Le Sporting Club de Lannilis fête son retour en ligue. Ce bastion historique des Abers remet la tête au-dessus de la surface, après cette accession tellement symbolique, en ligue. Anciennement amarré à la DSR, le plus haut-niveau régional, la nouvelle génération blanche et rouge avait forcément le poids du passé sur les épaules, même si la plupart des joueurs de l'effectif actuel n'était pas né du temps de la splendeur lannilisienne. Invaincu sur la saison (15 victoires, 7 matchs nul), dans un groupe solide en D1, poule B, Lannilis a réalisé une saison exceptionnelle pour se dépêtrer de la nasse de ce district. Artisan de cette remontée, joueur, entraîneur, Jean-Christophe Balcon encadre cette équipe première depuis huit saisons maintenant. Cette montée, elle est aussi pour lui, qui l'a rêvée, idéalisée jusqu'à ce que les joueurs ne le comblent au-delà de ses espérances, suite à ce parcours parfait. Déjà, la finale de la coupe du Finistère, disputée, l'an dernier, face à la GSY Bourg-Blanc, devant un public étonnant, estimé à .... 1.000 spectateurs, à Kergroas, avait fait naître une promesse malgré la largesse de la défaite (0-6). A force de faire tomber des têtes d'équipes de ligue en coupe, Lannilis a fini par jouer avec eux, dès la saison prochaine 2023/2024.
Légende: Grand artisan de cette remontée, l'entraîneur immuable de ce groupe, Jean-Christophe Balcon et le SC Lannilis retrouvent le bonheur de la ligue, l'an prochain.
" Le groupe est super. Il y'a des joueurs de qualité. Certains joueurs, je les ai eu à leur 17/18 ans, à les intégrer dans l'équipe. Ca fait huit ans qu'ils sont avec moi, ils arrivent maintenant à maturité à 25/26 ans. C'est un groupe un peu plus mûr, ça se voit dans la gestion des matchs, dans la gestion d'une saison. Content de notre saison, ma deuxième saison en R3, l'équipe avait fini 3ème et un 5ème tour de la coupe de France. Après cette saison, on était de suite tombé en district. On n'arrivait pas à ressortir de ce groupe de D1. Cinq ans qu'on courait après, barré par l'équipe C de Plouzané ( en inversant leur équipe B et C), Milizac B, on a changé de groupe. On était beaucoup de prétendants en R3, au départ. On a fait une saison sérieuse, sans trous. Notre dernière défaite, on n'a été défait que trois fois, en coupe, par l'AG Plouvorn (R1, 2ème tour de la coupe de France), par l'US Squiffiec Trégonneau (D1, 32ème finale coupe de Bretagne) et par le Quimper Kerfeunteun FC B en quart de finale de la coupe du conseil", commente Jean-Christophe Balcon.
Cette terre qui a vu naître des gros succès d'entreprises et d'entrepreneurs, partis de zéro, pour s'ouvrir maintenant sur une bonne partie de la France, comme Tanguy Matériaux ou Trécobat, c'est une terre de patience, d'hardiesse, qui se fixe un objectif dans la "caboche" et s'y tienne coûte que coûte.
A l'image du Sporting, qui a buté quatre fois de suite, sur cette marche de la ligue, s'obstinant à vouloir y aller, et finalement justement récompensés en cette année, les Julien Pretet, Hugo Chapel, Nolan Scher ( meilleur buteur du groupe, avec 16 réalisations), Sylvain Donou, Hugo Inquel, Quentin Menoret.... découvriront le niveau ligue.
Armé d'une invincibilité en district, et d'une confiance qui rejaillira automatiquement dans leur début de saison. Assez similaire finalement à l'esprit de l'ES Cranou, l'an dernier (4ème pour sa première année en R3) où il y'avait vraiment cette bande de potes, cette unité collective au service d'une envie commune.
" Ce groupe-là est capable de tenir en R3. Après, il y'a quelques secteurs perfectibles. On a fait jouer plus de 27 joueurs avec l'équipe première. Il y'a un onze qui s'est dégagé. Notre B est en D2, elle fait une saison très correcte dans un groupe très dur. Quand on voit d'autres groupes, des équipes maintenues à 15 points, nous devons aller chercher le double pour l'être aussi. C'est le football. On a eu la chance d'avoir des infrastructures de qualité, avec l'arrivée d'un terrain synthétique, depuis trois ans, au complexe de Mézéozen, ils ont changé un terrain en herbe en synthétique. On a commencé à aller dessus depuis le Covid, ça fait deux ans qu'on l'exploite. Ca nous a changé radicalement notre saison aussi. On n'est plus dépendant des conditions météos, il y'a aussi plus de joueurs à l'entraînement. J'ai fait des saisons avec quatre/cinq mecs à l'entraînement parce qu'il pleuvait abondemment. Là maintenant, il pleut, il vente, il y'a 25 à l'entraînement.", renchérit Jean-Christophe Balcon.
Très attaché à ses couleurs immuables rouges et blanches le SC Lannilis retrouvera son vrai niveau, la ligue, où cette équipe qui cherche à jouer au football, trouvera plus de facilités en R3 paradoxalement qu'en D1. " Lannilis, c'est mon club. Huit ans, c'est un cycle long comme entraîneur, mais ce club, je suis là depuis tout petit. J'essaie d'améliorer l'équipe de deux/trois nouveaux joueurs tous les ans, sortir des joueurs des 18, leur donner la chance en équipe première senior. Pour un entraîneur, pour durer, il faut garder cette flamme nouvelle, de ne pas avoir la routine du même groupe de joueurs. C'est un vrai plaisir pour moi de les encadrer et de les voir progresser sur la durée", conclut Jean-Christophe Balcon.