Même si historiquement, le père, Gilles, risque d'avaler sa casquette sur le titre évocateur de ce temps de l'avant fusion 2003, Baptiste Le Peih représente la clarté du FC Baud, ce meneur de jeu appuyant sur l'interrupteur pour mettre en forme le jeu de son équipe. Meneur de jeu, possiblement positionné plus haut, 5ème meilleur de ce groupe D de R2, avec 7 buts, il a encore été décisif, ce dimanche, dans une victoire clé pour le maintien face à Noyal Pontivy (5-2, buteur à la 59ème minute). Formé de ses 5 à 18 ans, au Baud FC, il est revenu aux sources. Première équipe championne de Bretagne en ligue en 2022/2023, qui avait ravagé la R3, s'offrant une montée spectaculaire face à son rival, le FC Kléguerec, balayé .... 7-1, un vendredi soir, Baud a passé " crême", son première année, en R2, quasiment asssuré de son maintien à quatre journées de la fin. Leader technique de cette équipe, dépositaire du jeu, il y'a même ce regret de n'avoir pu voir à ce niveau de la R2, le duo Willy Le Corre/ Baptiste Le Peih, le buteur et le passeur. Les deux étaient fait pour se coordonner à merveille, même si ce n'est que partie remise, avec la longue blessure du premier. Baud FC, avec sa réserve en lice pour monter en R3, et un complexe à faire pâlir beaucoup d'envieux, se tourne maintenant sur son avenir avec impatience, remettant en lumière un club avec le feu ES Baud, qui a été une des places fortes du football en Bretagne, 14 années en DH, dans les années 80/90, où le foot se jouait à cette époque devant une tablée de 700/800 spectateurs à chaque match.
Légende: Chef d'orchestre du Baud FC, Baptiste Le Peih compose le jeu de son équipe et parfois le finit comme encore, ce dimanche, face à Noyal Pontivy
" Face à Saint-Renan, sur notre 8ème finale de la coupe de Bretagne, techniquement, nous aurions pu faire mieux. On sait qu'ils nous étaient supérieurs, mais nous avons vu la différence entre une équipe milieu de tableau R2 et une autre haut de tableau R1. Nous avions déjà joué, une autre R1, avec l'US Trégunc (3-1, 32ème finale), mais ça n'avait rien à voir. Saint-Renan, c'est une très belle équipe, c'est même la plus belle équipe qu'on ait joué cette année. Derrière, on se disait qu'il y'avait quelques opportunités, notamment la mienne en première mi-temps pour revenir à 1-1", souligne Baptiste Le Peih, meneur de jeu du Baud FC.
Revenu au bercail, après avoir fait un large parcours au Stade Pontivyen, il a les commandes du jeu du club baldivien, entraîné par Bruno Lantrin. Dans un rôle de meneur de jeu, mais aussi d'avant-centre au besoin de l'équipe, il a cette faculté à être juste et clairvoyant, d'être adroit dans la surface de réparation, et d'avoir ce joueur qui fait la différence sur un geste ou une passe.
" Je joue plus un numéro 10, qui peut jouer plus haut. J'ai été formé à Baud, j'y ai joué jusqu'à mes 18 ans. Ensuite, j'ai été au Stade Pontivyen en 2ème année U18, avec Gilles Roland, qui était coach. J'ai poursuivi au Stade Pontivyen jusqu'à mes 25/26 ans, pour partir un an à l'étranger, faire un tour du monde. On est parti avec ma femme, à la fin de nos études, quand je suis revenu, nous nous sommes établis professionnellement sur Nantes. Je ne pouvais plus m'entraîner au Stade Pontivyen, j'avais décidé de rejoindre des amis, au FC Naizin. J'y ai passé 3 belles saisons, avec une montée en R2. Je terminerai maintenant à Baud, en R2. C'est notre première saison en R2, si nous la bouclons à la 6ème place, ça signifiera une très bonne saison"
L'attache familiale est évidemment importante avec un père, Gilles, qui a été de la grande époque de la DH à l'ES Baud. Baud, comme Plumelec, Berné, Locminé, a été un club qui a compté en Bretagne, dans ses années 70/80/90, avec une commune qui était connu partout en Bretagne, par la qualité de son club de football. Tombé en R3, Baud en est réchappé pour tenir le cap maintenant en R2, et agrandir son périmètre sur une volonté de grandir encore en R1 dans les 3 à 5 ans, afin de retrouver le fil d'Ariane de son âge d'or.
" Baud, c'est 14 années en DH. Mon père, Gilles, a joué, il en a été le président du club pendant 7 ans. C'est lui qui a fait la fusion entre la Clarté et l'ES Baud, en 2003. Après Patrick Le Polotec, qui en était l'entraîneur, il y'avait des supers joueurs, Jean-Claude Drouglazet, qui est mon parrain ( le père de Jérémy, US Concarneau). Ils avaient une équipe de folie dans ses années 80/90, avec 14 ans en DH. Je les garde ses souvenirs, car c'était mon enfance, même si je ne les ai pas vus beaucoup jouer. J'en ai beaucoup entendu avec mon père. C'est une autre histoire maintenant. On garde ça en tête que le club a joué à un très bon niveau, c'est important de garder cette histoire. Mon père rigolait aujourd'hui ( sur le match de coupe de Bretagne) parce qu'on jouait en bleu, les couleurs de la Clarté. On a tout ici, à Baud, une belle ferveur populaire, une bonne direction, un bon coach, une super ambiance entre les joueurs, une vraie solidarité, un complexe optimum, plusieurs terrains, un synthétique, une ville qui bouge. Le district du Morbihan s'est tout juste installé. J'ai toujours dit que Baud était un très, très bon club, j'ai toujours été surpris que ce club soit en DRH, en PH ou R3. R3, ce n'est pas le niveau de Baud, Baud est capable d'être en R1 dans quelques années. Locminé, oui, ça peut être un exemple, mais même les Kériolets de Pluvigner, qui font une belle saison en R1. Nous n'avions rien à envier à Pluvigner, en taille de ville, d'infrastructures. Je suis persuadé que Baud a toute la capacité pour monter en R1, à moyen terme, dans les 3-5 ans"
En A, ça suit, en B, ça peut monter, en incorporant des jeunes, qui ont fait un bond en cette année. Avec plus de 6000 habitants, un chiffre en progression constant, une ville qu'on devine très attachée au sport, vu le complexe du Scaouet, des terrains gazonnés, un terrain synthétique, le potentiel est même évident.
" L'indicateur est la réserve. Notre B est leader du groupe C en D1, avec des jeunes qui ont énormément progressé cette saison. En début de saison, on voyait qu'il y'avait une différence entre la A et la B aux entraînements, maintenant, le niveau s'est resserré. Entre la A et la B, ça se tient sur des oppositions internes. C'est beaucoup de jeunes, formés au club, ça prend bien, il y'a toujours une bonne ambiance. Tout va dans le bon sens, on va encore pousser pour se maintenir cette année en A et faire progresser cette B", conclut Baptiste Le Peih.