Quelque chose est-il né de l'empoigne nancéenne? Face au dauphin de la Pro B, à l'extérieur, les Béliers de Kemper ont fait naître un esprit de rebellion collectif, face à cette adversité du moment. Même revenus avec la défaite, celle-ci apparaissait secondaire, mise en arrière-plan, par rapport à l'attitude générale (78-67). Ce match déclic, Quimper l'attendait tellement, ces prémices, annonciateur, d'une transformation globale de l'équipe. Face à Chalon/Saône, ce mardi soir, la confirmation était bien réelle. Ce Quimper avait réalisé sa métamorphose, et entre nous, le public aussi. Groggy face à Antibes, il semblait être transfiguré également, par un vacarme sonore, dès le début des hostilités. Sur une intensité jamais vue en 2022, en tout cas, les Béliers de Kemper ont offert une prestation de haute volée, face à un très bel adversaire, qui a été un des meilleurs aperçus, à Michel Gloaguen. Ce combat, de la première à la dernière seconde de la première mi-temps, a versé dans l'excellent, mais aussi dans un duel en haute altitude (43-42, 20'). Dans une deuxième de toute beauté, également, Quimper a jeté toutes ses forces ( et même plus), pour offrir leur meilleur match de l'année. Au prix d'une intensité rare, les Béliers de Kemper remportent plus qu'une victoire, ce soir, mais une communion retrouvée avec leur public Michel Gloaguen (92-86).
La soirée s'annonçait belle! Elle l'a été, dans le versent meilleur des Béliers de Kemper. Au diapason d'une salle Michel Gloaguen, dans un même élan que ses joueurs, la partition est montée de quelques tonalités, à l'entrée en matière des deux équipes. Vite fait, la compréhension d'une réelle qualité en opposition, cette équipe bourguignonne valait son podium de la Pro B. Complet, collectif, difficile à lire dans ses lignes de passes, les visiteurs appuyaient sur leurs forces (9-18, 6').
Mais Quimper était en acier forgé, sur ce début de rencontres, fini ce collectif de porcelaine, regretté face à Antibes, pour faire place à des joueurs qui avaient faim, sur le parquet. Le rebond symbolique et rageur de Quentin Ruel, chippé offensivement, sur la tête des Chalonnais, en disait long sur l'agressivité retrouvée des locaux (19-21, 8').
Les 1586 spectateurs appréciaient ce spectacle complet. L'ardeur quimpéroise ne faiblissait pas, au contraire, elle avait même tendance à aller à hauteur des adversaires. Digué Diawara fondait l'avance visiteuse à un point (38-39, 17'), donnant un finish aux Béliers de Kemper, qui symboliquement, repassaient devant à la pause (43-42, 20')
La pause n'altérait pas la dynamique de ce match. Les 1586 spectateurs avaient assisté à un spectacle complet des deux côtés. Le robinet coulait moins en attaque, après un feu d'artifice en première, mais les défenses avaient leur part de responsabilités. Même si Chalon cherchait à impacter les Béliers de Kemper, dans cette reprise des hostilités, les Quimpérois étaient dans un bon jour et ne se laissait pas courir. Le dunk de Baptiste Vautier donnait de l'énergie, comme son apport dans la raquette, mais en face, c'était fort, très fort, même comme le capitaine, Antoine Eito, en trois points, à reculons, et avec pression adverse ( 55-62, 38'). Jusqu'au dernier souffle de ce troisième acte, avec un tir extérieur fluide de Paul-Lou Duwiquet, les Béliers de Kemper jouaient cette équipe les yeux dans les yeux (58-64, 30').
Ce dernier round ( car ça apparentait des deux côtés, à ce genre d'assaut), devait être le bouquet final de cette symphonie locale. Qui allait craquer, dans ce match de haut de tableau ( sur le parquet)? Chalon musclait son jeu, encore plus (63-71), 32'). En tout cas, quelque soit l'issue finale, ces Béliers avaient été en or, ce mardi soir. Et la folie s'empara de la salle, dans une fin de match, où Chalon n'avait pas seulement cinq joueurs en face, mais tout l'appui d'une salle derrière.
La délicatesse de Ryan Reid, en position de meneur, pour glisser à Lien Philip, démarqué à son poste originel (69-71, 36'). En face, Chalon restait de glace, répondant presque mécaniquement et efficacement, par Rolands Freimanis (69-74, 36'). Grandiose! Digue Diawara faisait flamber la marque, côté quimpérois (81-79), encore effacé de suite (81-82, 39'). Mais il était dit que Quimper irait chercher un succès, ce mardi soir. Enorme, ils l'ont été, cette victoire bonus sur leur tableau de marque, a été le sceau d'une grande performance. Le maintien en Pro B ne peut pas leur échapper avec cette qualité et intensité (92-86, 40').
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