Le baromètre vert et jaune, Valentin Noël, 27 ans, arrive dans l'âge parfait, pour s'assumer en rouage principal de son équipe. Pas véritablement meneur de jeu, au sens propre, car son volume de courses élargit sa partition de simple relais offensif, pour lui donner une envergure supplémentaire, dans l'accomplissement défensif. Le choix réfléchi de son entraîneur, Jean-Pierre Guillou, de le mettre en capitaine, est aussi symbolique et significatif de cette transformation visible du jeu varzécois, exit le fighting-spirit à l'Anglaise, pour se mouvoir maintenant, par une recherche élaborée de la victoire par le jeu en mouvement, à l'aise aussi dans les transitions rapides. Groupe de copains, ça se voit sur le terrain, avec une distribution claire des rôles de chacun. Associé à Tommy Briand, le guerrier de Creach Veil, il le complète bien en apportant une touche technique, une élégance avec la balle, qui en fait toute sa dangerosité pour l'adversaire, car il réfléchit vite et possède cette vision périphérique instantanée du vrai bon joueur. Selon ses termes, il s'éclate dans cette vague montante varzécoise, qui est passé d'une équipe moyenne, voir limite en D1 ( il y'a quelques années, le match nul à Névez avait sauvé la mise d'une relégation en D2), à une autre aux portes de la R3, avec un vrai fonds de jeu et une recherche de la victoire par une qualité de foot.
Légende: Remonté les ballons, être au coeur du jeu, Valentin Noël réalise une saison de haut-vol avec l'US Saint-Evarzec, 2ème de son championnat, en D1, poule B. |
" On réalise une très bonne saison, nous avons été sur la lancée de notre année précédente, idéalement démarré avec quatre victoires de suite en championnat. Nous sommes une équipe déjà jeune, on est une bande de copains, quasiment tous de Saint-Evarzec. On se voit aussi en dehors du foot. Ca se ressent sur le terrain, toute cette envie de faire quelque chose de bien. On prend match après match. On essaie effectivement, de jouer. Malgré le terrain compliqué, comparé aux dernières saisons, où nous étions plus dans un schéma différent. La réputation de " Sainté", c'est de balancer devant et de courir. On a changé pour repartir plus court derrière et faire vivre plus le ballon", tend à souligner Valentin Noël.
Fabien Le Saux, Adrien Quéméré, Gautier Bellon, Mattis Pensart... la patte de l'US Concarneau est aussi prégnante, dans le jeu varzécois, qui associe cette faculté de bien jouer, avec une grinta locale, qui fait aussi partie des gênes de cette commune du Pays Fouesnantais. " On est plusieurs à être revenu au club, à peu près en même temps. On pousse aussi les jeunes à se montrer et leur partager notre expérience. Personnellement, je suis passé par l'US Concarneau, en U17, U19 et DH. Je suis parti de Concarneau, à 22 ans. J'ai fait toutes mes classes à l'US Saint-Evarzec, à l'école de football, avant de partir sur Concarneau à 13 ans. Avant de revenir à Saint-Evarzec, j'ai fait un crochet deux ans par le FC Odet. Tommy ( Briand), Sylvain ( Tanneau) m'ont recontacté avec Adrien Quéméré, Fabien Le Saux, Fabien Perenou, pour rejoindre l'équipe. Pour l'ambiance, mais ça ne fait pas tout, il y'a le sérieux aussi. On le voit sur les séances d'entraînement, un mercredi, on est facilement 25/27 joueurs. Ca signifie que les joueurs sont motivés et demandeurs, en A, B et C. Nous avons un bon état d'esprit. Tout le monde la joue collectif"
Ambitieux tout en choyant leur bonhommie interne, l'US Saint-Evarzec a souvent été un club, où ça vivait bien, où la bonne ambiance était naturellement installée, mais de fil en aiguille, avec une qualité et attachement du club dans le bureau et sur le terrain, l'USSE y a amené une exigence de bâtir quelque chose de solide et cohérant aussi sur le terrain, en faisant revenir les meilleurs joueurs de la commune: Tanguy Le Roy, Gautier Bellon, Fabien Le Saux...
" Si je n'avais pas senti une ambition sportive à l'USSE, je serai sans doute revenu, mais nécessairement à 25 ans, mais plus tard. Le fait d'instaurer du jeu, de faire quelques joueurs qui sont issus de sérail, ça donne un challenge. Je suis une personne qui aime relever les challenges, sur le plan pro comme perso, via le foot. C'était une opportunité à saisir. Depuis trois ans que je suis revenu, je vois que le club a évolué dans le bon sens. Le début de saison, la montée en R3 n'était pas une finalité en soi, on ne s'est jamais pris la tête avec ça, comme je le disais, on est plus dans une logique match après match. C'est le jeu qui dictera nos ambitions, il faut qu'on joue, qu'on marque tout en jouant et en défendant solide", assure Valentin Noël.
Polyvalent, avouant maintenant sa préférence, pour ce rôle de courroie de milieu de terrain, Valentin Noël a pris une sacrée épaisseur dans la tenue de son équipe. Patron, leader technique, il en devient un des tous meilleurs joueurs de ce niveau, et réalise une saison complète. " Avant, en jeunes, j'étais plutôt ailier, voir neuf, aussi dans mes premières années senior. Je suis passé maintenant plus dans un rôle de relayeur. Sincèrement, cette saison, je m'éclate, je cours partout, j'aide l'équipe défensivement et offensivement. Je suis à 12 buts et quelques uns aussi en coupe, et plusieurs passes décisives. En senior, je réalise l'année la plus complète, celle où je prends le plus de plaisir. Il y'a plus d'expérience et de maturité dans cette équipe. Dans le jeu, ça se ressent, dans le vestiaire, aussi", conclut-il.