Sept ans après, le Quimper Ergué-Armel FC (R2) frappe à nouveau à la porte du 6ème tour, ce dimanche, arrivant à sa porte n°5 de son slalom. Si cette dernière porte avait été franchie, la dernière fois, sur un exploit d'ailleurs, avec la sortie de Larmor Plage de Magueye Sow, une équipe deux crans au-dessus des Armélois (DRH/DSE, 1-1, TAB), les Quimpérois ont tenu leur niveau et défieront ce dimanche, les Gars Saint-Yves Bourg-Blanc (R2), l'équipe qui leur avait barré la route pour une finale de la coupe de Bretagne en 2022/2023 ( défaite 5-0 dans un match à sens unique en demi-finale). Ce 50/50 au départ de ce match, avec un avantage supplémentaire par rapport aux Blanc-Bourgeois, celui de recevoir à Jean Brélivet, le QEAFC arrive face à une finalité possible de 6ème tour, qui sept ans avant, avait donné une suite moins heureuse, avec une confrontration face à l'US Liffré, dans un duel totalement à l'avantage des Brétiliens (4-0). De cette génération arméloise, à part Julien Barré, Thibault Bescond, Alex Bosser, Thomas Bourghis, l'équipe entière ne l'a pas connu. Encore moins, Bastien Robin, qui sept ans avant, jouait en district, et possiblement à Saint-Nic Sports, à un niveau D2 ou aux GMH Plomodiern. Ayant explosé sur une année 2018/2019, où il avait fini meilleur buteur de son groupe D1, avec un total de 27 buts en 22 matchs de championnat, à l'image de Léo Quéguiner, à l'US Trégunc, il connait un parcours senior totalement aux antipodes de son parcours en jeune. Ayant atteint un très bon niveau régional, sans avoir eu la formation pour y arriver, ce quasi-autodidacte s'est révélé sur le tard et forme aujourd'hui, à 28 ans, avec Romain Salm, un duo d'attaquant redouté et complémentaire en R2.
Légende: Conscient par son métier, que toutes les pièces sont liées entre elles, pour faire avancer la voiture, Bastien Robin est aussi une pièce importante de cet effectif armélois, qui avec toutes les autres, fait avancer ce collectif armélois d'une manière régulière et continue.
" Les maillots de la coupe de France? Je les avais déjà eus trois fois avec Plomodiern, au Quimper Ergué-Armel FC, c'est la première fois où nous allons aussi loin. J'ai démarré en senior, à Saint-Nic Sports en D2. Quand on démarre en D2, le football senior, je ne m'attendais pas du tout à avoir ce genre de trajectoire. Après, c'est le fait de jouer avec des joueurs de classe au-dessus, qui m'a fait progresser, comprendre l'utilité de certains déplacements. Mon arrivée au Quimper Ergué-Armel? Celui qui m'a décidé, a été Thibaud Bescond ( capitaine du QEAFC), ça a matché de suite", précise Bastien Robin.
Tiré aussi par Sébastien Desaintpaul, qui a décélé en ce joueur, un profil pouvant aller plus haut, Bastien Robin, 28 ans, a vécu une trajectoire ascensionnelle, inatttendue, qui fait qu'à 28 ans, on ne ressent aucune lassitude chez lui. Il y'a même un caractère très enthousiaste, qui mesure sa chance d'évoluer dans ce groupe de R2. Comme quelqu'un qui n'était pas attendu au départ, et qui à force de comprendre les mécanismes de ces niveaux supérieurs, il est devenu aussi important pour la stabilité de son équipe, même s'il n'en parlera jamais, sachant aussi ses racines de départ.
" Plomodiern, oui, ça m'a lancé. On monte sur la première année du Covid, alors que nous n'avions pas la meilleure équipe avec Sbastien Desaintpaul, à la tête de l'équipe. Cette année m'a donné un déclic, de comprendre que je pouvais jouer plus haut. Je ne pensais jamais jouer en R2, même titulaire dans une équipe comme ça, je n'aurais jamais pensé en être capable. Après, j'ai un jeu qui est aussi d'ouvrir des espaces pour les autres. La chance que j'ai, est de jouer à côté de Romain ( Salm), j'ai l'impression que c'est trop simple. Il me parle, me place, il attire aussi les défenseurs, qui ont un regard particulier sur lui, ça me libère des espaces. S'il est sur le terrain ou s'il ne l'est pas, je vois clairement la différence", ajoute Bastien Robin.
