Sullivan Le Noc, le porte-bonheur des Paotred Dispount
Le 11 mai 2021, les Paotred Dispount annonçaient leur première recrue de l'intersaison, sur les réseaux sociaux, un ailier de l'EA Scaër, évoluant un cran sportivement en-dessous, Sullivan Le Noc, 24 ans. Trois mois après, sur un simple match amical, à Elliant, au stade Keryannic, ce petit diable de Tasmanie avait dévasté tout le flanc droit de l'US Trégunc, pourtant une division au-dessus en National 3 sur cette saison 2021/2022. Couvé au chaud, sur le banc par Mikaël Caoudal, sur la première demi-heure, son entrée en jeu, vers la 30ème minute, sur le terrain avait crée une sacrée pagaille dans la défense tréguncoise, qui avait pris feu pendant une heure sur cette zone de jeu. Tellement stupéfiant, qu'un spectateur s'était spontanément levé des tribunes, à la fin du match et avait été trouvé, sur le terrain, le Scaërois entouré par son cercle d'amis, en lui déclarant sa flamme sportive " Ca fait longtemps que je suis le football amateur, et ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu un joueur comme toi". Ca venait du coeur! Mais qu'est ce que je le comprenais ce spectateur elliantais, parce que j'avais ressenti à titre personnel, la même foudre, quand j'avais vu pour la première fois ce joueur, remonter la balle de sa moitié de terrain, dribbler en vitesse et dextérité six joueurs du Plougastel FC, pour la mettre petit filet d'Antoine Dagorn, dans un quart de finale de la coupe du Finistère, trois ans plus tôt (2-3, ap). Je m'étais crû un instant télétransporter au Camp Nou, voir un autre lutin argentin, mais non, quand j'ai réouvert les yeux, j'étais bien à Pierre Salaun, ce jour-là. Ce dimanche, face à l'EA Saint-Renan (R1), au 7ème tour de la coupe de France, Sullivan Le Noc, 26 ans, a été une nouvelle fois, l'étincelle gabéricoise, celle qui s'est allumée pour donner un tremplin aux Paotred Dispount, vers le 8ème tour de la coupe de France (3-1). C'est bien simple, depuis qu'il est arrivé à Lestonan, les Paotred Dispount ont toujours atteint le 8ème tour de la coupe de France.
Légende: Le Scaërois, Sullivan Le Noc, a encore fait des merveilles, sur son côté droit, face à l'EA Saint-Renan, ce dimanche, au 7ème tour de la coupe de France.
Le deuxième but face à l'EA Saint-Renan a été un brin de chance, battant Jonathan Thiébault, le portier renanais, sous son flanc, avec une balle touchée mais pas suffisamment ralentie, mais le premier de Sullivan Le Noc, au quart d'heure, a été magnifique. Tout y était de l'ouverture de Jocelyn Laurent, dans une diagonale, comme une attaque d'un fou aux échecs, Sullivan Le Noc a été le seul sur ce timing de connexion, seul face au gardien, retardant au maximum l'exécution, pour prendre la meilleure information, et finalement, la lever car c'est là que l'espace devient le plus grand.
Auteur de deux buts, cette saison, hormis le match fleuve face aux MS Tréogat au 3ème tour (0-8), il n'avait pas encore inscrit de doublé avant l'EA Saint-Renan, ce dimanche. " Nous savions au départ de ce match, que si nous franchissions ce tour, nous serions la seule équipe du Finistère encore en lice en coupe de France. C'est vrai que trois fois d'affilée, au 8ème tour, c'est énorme comme performance. Notre prochain tour se jouera en Normandie, on considère ce match comme notre finale, pour aller en 32ème finale. Notre coach, Mikaël Caoudal, nous repète qu'une coupe de France, tu la réussis quand tu bats une équipe au-dessus. Dieppe, c'est un déplacement de même niveau, mais ils sont leaders de leur poule en National 3. Là-bas, ça sera notre rendez-vous pour une qualification aux 32ème finale qui serait magnifique pour le club. Ca sera un peu le même contexte que Vitré, l'an dernier, où nous n'étions pas favoris. Il faudra bien appréhender le contexte car on ne le connaîtra pas, on arrivera dans un stade qu'on découvrira, un coontexte qu'on ne maîtrisera pas et un adversaire aussi inconnu pour nous. On va s'arracher sur les 90 minutes de ce 8ème tour", souligne Sullivan Le Noc, double buteur face à l'EA Saint-Renan.
Face à une équipe renanaise, qui est à l'aise dans un style de jeu alerte et avec du rythme, l'entame des Paotred Dispount a été déterminante. Soulevant un gros rythme d'entrée de jeu, sans avoir cette position attentiste, qui avait la marque de fabrique de sa victoire face au FC Ploemeeur, dans un contexte similaire ( N3/R1 à domicile), les Gabéricois ont réussi à mettre en forme cette bonne entrée, par un but qui a tout déclenché, au niveau confiance et validé cette option de jeu.
" Mes buts face à Saint-Renan? Le premier, c'est Jocelyn ( Laurent), qui me la transmet de son côté opposé, sa passe traverse la défense, je fais une feinte avant de lober le gardien. A vrai dire, je veux l'enrouler de suite, mais comme je vois qu'il plonge, je préfère la mettre au-dessus de lui. Mon deuxième, je frappe, et je la vois y aller au ralenti, le gardien est masqué pour moi, au départ de la frappe, c'est pour ça qu'elle passe sous son bras. Ce 2-0 avant la mi-temps nous a vraiment fait du bien parce que Saint-Renan jouait très bien à ce moment du match. Dans les vestiaires, le mot d'ordre, c'était de ne pas relâcher, il n'y avait rien de fait, il suffisait d'un but de Saint-Renan pour relancer la partie complètement. Ils ont marqué, mais après, nous avons été solides, on n'a pas lâché, on a continué à pousser. Le 3ème vient au bon moment. Quand on encaisse le 2-1, à la 70ème minute, on ne recule pas. Nous avons eu la bonne attitude pour moi, il fallait continuer à avancer, à se montrer conquérant, comme on l'avait été depuis le début de la partie"
Ces trois glorieuses des Paotred Dispount (2021/2022/2023) de pousser une nouvelle fois la porte du 8ème tour est une performance exceptionnelle pour un club qui n'avait pas atteint un ... 7ème tour, dans ses 108 ans d'historique précédent ( pour leur décharge, la coupe de France n'exisitait pas sur leurs cinq premières années de création de 1913 à 1918).
" Trois fois d'affilée pour le club, c'est un moment exceptionnel. Pour notre génération, il n'y a qu'en coupe de France qu'on peut vivre des émotions comme ça. Par rapport à un match de championnat? Non, vraiment, ça n'a rien à voir du tout. Comme disait le coach, aujourd'hui, vous n'avez que 90 minutes, vous n'aurez pas un match retour. La coupe de France, c'est des émotions particulières, voilà, c'est pour ça qu'on adore cette compétition. L'entame? On nous avait dit que Saint-Renan aimait bien les 15 premières minutes dans leurs matchs pour presser beaucoup leurs premiers adversaires de la saison. Si nous n'avions pas eu cette attitude, ils nous auraient bousculés. Connaissant leur force, sur ces premiers quart d'heure, on a voulu les surprendre et attaquer très fort ce match, ça a payé", conclut Sullivan Le Noc.