A le voir batailler au milieu de terrain, se coller à la défense, quand il faut reserrer l'engrenage dans l'axe, à casser les actions adverses, dans sa zone médiane, Gwenvaël Jugant, 34 ans, originaire de Plouray ( une vraie source de football, avec Yann Le Poulichet ou Christophe Nicolas), a trouvé au Gourin FC, son club de coeur, au final, dans sa carrière senior. Celui où il se sent naturellement bien, même si la contrainte de la route est sans doute légitimement plus forte, à son âge qu'en milieu de vingtaine, quand il revenait de la Sarthe tous les dimanches, pour porter le maillot des Canaris du Centre-Bretagne, en 2014/2015. Bon en défense centrale, son repositionnement en milieu récupérateur, a été un bienfait pour cette équipe gourinoise, qui a trouvé son leader naturel sur le terrain. Celui qui montre l'exemple, jamais un geste de frustration, ni une réprimande à ses coéquipiers quand la balle n'arrive pas dans les pieds ou l'espace voulu, ni de geste de contrariété quand l'équipe subit. Il en est le capitaine, le repère fixe, celui choisi par l'entraîneur, Yann Le Poulichet, pour être son relais. Extrêmement régulier, dans ses performances, il est un joueur sur qui on peut compter, fidèle en amitié, et fidèle aussi au long cours à un club. Un peu à la Saint-Exupéry, à la première accroche du Petit Prince, dessine-moi un mouton, reformulé en dessine-moi un capitaine, le portrait-type de Gwen Jugant pourrait être le parfait exemple tant il incarne cette fonction symbolique d'une équipe, mais ô combien ancré dans le football amateur et symptomatique du visage d'une équipe.
Légende: Capitaine de cette équipe de Gourin FC, dauphin dans la poule L de R3, Gwenvaël Jugant caractérise cette formation qui se définit en cette année, d'abord par un collectif, ce qui n'était pas forcément le cas, l'an dernier.
" C'est une victoire importante face à Trégunc, même si au vu de la première mi-temps, on doit gagner 3-0. On a eu beaucoup dans ce match, mais au final, nous jouons avec le feu en fin de match. Aussi bien en fin de match, sur le coup-franc, on peut se faire égaliser. A 1-0, les efforts ne sont pas les mêmes qu'à 3-0. Depuis le début de saison, nous avons perdu beaucoup de points sur ce défaut-là, on n'est pas tueurs. C'est notre défaut parce que défensivement, on est la meilleure défensue du groupe, on ne concède pas énormément d'occasions, on est bien compact. Il reste quatre matchs maintenant, un déplacement à Plouay, on reçoit Bannalec, quatre finales.", retient Gwenvaël Jugant, le capitaine gourinois.
Au coude à coude, au sprint final, le Gourin FC n'est qu'à un point de la première place, une poule dominée pour l'instant d'une unité par les promus de Guidel, mais avec le CS Quéven, qui reste à l'affût pour une montée en R2. Bénéficiant de joueurs d'expérience, comme Yann Le Poulichet, Pierre-Yves Hémon, ou Gwenvaël Jugant, des joueurs qui connaissent parfaitement le football, et savent déculpler une motivation au groupe, pour tout donner sur les derniers matchs.
" Nous faisons une meilleure saison que l'an dernier. On est plus régulier également, mais on pêche devant le but. Si nous avions mis toutes nos occasions, on ne serait pas là au classement. La saison est à l'image de notre match contre Trégunc. C'est le très bon résumé. La chance qu'on a, par rapport à ce défaut récurrent, est qu'on est bien physiquement. Heureusement qu'on tient le match entier, parce qu'une équipe mal préparée, ça finit par lâcher, avec des joueurs comme Fabio Lancien ( capitaine) ou Hyacinthe ( Ebomé Armand) en face, ça remuait devant"
Plouay, Bannalec, Guidel, Quéven seront les dernières étapes de la saison. Quatre matchs pour se construire un souvenir à vie, pour tous les joueurs, Gourin en est capable, son jeu est suffisamment flexible pour s'adapter partout, avec des joueurs intelligents et collectifs.
" On va prendre match par match déjà. Se concentrer sur Plouay, avant de voir plus loin. C'est ma deuxième saison maintenant depuis mon retour au club de l'AS Plobannalec-Lesconil. J'arrive à 34 ans maintenant. Ca serait bien de finir sur une bonne note la saison. On verra après pour la saison prochaine. J'habite dans le Pays Bigouden, ça me fait une heure aller, une heure retour. Ca tire, mais j'aime ce club. Je fais un entraînement, le vendredi, et en accord avec le groupe, je saute l'entraînement du mercredi. Si je ne suis pas bien, je vais courir. On est tous solidaires. L'an dernier, on a eu aussi le fait d'avoir acquis notre maintien de bonne heure, et après, ça avait lâché".
Attaché à ce club de Gourin, à sa bande d'amis également, le stade Emile Le Gall est un bastion très chaleureux, où se mélangent un esprit de famille et un côté compétiteur, également, approuvé depuis des années. " Cette année, nous avons plus de joueurs qui ont le niveau également de la R3. Ca amène plus de la concurrence, et fatalement, celle-ci amène plus de résultats également. Nous avons un groupe de 18/20 joueurs pour la R3. Il y'a du potentiel, et des jeunes aussi, c'est l'aspect le plus important. Avant de partir dans la Sarthe ( La Suze, DH), j'avais déjà effectué deux saisons à Gourin, une année, le maintien et une autre, en ratant de peu la DSR, avec Plozévet et le FOLCLO Lorient. Je me rappelle cette saison, parce que je pars dans la Sarthe, en février, pour raisons professionnelles, et je fais la route La Suze - Gourin, pour le match du dimanche. Quatre heures aller, quatre heures retour, pour être avec le groupe. Je l'ai fait pendant six mois, à côté, une heure, c'est rien (rires)", conclut Gwenvaël Jugant.