Qualifié pour ce 5ème tour à l'Hermine Concarnoise, le Quimper Ergué-Armel a sorti dans ses précédentes étapes, le Gourin FC (1-3, R3), le Quimper Kerfeunteun FC (R2, 1-0). Défiant Bourg-Blanc (R2) qui reste dans son stade de Touroussel, sur une performance de premier plan, avec le match de ce 4ème tour dans le Nord-Finistère, face à Plouzané (R1, 4-3), la barre va être haute pour les Armélois, qui affrontera une équipe peut-être supérieure à celle rencontrée, deux ans avant. Les Diatta, Richetin, Abiven, Bégoc, tous issus du sérail du Stade Plabennécois sont encore là, et cette équipe a été regenérée par des Mathys Jestin ( pur produit du club), François Marzin, qui est un très bon joueur, Lylian Nédelec, Romain Mith....
" La coupe de France, c'est un objectif sans l'être, car il est plus axé sur le championnat, qui va nous accompagner toute la saison. La coupe, on sait qu'elle va être là qu'au début de notre saison. L'objectif est d'aller chercher un maintien en tant que promu, le plus rapidement possible. On est capable de le faire. L'équipe n'a pas bougé, il y'a plusieurs arrivées, Flo Cabillic, sur l'attaque, Brewen Magaya, Tony Le Cossec, qui fait un gros départ de championnat, Quentin Bodivit, aussi qui va revenir. Je prends un maximum de plaisir dans l'équipe, mais ça va au-delà, car on est vraiment une bande de potes. Ce que vous voyez sur le terrain, c'est le reflet de comment nous sommes en dehors. Il n'y en a pas un qui joue pour lui, dans l'équipe, il n'y en a pas un qui tire la couverture à lui"
Comprendre le Quimper Ergué-Armel FC, c'est aussi apprendre de son fonctionnement. Ayant connu deux défaites en trois ans, en championnat, une face au Quimper Kerfeunteun FC B (0-2, R3), match de la montée en R2, ou celle de dimanche face à l'Amicale Ergué-Gabéric (3-2), les Armélois mettent l'équipe en avant, jamais un joueur. Dans une génération beaucoup soumise aux statistiques individuelles, le QEAFC a navigué à contre-courant, avec un entraîneur, Anthony Le Pape, qui a façonné son groupe à son image, celui d'un collectif, d'une unité centrale qui est le groupe.
Celui qui ne le comprend pas, ne pourra s'y intégrer. Et même un nouveau joueur, il suffit qu'il aille en tribune sur son premier match, et juste regarder un Thomas Bourghis, Julien Barré, Romain Salm, Thibaud Bescond, se dépouiller sur le terrain et faire les efforts, à 30 ans passés, alors qu'il pourrait être sur la retenue et la maximisation de leurs efforts sur des instants précis qu'ils perçoivent décisifs, ça en dit long de la mentalité de ces Armélois, qui tire leur force de cette union centrifuge.
" Par rapport à Plomodiern, ce n'est pas la même chose. On est plus dans un club de ville. Plomodiern, c'était que tout le monde se connaissait, évidemment dans notre génération, mais on connaissait aussi les parents, les grands-parents. Le Quimper Ergué-Armel, on est vraiment dans l'esprit d'une bande de potes. Il n'y en pas un qui sort du cadre, on se tire tous vers le haut. On a un exemple typique, tous les vendredis soirs, après l'entraînement, nous avons un duo qui tourne, qui doit faire un repas à tous les autres joueurs de l'entraînement. Ca peut être un barbecue, des sandwichs.... Oui, ça fait beaucoup parce qu'on partage finalement d'autres moments que le match et le football. Sur le terrain, ca explique aussi pourquoi nous avons ce cycle de résultats aussi long. On est vraiment dans une solidarité de groupe, s'il faut aller chercher plus loin, on ira tous ensemble. Aujourd'hui, on gagne aussi grâce à ça, dans notre tête, on sait que le coéquipier ne lâchera pas, qu'il est là pour l'équipe. On donne tout sur le terrain et on a toute confiance en ceux qui rentrent, car ils feront les mêmes efforts pour l'équipe", conclut Bastien Robin.