fulgurances offensives, l'apparence peut être sauvée, mais Quéven a appuyé là où ça faisait mal, depuis un moment. Des joueurs esseulés dans des zones clés, après un marquage désserré et loin du porteur, Quéven a été à l'affût de ces manques locaux du moment. Malgré tout, Gourin présente une qualité à ne pas enlever, cette capacité à marquer et faire mal à l'équipe en face. Les deux buts, dans leur exécution, ont mis en exergue, cette propension locale, à mettre une vitesse difficilement contrôlable à ce niveau.
" Chaque joueur doit son mea culpa, savoir ce qui a été, et n'a pas été. On est capable de le faire, le temps le dira. Nous avons pris un coup sur la tête. Je ne suis pas le genre de personne à lâcher. Dans notre situation, il faut regagner rapidement, contre Kervignac, dans 15 jours. Si on repart sur une série positive, on ne sait jamais. La défense a été notre point fort en début de saison, il faut retrouver cette assise qui nous fait défaut. On va travailler à l'entraînement. On est tous des bons gars, mais dans le football, les gentils ne gagnent pas. C'est bien beau de se dire, on joue la montée, mais après, ça s'assume. Il faut s'entraîner, il faut montrer des choses sur le terrain, ça ne va pas venir du jour au lendemain comme ça. Nous avons fait un très bon début de saison, en étant performant en septembre, octobre, novembre. Dans une saison, dans toutes les équipes, il y'a toujours un moment où tu es moins bien, mais ça doit durer le moins de temps possible pour pouvoir prétendre à quelque chose en fin de saison. On manque d'agressivité, on doit mettre plus de rythme dans nos passes, accélérer les transmissions. On doit gommer ses déchets techniques, sur des choses simples"
Le constat a le mérite de la franchise sur les failles actuelles de cette équipe des Canaris. Le championnat est encore long. La chance de Gourin est d'avoir un groupe homogène, où à l'exception de Gestel, tout le monde peut battre tout le monde. Le leader, Riantec a déjà chuté trois fois en 12 matchs, tout comme Gourin, à quatre points de la première place. Dans un questionnement intérieur, les meilleures réponses seront apportées sur le terrain, il reste heureusement du temps pour corriger et retrouver l'allant de ce début de saison. Cette équipe en est capable, le groupe a de la réserve, comme le souligne l'équipe réserve de Pierre Le Dour et Damien Le Noir, qui joue aussi la montée en D2, poule E. Maintenant, Gourin travaille pour retrouver cette confiance perdue, que cette formation avait accumulé par un excellent début de saison.