Quentin Le Roux ( DC Carhaix) revient sur cette saison en dent de scie des Rouge et Noir
Etre efficace dans les deux zones de vérité des matchs, voilà en résumé ce qui a manqué aux DC Carhaix. Ils paient très chèrement ce théorème non inscrit du football, où tout se joue, décortiqué et commenté à la fin des matchs. Face à Ploumagoar, si comme à la boxe, il suffisait de compter les coups donnés et reçus, Carhaix aurait gagné. Mais seul compte l'efficacité. Ploumagoar avait en Logane Jégo, un attaquant qui a eu 4 occasions et qui en a mis 3, avec un extra-terrestre dans les buts, Lenny Leveille, qui a réalisé un triple arrêt peu commun à la 4ème minute (1-5). Le ressort n'est pas cassé parce que Carhaix produit un jeu de qualité, une intensité redoutée, mais les trous sont aussi béants, des espaces entre les lignes, et un adversaire qui en deux/trois passes, remonte tout le terrain et fait mal en contre. Les DC Carhaix sont englués à cette 11ème place, synonyme de relégation en fin de saison, entraînant ainsi la chute de sa réserve en D1. Mais cette ouverture sur le jeu doit être soulignée et appréciée à sa juste valeur parce que ce type d'équipe est rare et mérite mieux dans l'esprit que leur classement actuel. En bon capitaine, Quentin Le Roux, l'avant-centre des Rouge et Noir, dresse un constat évident de malchance, et soulève aussi des manques, des points à rectifier. Jouant diminué, il ne peut apporter ce qu'il aimerait donner à ce collectif.
Légende: Les DC Carhaix, à la lutte pour leur maintien en R2, devront réussir pour cette issue, une fin de parcours en boulet de canon.
" Ca s'est souvent passé de cette façon, cette saison, on domine ou nous faisons jeu égal, mais nous sommes punis dès que l'adversaire a une situation. Même quand nous parvenons à prendre l'avantage, nous avons du mal à tenir un score, il nous faut trop d'occasions pour marquer. Derrière, dès que l'autre équipe se présente au but, c'est "ficelle". Pendant 30 minutes, Ploumagoar ne voit pas le jour, on les presse bien, on récupère haut. Leur gardien sort des arrêts incroyables. Il y'a un arrêt, un pied, ça résume notre saison, ce match", glissde Quentin Le Roux, attaquant et capitaine des DC Carhaix.
Capable d'en mettre deux/trois à tous leurs adversaires, mais aussi d'en recevoir autant, les DC Carhaix ont payé leur inconstance en match, et par le même ricochet, en championnat. Renvoyant aussi d'une équipe qui même si elle maîtrise, peut s'affaisser à tout moment.
" Le plus frustrant, c'est qu'on se crée de vraies opportunités, encore, on garderait le ballon, en ayant une possession stérile, on n'aurait pas ses regrets. Ploumagoar nous attendait, et jouait le contre. On le savait au départ ce scnéario de match. A part quelques équipes qui nous ont largement dominés (Saint-Brandan Quintin et Lannion B), on a cette sensation de faire jeu égal. On concède peut-être trop d'espaces, sur leurs transitions, on devra vraiment travailler là-dessus. La transition, j'ai l'impression qu'on a chaque fois que l'adversaire la joue à fond, ça fait occasion. Réduire les espaces entre nos lignes, je pense à Lannion, par rapport au match aller, on les avait attendus au retour, ça avait bien marché. Mais techniquement, cette équipe nous était supérieure. On aime avoir le ballon, c'est une caractéristique de notre équipe"
La victoire 4-1 de Lannion B contre la lanterne rouge Binic Pordic amène le fossé à 7 points face à cette formation trégorroise, première non-relégable. Autant dire un différentiel de deux victoires à récupérer sur les cinq derniers matchs, un passif difficilement surmontable mais le football verse parfois dans l'inattendu. Mais les DC Carhaix ne sont plus maîtres de leur destin et doivent compter sur le faux-pas de Lannion B, mais aussi de Plaintel Sports, qui les précédent au classement.
" Dans notre situation, il faudrait quatre victoires pour s'en sortir. On est conscient que nous n'avons que gagné trois matchs dans notre saison. On reçoit le leader, Quessoy, on va à Paimpol, on reçoit Saint-Brieuc C.... Ma saison, elle est aussi mitigée. Personnellement, je joue quasiment sur une jambe. Apparemment, j'ai le ménisque touché, je continue à jouer mais depuis le début de cette année, je suis clairement sur une jambe. J'étais en manque de confiance en début d'année, et quand je recommence à marquer, à être mieux, j'ai cette coupure. Pourtant, je me sens bien dans cette équipe, il y'a du jeu, on arrive à se trouver, on produit du beau jeu. On est dans le vrai sauf sur la partie résultat. C'est comme Saint-Brandan, on reçoit un 7-4, mais les 15 premières minutes, on a 3 grosses situations, on met les 3, le match est fini. Inversement, Lannion B, on subit sur le retour, mais la moindre occasion, on la met"
Mettant la lumière sur ce football du Poher, qui affiche avec Gourin et Carhaix, deux équipes au cran R2, une autre Rostrenen FC et la réserve des DC Carhaix en R3, ce large territoire en superficie peine à avoir un point réel d'ancrage. Le potentiel est là, mais il est rétréci aussi par un effectif qui ne peut alimenter avec les blessures et suspensions deux équipes en ligue, côté carhaisien.
" Même contre Vannes OC, en coupe de France, on n'avait pas joué contre-nature, on avait essayé et réussi à produire du jeu. Il y'avait du monde. Fred Rouzo, notre entraîneur, nous a fait progresser. On a eu beaucoup de blessés entre A et B. Et nous sommes dans un secteur, où c'est très compliqué de recruter. Le réservoir n'est pas large en joueur. On paie aussi un manque d'effectif pour alligner deux équipes en ligue. La B, c'est des jeunes joueurs. C'est génial, ici, les conditions, l'ambiance du club. De l'extérieur, oui, ça doit être super à observer, mais nous, à l'intérieur, on ne le vit pas de cette façon, ca reste frustrant parce que sur le terrain, ça ne gagne pas", conclut Quentin Le Roux.