Cydric Jahier, le match d'une vie, à Doha pour la finale France - Argentine
Cloué à la maison à Bénodet, la semaine de la finale, Cydric Jahier, le coach de l'US Fouesnant, a cette lumière devenue une obsession dans sa tête, ce jeudi matin. Surfer sur le net, et acheter un billet pour la finale de la coupe du monde, à Doha, trois jours après. Vainqueur du Maroc, la veille, certain de jouer face à l'Argentine, avec le dernier match de Léo Messi, sous le maillot de l'Albiceleste, ce refrain est maintenant constant. Tellement qu'une fenêtre de tirs se présente, après plusieurs heures de recherche. L'agence de communication MyComm de William Loko, le frère de Patrice, gère un package " all inclusive", pour la finale à Doha, au Qatar. Mais là, encore, les démarches sont lourdes, avec la validation d'une Hayya Card, avec tout un tas de papiers administratifs, à délivrer pour pouvoir rentrer dans le territoire qatari. Arrivé à ses fins, le jeudi soir, parti de Bénodet, le samedi midi, direction Paris, pour retrouver son beau-père, parti de Nancy, Cydric Jahier embarque sans le savoir dans le match d'une vie, celui qui égalera, voir dépassera dans son scénario le France - Allemagne (RFA) de 1982. Devant prendre un vol à 22h, à Roissy Charles de Gaulle, sept heures de vol sec, arrivée à Doha, à 8h, pour rejoindre l'hôtel des joueurs croates, qui fait office également de camp pour les supporters Bleus, estimés à 6.000 sur un stade de 88.000 spectateurs.
Légende: Entraîneur de l'US Fouesnant, Cydric Jahier ( à gauche) a vécu un moment incroyable, ce dimanche, en assistant à Doha, à la finale France - Argentine. Crédit photo: Cydric Jahier
Arrivé à 15h, à trois heures de la finale ( heure locale), dans ce hall d'hôtel, direction le Stade maintenant pour l'évènement planétaire. Excellemment bien placé en tribunes, juste en-dessus de Raymond Domenech, Philippe Bergeroo, Jamel Debouzze, ou en-dessous du plateau de Be In Sports avec Teddy Riner, Omar Da Fonseca, Marcel Desailly, ce match pour 25 millions de Français derrière leur écran restera gravé à vie alors pour quelqu'un qui était dans le stade, n'en parlons même pas. L'entraîneur de l'US Fouesnant, et ex-coach du Plonéour FC a vécu un moment hors du temps.
" Comme je travaille à fond tous les étés, en tant que gérant d'un camping, une coupe du monde en plein hiver était parfait, de mon côté. C'est le match d'une vie. Le jeudi matin, dès que j'ai senti une fenêtre de tir, je ne me suis plus posé de questions. Il fallait Bac +7 pour remplir toutes les formalités d'usage, mais ce France - Argentine, je ne pouvais pas le rater. Merci à l'agence My Comm, aussi qui a tout organisé et planifié. Il faut le vivre ce match, être dans le stade, ça n'avait pas de prix. J'ai vécu un moment exceptionnel, l'évènement d'une vie dans ma passion du football. Les Argentins étaient au moins 65.000/70.000 dans le stade. On a été amorphe, pendant 70/75 minutes, avant que ce match touche à l'irrationnel. C'était un match de boxe. Le tournant? Quand on revient à 2-2, il fallait mettre le 3ème à ce moment entre la 81ème et les prolongations, car on sentait les Argentins KO, comme un boxeur sonné après avoir reçu un double coup", mentionne Cydric Jahier.
Même sans la coupe pour la France, ni la 3ème étoile, ce match se place pour beaucoup, en plus belle finale de la coupe du monde, dans son scénario et ses palpitations. Chacun d'entre nous se souviendra jusqu'au bout de sa vie, où il était ce dimanche 18 décembre. " En plus, le Qatar célébrait sa fête nationale, ce jour-là, les joueurs Argentins ont même défilé, au beau milieu de la ville, dans un bus avec la coupe du monde", remarque Cydric Jahier.
Assistant sans le savoir à un match d'anthologie, Cydric Jahier est revenu sur Paris, le lundi à 13h, avec un vol retour retardé de 3h30 pour un départ à 5h, et une arrivée sur Bénodet, ce lundi soir, il a vécu un moment iréel, avec toujours une impression de l'instantané et du rush constant, du départ à l'arrivée, mais cette journée du jeudi matin, passé devant son "ordi" à pianoter et chercher la " fenêtre de tir", comme il l'appelle, lui a fait vivre un moment privilégié absolu. Parmi les 88.000 spectateurs du stade de Lusail, au vu de la finale, il y'avait 6 milliards d'êtres humains qui auraient aimé être à sa place, et à celle de son beau-père, pour assister à ce match d'une vie.