Marc et Jacques Strunc, les vire-court de l'AS Plomelin
Vire-Court, passage exigü, étroit, extrêmement difficile et tortueux pour la navigation, entre la mer et la rivière. Se calant évidemment sur la toponymie de ce lieu buccolique, emblématique de la commune de Plomelin, avec son moulin (restauré) de Rossulien et sa cale, l'AS Plomelin a aussi ces méandres cachées, la trappe des frères Strunc, Marc, l'aîné, 20 ans et Jacques, le cadet, 17 ans. L'adversaire croyant se débarrasser de haute lutte de l'un trouvera inévitablement l'autre sur sa route. Issu d'une famille de grands sportifs, aux racines nordistes, le père, Nicolas a été une des idoles sportives locales, indéracinable de l'âge d'or Cousin, à l'Ujap Quimper, la tante, Isabelle, joueuse professsionnelle en Ligue A féminine ( féminine) et une mère, Marlène, aussi baskettteuse et sportive, la voie était toute tracée vers la balle orange et les parquets, pour les enfants. Oui, mais voilà Marc et Jacques ont trouvé leur épanouissement et passion sportive dans le football, cimentée à l'AS Plomelin. " Non, jamais le basket, On est resté avec les copains au foot, à Plomelin, des U6 aux seniors", répondent-ils en coeur.
Légende: Jacques et Marc Strunc, 17 et 20 ans, symbole de ce renouveau de l'AS Plomelin, d'une saison de reconstruction en D1 à leader d'une poule relevée en D1, poule E.
Promu capitaine, suite au départ d'Ambroise Devisme ( voyage à l'étranger), Marc Strunc a aussi été promu sur le terrain une ligne plus haut, sur un poste de milieu récupérateur, car Mathieu Séhédic et Damien Cossec, les coachs plomelinois, avaient déjà la relève à son poste de défenseur central, qui n'est autre que son frère, Jacques, 17 ans, première saison en senior et déjà extrêmement prometteur. A l'image des frères Lebrun, Alexis et Félix, au tennis de table, ils respirent finalement quelque chose d'extrêmement comparable, une énergie très positive et communicative à leur contact.
" Mon frère m'a sorti de la charnière défensive. J'ai pu monter d'un cran sur le terrain. Aligné ensemble en défense centrale? Seulement un match, cette année. Le sport, forcément, avec notre histoire familiale, nous avons baigné dedans. Notre papa, la salle, le basket, on est allé à tous les matchs, même aux entraînements à Michel Gloaguen quand nous étions petits. Notre père a arrêté sa carrière professionnelle, à 32 ans. Je l'ai plus connu que Jacques comme joueur professionnel. A la maison, le soir, à la télévision, c'est Euroligue, en ce moment, les championnats d'Europe de Handball, Isabelle, notre tante, le samedi soir, sur ses matchs retransmis", poursuivent Marc et Jacques Strunc.
Attachés à l'AS Plomelin, ils représentent déjà le présent et le futur du club. A 20 et 17 ans, leur maturité est déjà évidente, avec toute une génération, des Jules Nerzic, Ewen Guennic, des frères Millour, Florian et Olivier, Baptiste Danielou, Thomas Lacroix, Théo Le Hir .... qui sont en train de redonner du tonus aux Plomelinois.
" J'ai eu l'opportunité de partir, notamment avec mon ancien coach, Stéphane Rogard. J'ai préféré rester avec les copains. Pour moi, le foot, c'est les copains d'abord", résume à la Brassens, Marc Strunc. " Moi, à l'inverse, ils sont tous partis. Personnellement, ça ne me disait rien du tout de partir de l'AS Plomelin. Si j'avais voulu partir, ça aurait été pour un grand club. Un grand club local, j'entends, mais ca ne m'intéresse pas pour l'instant. On est tellement bien à Plomelin".
Ayant basculé, malgré eux, de la R3 à la D1, cette rélégation a fait mal, car Plomelin, avec Kristofer Inman et Mathéo Loth-Guillon, avait des grosses cartes individuelles pour faire des différences en R3, mais le collectif ne s'est pas ajusté. Cette année, c'est autre chose, avec le retour de Thomas Volant et Tony Marie, pour encadrer ce jeune groupe, Plomelin a retrouvé ce cadre familial, rejaillissant sur le sportif. Extrêmement dur à bouger, l'AS Plomelin a encore passé un sacré test de solidité à Gourlizon, au stade Luc Flochlay, ce dimanche, où mené deux fois dans le match, Plomelin a surmonté le handicap pour trouver des ressources pour s'imposer sur la deuxième partie de match (2-3).
" La rélégation en D1? Ca me fait toujours un peu mal de me dire qu'on est en D1. On avait de bons joueurs l'an dernier, en R3, mais nous n'agissions pas forcément en équipe. Cette descente, avec du recul, a été un mal pour un bien pour notre club. On a ressoudé un groupe qui marche très bien. Ca roule bien, ça n'était pas forcément l'objectif de remonter de suite, mais maintenant, ça nous trotte dans la tête. Remonter avec le groupe qu'on a cette année, sincèrement, on ne serait pas ridicule en R3, l'année prochaine. On ne jouerait pas le haut de tableau, mais nous pouvons bien faire, j'en suis sûr, si l'opportunité se présente sur notre fin de saison. On ne veut plus faire comme l'an dernier avec 3 victoires sur toute notre année"
Passant Gourlizon, avec un esprit remarquable pour surmonter d'être mené deux fois au score (2-3, Jacques Strunc, auteur du but du 2-2, à la 55ème minute), l'AS Plomelin mène la danse dans ce groupe E de D1, trois points devant la Stella Maris B, dont le duel au sommet est attendu avec impatience dans les deux camps, le 10 mars, à la Sainte-Croix. 10 mars, c'est aussi la date où Marc Strunc devrait être opérationnel avec son entorse survenue sur le match face au Pleuven FC (victoire 2-1).
" C'est notre première année ensemble en senior. Sur le terrain, c'est plus un coéquipier qu'un frère. On ne fait la différence avec les autres. Je le charrie plus à la maison. J'essaie de lui donner quelques conseils, comme j'avais aussi commencé à 16/17 ans en senior. Il monte en puissance, il a toujours ses dix premières minutes de chauffe (rires communs), mais après il monte en puissance. L'AS Plomelin, c'est le club super familial, on donne des coups de main quand on peut, à droite, à gauche. Tout le monde qui est au stade, aujourd'hui, nous les connaissons depuis que nous sommes petits. Toujours une superbe ambiance dans ce club", concluent Marc et Jacques Strunc.