" La valeur n'attend pas le nombre des années", cette citation du Cid de Pierre Corneille, colle parfaitement à la personnalité de Matthias Rabot, sans doute le plus jeune entraîneur de Bretagne en R2, et potentiellement en ligue de Bretagne. En confiant les clés du camion, à un jeune de 24 ans, Patrick Jaouen, le président de l'Etoile Saint-Laurent, a fait un choix audacieux et en même temps réfléchi, n'hésitant pas à proposer la vitrine du club, à un tout jeune entraîneur. Pour un coup d'essai, il n'a pas été loin d'un coup de maître, mettant en lumière ce club dès l'entrée de la saison, avec la performance de choix du 3ème tour de la coupe de France, sortant précocement une référence dans cette compétition, l'AG Plouvorn (R1, 1-0) et finissant en finale de la coupe du Finistère, à Coataudon, à la mi-mai ( défaite 2-0, ap). Entre les deux, près de 9 mois se sont écoulées, une gestation complète, pour une sorte d'accouchement avec un franc succès. Il faudra retenir son nom car il a tout pour faire une belle carrière. Originaire du Relecq-Kerhuon, avec les U14 à l'ESL sur la saison dernière, il précise " Quand l'opportunité s'est présentée de prendre l'équipe première, je n'ai pas hésité. Au début, j'avais quelques appréhensions, j'ai su bien m'entourer avec un bon staff, avec Damien Couny et Mathieu Laot. Le fait de bien commencer la saison m'a rassuré, et pris confiance assez rapidement dans la saison. Maintenant, j'ai confiance"
Légende: A 24 ans, Matthias Rabot s'est embarqué dans un sacré pari, joueur, classique pour son âge, et aussi entraîneur principal en R2. Dix mois après, l'audacieux pari des dirigeants de Saint-Laurent semble à tout point réussi.
Un jeune entraîneur a l'avantage aussi d'arriver avec des nouvelles idées, plus actualisées avec la jeune génération. Confirmé par Matthias Rabot. " Ce n'est que ma première année, en entraîneur senior. L'année prochaine, ça va être encore mieux. Nous avons réussi à avoir nos quatre arbitres au club, cette année. On espère avoir nos six mutés pour étoffer le groupe. On compte bien les avoir, au fur et à mesure, la leçon de cette année, nous montre qu'il faut avoir un effectif étoffé sur la longueur d'une saison, parce qu'avec les suspendus ou les blessés, ça peut aller très vite. Il faut de la quantité et la qualité, il y'a une bonne base, la B, ça sera aussi un challenge, on descend en D2"
Avec 430 licencié(e)s, le club du quartier de Lambézellec, est une belle locomotive sur son périmètre brestois. " Je veux remercier aussi tous les bénévoles au club, ça fait la richesse de notre club, qui est modeste. Ca ne serait pas possible de structurer le club comme on le fait sans ces personnes qui y mettent du coeur et du temps. Mon rôle est de structurer le club au maximum et de savoir déléguer, ne pas tout faire tout seul, que chacun sache qu'il a à faire. Le club est sur une bonne dynamique, ça se structure. Je suis vraiment content, à titre personnel de notre première saison. On a mis des nouvelles choses en place, il fallait les assimiler."
Jouer ou entraîner, sur quel versant éprouve-il le plus de plaisir? C'est la question finale posée, pas facile d'y répondre à 24 ans, quand le fait de jouer occupe encore la place centrale, mais ce jeune coach a entraîné avec lui un groupe senior, avec un fonctionnement bien partagé, Damien Couny, aussi joueur, adepte des frappes de loin et des buts spectaculaires, et Mathieu Laot, aussi joueur et spécialisé dans la vidéo.
" J'ai du plaisir à coacher, mais un ancien formateur du BMF, Samuel Riscagli, qui a les féminines du Stade Brestois 29, m'a conseillé de jouer autant que je pouvais. En tant qu'entraîneur, on pourra entraîner très longtemps, alors que jouer, le laps de temps sera plus restreint. J'ai le niveau R2 footballistiquement, pour l'instant, je peux encore le faire, au fur et à mesure des années, je verrai. Je prends autant de plaisir à coacher qu'à jouer".